Corde tendue: risque et bénéfice

Bonjour à tous,
Je souhaite faire un point concernant la (non)pratique de la corde tendue en escalade, en traversée notamment.
Je n’ai pas retrouvé de post récent à ce sujet, donc j’expose ici sur la base de 5 planches graphiques par soucis de simplicité…

bilan corde tendue.pdf (410,0 Ko)

En vous remerciant par avance pour vos contributions, réfutations, expériences…

Bonne soirée à tous.

Bonsoir,

Est-il forcé que corde tendue = aucun assurage en début ou fin de progression ?
A te lire on dirait que oui. Dans ma pratique c’est plutôt non vérifié.

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Bonsoir, je pense que tu manques d’expérience pour prétendre faire un bilan. Tes schémas ne sont pas représentatifs de la pratique

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en arrivant sur la vire, fin de voie = relais , donc 1 point fixe…

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Le principe de base est que quand on est encordé, il faut assurer. Si on n’assure pas, il faut se désencorder.

Ensuite, sur glacier par exemple, il y a des exceptions à cette règle, exceptions qu’il faut apprendre à gérer.

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En tout cas, il se pose les bonnes questions. J’en vois un sacré paquet dans les configurations décrites, surtout dans le « facile », genre arête a Marion" j’y vais et qu’en c’est tendu tu suis…", Moi le premier (sous entendu, je suis sur de ne pas tomber, c’est le genre de configuration ou ça peut mal finir)
C’est assez courant en alpi/TA ressenti comme facile, dans ce genre de terrain si on tombe même assuré on se prend le relief avant que la corde ne t’arrêtes (bien placé pour en parler…)

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Hello,
Juste une remarque : dans tes schémas, le second n’est jamais au relais. J’aurais tendance à faire un relais en premier lieu. Je vache le second et je lui demande d’assurer le leader jusqu’à ce qu’il ait mis au moins deux points. Ensuite, le second défait le relais et on part vraiment en corde tendue. Faire ça ne rajoute pas tellement plus de boulot, et c’est plus sûr.

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De toute façon, corde tendue= risque supplémentaire qu’on peut essayer de réduire (mais pas annuler) avec de « bonnes » pratiques (qui va prendre 6 ropeman pour parer à un zippage du second par exemple ?), La question est : pourquoi progresser comme ça si on peut faire autrement ?
Par flemme, par égo (souvent le cas dans les commentaires de sortie…), par nécessité vu la longueur de la course. Quoi qu’il en soit, la gravité est la même pour tous, qu’on soit du niveau des frères Huber ou du nôtre.

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Pour gagner du temps, ce qui compte aussi pour la sécurité. C’est même souvent essentiel.
Arbitrage nécessaire entre les avantages et les inconvénients de la progression corde tendue versus tirer des longueurs. Arbitrage nécessaire aussi pour ce qui est de faire un relais au départ, ou de multiplier les points pour en avoir toujours 2. Il faut avoir une appréciation correcte des risques dans les différentes configuration puis choisir.

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Selon moi l’interêt de la corde tendue est de gagner du temps. Personnelement j’assure au départ du relais et à l’arrivée au suivant quand c’est possible. J’utilise la corde tendue lorsque le risque de chute est très peu probable et je ne considère pas que c’est très sécurisant. Je pense que ça évite souvent la mort mais pas toujours la blessure grave. Je n’ai jamais vécu de chute en corde tendue et ce n’est clairement pas dans mes projets, si il y a un passage difficile on tire une longueur.

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2 schémas sur 7 sont hors sujet sur la progression en corde tendue puisque la corde n’y est pas tendue. Dans ce cas, le second assure, ne serait-ce qu’à l’épaule, et si possible il est vaché ou au moins stablement installé. Je n’ai jamais vu en vrai les configurations représentées en 1.1 et 2.1, ou alors sur des sections de marche. En randonnée, même expo, on n’éprouve pas le besoin de s’assurer, si? Alors pourquoi le ferait-t-on sur une section rando d’une course en montagne? Tu diras peut-être qu’il vaudrait mieux alors se désencorder, mais on ne peut pas non plus passer son temps à faire et défaire des nœuds.

Par ailleurs les calculs de vitesse de chute n’ont pas vraiment de sens, puisque dans les terrains où on progresse en corde tendue, on ne tombe pas de 10, 20 ou 30 mètres sans frottements, très loin de là. Ce qui ne veut pas dire qu’on ne peut pas se faire mal, mais ça n’a rien à voir avec la vitesse en chute libre et tout avec la nature du terrain.

Enfin, sur un plan plus général, quiconque pratique l’alpinisme sait bien que quelle que soit la technique, il y a plein d’endroits où « il ne faut pas tomber », cette fameuse phrase qui fait toujours tout drôle la première fois qu’on l’entend. Pour le grimpeur de tête, ça représente même souvent une bonne partie de la course, corde tendue ou pas corde tendue, raison pour laquelle en montagne, « on ne tombe pas », autre phrase culte de nombreux pratiquants. Avant de gloser à l’infini sur les innombrables conséquences d’une chute là où « il ne faut pas tomber », il faut sans doute commencer par se familiariser avec cet état d’esprit et se dire qu’on fait justement tout pour ne pas tomber.
Pour faire une comparaison qui vaut ce qu’elle vaut, c’est un peu comme si on paniquait en voiture parce qu’on réalise que si jamais on venait à tourner subitement le volant d’un quart de tour sur l’autoroute, on provoquerait un terrible accident. On apprend à conduire précisément pour que ça n’arrive pas, tout en sachant que la voiture c’est dangereux. De même, on apprend à grimper pour que les accidents soient le moins probables, tout en sachant que la montagne c’est dangereux.
Pour moi, le « il ne faut pas tomber » est à peu près équivalent au « il ne faut pas donner un gros coup de volant à 130 km/h ». On peut toujours se dire que oui-d’accord-mais-si-ça-arrive-quand-même-c’est-la-cata. C’est vrai, mais ça ne sert pas à grand chose. Soit on l’accepte, soit on renonce à prendre la voiture/faire de la montagne (c’est le droit de tout un chacun).

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D’accord avec les rmqs des autres.
Pour moi, schéma 1 ne correspond pas à de la corde tendue : grimpeur 2 ne tient pas la corde, qui n’st pas tendue. Il devrait assurer à la ceinture…
Schéma 2 : erreur de calcul : grimpeur 1 sera entrainé et secoué, mais va ralentir la chute de grimpeur 1.

Corde tendue : fonctionne bien si on pratique dans les règles, mais augmente le danger si on la pratique en dehors des règles…

Bonjour,

Merci pour le temps investi, mes remarques:

1- Le paramètre « frottement » ne peut pas être négligé. Ok défois il n’y en a pas mais souvent sur une arrête en progression corde tendue tu t’assure en passant la corde entre des becquets.
2- La corde est élastique et non statique (ok ca ne fait pas tout!)

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Je dis pas le contraire, seulement il y a une mode de la corde tendue pas par nécessité (longueur,météo,ect) mais juste pour aller vite, et accessoirement bien le faire savoir sur C2C…

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:+1:
Je rajouterai que les méthodes de progression à « corde ( vraiment) tendue ", (les membres de la cordée avance simultanément ) sous ses différentes variantes fonction du terrain et des risques objectifs des passages en alpinisme, est une pratique de guide professionnelle afin de respecter , avec le maximum de sécurité pour la cordée ( à l’appréciation du guide ou du grimpeur le plus expérimenté) , les horaires et la fluidité de la progression pour le client ( ou le moins expérimenté de la cordée) qu’il doit avoir (théoriquement ) toujours sous les yeux ( pour le conseiller et donc le guider) .
Guide professionnelle qui n’a donc pas le droit à la chute puisque qu’il a la sécurité de son client entre ses mains.
Dans le cas 2.2 tel que représenté en terrain qui semble facile ( type sortie de voie dans des pentes herbeuses Bargy, Gerbier, La Pelle etc… ), une bauche qui débaroule au dessus de la cordée et attrape la corde et tout le monde est en bas .
Et sans compter qu’une corde qui traîne par terre (et donc pas « tendu ») en terrain instable et pourri c’est un balaie à cailloux qui vont dégringoler sur le second et sur les cordée qui sont dessous .
Cette erreur technique de progression a du être hélas à l’origine de nombreux accidents mortels.
Les techniques de progression à corde tendu ( sous tout ses aspect technique et en en comprenant bien les risques ) cela s’apprend sur le terrain avec un professionnelle ( et pas ici ) et ce n’est certainement pas à mettre entre toutes les mains quel que soit la méthode utilisée .

L’expression « corde tendue » est hélas souvent mal comprise. En fait il faudrait 2 termes :

  • un pour la vrai corde tendue (façon Guides) en progression sans points intermédiaire
  • un autre terme pour l’utilisation (ou d’ailleurs la corde est plutôt lache) en course de crête, glacier , randonnée alpine , via corda avec des points intermédaires.

…mais peut-être qu’il y a dejà un mot pour cela ?

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Moi j’appelle ça « en laisse »
PS: Sur glacier aussi il faut qu’elle ça soit tendue, pas d’anneau à la main (même au singulier) et on doit pouvoir faire sécher du linge dessus.

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Je vois même plus de types que ça:

  • corde courte, sans protections [short-roping en anglais]. ou « en laisse » comme dit jp13 :slight_smile:
  • corde longue, sans protections. Sur glacier
  • corde longue, avec protections [simul-climbing en anglais]. corde pas vraiment si tendue que ça vue qu’elle zigzag parfois entre les becquets comme protection
  • mini-longeurs, avec protections [short-pitching en anglais], avec assurage mais en gardant les anneaux de buste. Est ce encore de la corde tendue ? en début/fin de corde longue on fait bien ça…

Et au moins autant de types d’assurage: à la taille, corde derrière un bequet, sangle sur bequet+demi-cab, relais redondant, etc…

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Dans mon club, on parle de:

  • « Corde courte » (ou, moins poétiquement « bite à cul »…) lorsque les deux personnes sont à 2m l’une de l’autre. Dans ce cas, il n’y a évidemment pas de points de progression et le rôle du leader est de prévenir un déséquilibre/une glissade du second (mais pas une vraie chute, qui l’entraînerait lui aussi). Ce mode est réservé au terrain à chamois/une pente de neige, où le risque de chute est (quasi) nul pour le leader et très faible pour le second.
  • « Corde tendue », ce dont on vient de parler ici, où l’on a 2 points ou plus entre les deux grimpeurs.
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C’est comme ça que j’ai appris au club alpin aussi, mais souvent les termes se mélangent.

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