2 schémas sur 7 sont hors sujet sur la progression en corde tendue puisque la corde n’y est pas tendue. Dans ce cas, le second assure, ne serait-ce qu’à l’épaule, et si possible il est vaché ou au moins stablement installé. Je n’ai jamais vu en vrai les configurations représentées en 1.1 et 2.1, ou alors sur des sections de marche. En randonnée, même expo, on n’éprouve pas le besoin de s’assurer, si? Alors pourquoi le ferait-t-on sur une section rando d’une course en montagne? Tu diras peut-être qu’il vaudrait mieux alors se désencorder, mais on ne peut pas non plus passer son temps à faire et défaire des nœuds.
Par ailleurs les calculs de vitesse de chute n’ont pas vraiment de sens, puisque dans les terrains où on progresse en corde tendue, on ne tombe pas de 10, 20 ou 30 mètres sans frottements, très loin de là. Ce qui ne veut pas dire qu’on ne peut pas se faire mal, mais ça n’a rien à voir avec la vitesse en chute libre et tout avec la nature du terrain.
Enfin, sur un plan plus général, quiconque pratique l’alpinisme sait bien que quelle que soit la technique, il y a plein d’endroits où « il ne faut pas tomber », cette fameuse phrase qui fait toujours tout drôle la première fois qu’on l’entend. Pour le grimpeur de tête, ça représente même souvent une bonne partie de la course, corde tendue ou pas corde tendue, raison pour laquelle en montagne, « on ne tombe pas », autre phrase culte de nombreux pratiquants. Avant de gloser à l’infini sur les innombrables conséquences d’une chute là où « il ne faut pas tomber », il faut sans doute commencer par se familiariser avec cet état d’esprit et se dire qu’on fait justement tout pour ne pas tomber.
Pour faire une comparaison qui vaut ce qu’elle vaut, c’est un peu comme si on paniquait en voiture parce qu’on réalise que si jamais on venait à tourner subitement le volant d’un quart de tour sur l’autoroute, on provoquerait un terrible accident. On apprend à conduire précisément pour que ça n’arrive pas, tout en sachant que la voiture c’est dangereux. De même, on apprend à grimper pour que les accidents soient le moins probables, tout en sachant que la montagne c’est dangereux.
Pour moi, le « il ne faut pas tomber » est à peu près équivalent au « il ne faut pas donner un gros coup de volant à 130 km/h ». On peut toujours se dire que oui-d’accord-mais-si-ça-arrive-quand-même-c’est-la-cata. C’est vrai, mais ça ne sert pas à grand chose. Soit on l’accepte, soit on renonce à prendre la voiture/faire de la montagne (c’est le droit de tout un chacun).