Pourtant, tu disais bien juste au-dessus:
Alors c’est peut-être juste une question de ce qu’on définit comme « risqué »…? À partir de quelle ampleur de « conséquences désagréables » considère-t-on, qu’on prend un vrai risque ?
Pour ma part, je ne vois pas comment on peut pratiquer la montagne sans jamais prendre de risque. L’activité est risquée par nature. Tout l’art de l’alpiniste consiste justement à limiter ce risque autant que faire se peut, en adaptant ses choix à chaque étape, ce qui nécessite d’être conscient des situations où l’on en prend plus ou moins, et donc d’être conscient que le risque existe ! Ensuite, il y a un curseur personnel, que chacun peut placer là où cela lui convient, et c’est bien normal. Mais à mon sens tout alpiniste devrait commencer par admettre qu’il prend un risque (faible certes, mais pas négligeable) chaque fois qu’il part en montagne. C’est pour moi une question d’honnêteté intellectuelle envers soi-même, envers ses proches, et envers ses camarades de cordée.
J’espère que la responsabilité morale de protéger au mieux ton second ne se limite pas au cas des cordées cordée guide/client ou cadre fédéral/adhérent !! D’ailleurs, les responsabilités pénales en montagne au sein d’une cordée sont les mêmes pour les cordées d’amateurs comme pour les cordées encadrées, et heureusement. Ce qui change entre les deux situations, ce n’est pas la responsabilité morale (ni légale) envers ton second, c’est le degré de confiance que tu peux accorder au dit second. Quand ton second est ton client/stagiaire/copain inexpérimenté, il faut considérer qu’il peut faire des erreurs qu’un camarade expérimenté ne ferait pas, et il faut donc adopter des stratégies pour que ces erreurs soient sans conséquence. Par exemple en l’assurant là on aurait pas éprouvé le besoin de se faire assurer soi-même. En le moulinant dans une descente qu’on peut soi-même désescalader. Et ainsi de suite. C’est là qu’intervient le choix entre micro-longueur, corde courte, corde tendue, etc. Comme dit par plusieurs intervenants, la micro-longueur, est sans doute plus adaptée pour un tel second peu expérimenté (il sera mieux assuré, et de plus près: on peut lui indiquer le meilleur cheminement) alors que la corde tendue, à condition que le terrain s’y prête (becquets, frottements, pas de grande section verticale, …) sera plus adaptée à une cordée homogène (rapidité).
En effet. D’où l’intérêt de cette discussion, qui permet de savoir ce que font les autres, de comprendre pourquoi, et éventuellement de changer certaines de nos propres pratiques lorsqu’on se rend compte qu’on peut les améliorer !