Il existe de multiples vidéos illustrant les risques avec les daisy chain « classique ». Quand bien même il suffit de faire attention et d’utiliser 2 mousquetons, c’est un risque avéré, connu depuis 2 décennies et ayant entrainé des pépins. Avec la fatigue, de nuit, dans des mauvaises conditions météo, le risque d’une erreur de mousquetonnage augmente.
A la base, la daisy chain était un système destiné à la progression en artif. Son utilisation comme vache pour s’assurer au relais est plus ou moins un détournement de sa fonction originelle, avec donc des risques.
Ca fait déjà 8 ans que la vidéo de l’ENSA a montré que les daisy chain avec anneaux cousus imbriqués les uns dans les autres cassaient à des facteurs de chutes plus faibles que les daisy chain à l’ancienne constitué d’un grand anneau cousu en petits anneaux. C’est logique puisque la rupture des coutures de la daisy chain à l’ancienne permet de dissiper de l’énergie.
Il n’existe pas de système parfait. Chaque système à ses avantages et ses inconvénients. Il faut juste les connaitre.
La raison des pépins est souvent le facteur humain. Tous le monde sait qu’il ne faut pas faire confiance à une sangle indéterminée, à fortiori une seule sangle délavée par le soleil. L’analyse du pépin US ne devrait donc pas se focaliser sur la rupture de la sangle, prévisible, mais sur l’enchainement des causes ayant conduit à effectuer ce rappel sur une veille sangle. Il ne faut pas s’arrêter à une première cause (sangle), ou même une probable 2ième cause (orage) mais remonter l’ensemble de l’arbre des causes.
Edit : dans une voie de 90m comme Daves deviation à Riverside mountain, ça ne doit pas être trop compliqué de descendre avec 2 brins de cordes, y compris en les laissant à demeure, éventuellement en les attachants directement à des arbres et en les enchainant. 2 brins à double de 50 m = 100 m de vertical. Ca doit donc le faire assez facilement pour descendre rapidement, y compris sous la pluie. On revient le lendemain récupérer les cordes et le matos laissé aux relais. Encore faut-il avoir 2 brins de corde (c’est probablement le point critique, cf la photo des cordes), de l’expérience et de la lucidité (difficile si l’orage est mauvais). Sur les photos des grimpeurs dans Daves deviation de Mountain Project, c’est classiquement 1 seul brin à simple en tête comme c’est l’habitude aux USA. Si la cordée n’a pas monté un 2ième brin (c’est pénible dans ce type de terrain pas trop raide, fortiori si on prévoit de descendre à pied), c’est tout de suite beaucoup plus compliqué de réaliser une réchap. Au delà de la rupture de la sangle, le pépin pourrait également découler de la pratique US consistant à grimper avec 1 brin à simple, y compris dans des voies trad de plusieurs longueurs.