Salles d'escalade artificielle et entraînement

Bon pour éviter de donner encore du travail aux modos…

Suite du sujet Salle d'escalade discriminatoire :

Personne ne parle de généraliser le concept d’être seul. Mais tout espace commun est associé à des règles, des codes d’usage, tacites ou non, ça n’a rien de choquant. En l’occurrence, la salle d’escalade artificielle ayant pour certains principalement vocation à être un outil d’entraînement, oui, certains usagers ne viennent pas pour sociabiliser, ou en tout cas pas que, et j’avais l’impression qu’une règle tacite très répandue c’était de ne pas donner les méthodes de manière non sollicitée.

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Dans ma pratique sportive, l’aspect social a toujours été une ressource pour progresser. Je ne connais pas ton niveau d’entrainement mais je serais étonné que cela soit diffèrent à fortiori en escalade. En escalade, on progresse d’autant plus vite qu’on ne réinvente pas l’eau chaude dans son coin. C’est la même chose en natation, vélo, alpi, ski, CAP/trail … Même pour des activités accumulant des centaines d’heures d’entrainement solitaire comme le vélo ou la CAP, le club aide.

En bloc et plus généralement après travail, j’ai du mal à comprendre l’intérêt de ne pas partager les méthodes, hormis bien évidement si on ne veut pas que l’autre puisse progresser et enchainer. C’est de l’après travail ! Ce qui compte est d’enchainer. Pour ce faire, tu regardes les autres, tu discutes des méthodes … ce qui n’empêche pas de taper 100 essais seul dans son coin.
C’est diffèrent « à vue » : le jeu est justement de trouver soi même et très rapidement la méthode.

Si le bloc en salle est ton outil d’entrainement, c’est encore plus important de discuter des méthodes car tu es là pour t’entrainer, et pas seulement pour t’amuser. En bloc, l’entrainement est plus efficace qd on connait les bonnes méthodes.
Quelque part, refuser de discuter des méthodes tout en regardant les autres grimper et donc en regardant les méthodes, n’est pas cohérent. Si tu souhaites ne rien savoir des méthodes, il ne faut surtout pas aller dans une salle avec d’autres grimpeurs.

Pour moi on mélange deux choses.

Déjà sur la composante sociale de la pratique.

Je ne dis pas le contraire, mais il y a plusieurs moments et endroits où on peut trouver cette composante. Sur le fond je suis entièrement d’accord, d’ailleurs le premier conseil d’entraînement que je donne à qui que ce soit c’est de grimper avec plus fort que soit, et si je ne pouvais en donner qu’un seul ce serait celui là.

Par ailleurs il y a d’autres manières de sociabiliser que de crier les méthodes dans le dos de quelqu’un de manière non sollicitée, ou de retrousser les manches pour lui « montrer comment on fait » :slight_smile: J’ai déjà eu des discussions sympas avec des gens en salle de bloc sans qu’il ne soit jamais question de méthodes.

Ensuite sur l’entraînement :

Il y a plein de manières de faire une séance de bloc. Déjà dans une optique d’entraînement, ce qui compte ce n’est pas d’enchaîner, mais bien de progresser, ce n’est pas la même chose en fonction du contexte !

Ça peut avoir un intérêt de chercher à résoudre un problème tout seul en cherchant ses propres solutions motrices. Au bout d’un moment bien sûr on cherchera de l’aide si on ne comprend vraiment pas un mouvement. Mais comme dit Alain Connes pour l’apprentissage des maths, si on ne passe pas un moment à buter sur un problème avant de regarder la solution, ça ne sert (souvent) à rien. Je pense que ça s’applique en partie en escalade. Si on n’a pas buté un moment, le moment « eurêka » si propre à un apprentissage de qualité est moins marqué.

Bref, un outil d’entraînement, plein de manières de l’utiliser différentes, et c’est pour respecter ces différentes approches que dans mon entourage il est d’usage de ne pas donner les méthodes à quelqu’un de manière non sollicitée.

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Sauf que la capacité à trouver les méthodes rapidement, c’est le « à vue ». Le « à vue » ne se travaille pas après travail, mais « à vue ».

La comparaison avec les maths n’a guère de sens car il ne suffit pas de connaitre la méthode pour la passer. En bloc en salle, on « connait » la méthode et on progresse en apprenant à la passer.
Bien évidement, tu peux toujours décidé d’autres standard mais tu vas t’écarter sensiblement de la pratique habituelle.

Non, pas que. L’escalade ce n’est pas qu’une histoire de force c’est avant tout une question de mouvement. Le fait d’essayer plusieurs solutions motrices tout·e seul·e pour passer un bloc a un intérêt pour en apprendre plus sur son corps, ses synergies musculaires, et ça se transfert au après travail, notamment quand on cherche une solution optimale pour nous en falaise où il peut y avoir quantité de micro-ajustements en fonction des morphologies. Et puis de toute façon on ne parle pas de « à vue » mais d’essayer plusieurs fois un bloc en cherchant une (la?) méthode tout seul.

La pratique habituelle pendant longtemps en escalade c’était de ne pas tomber et l’usage de la poutre ou du pan était très peu répandu, pour autant on n’aurait pas idée de dire que cette pratique « habituelle » était la plus efficace pour progresser. Ce n’est pas un argument.

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J’expliquais simplement que la capacité à trouver les méthodes rapidement étaient inhérentes au « à vue ».
Bien évidement que la force ne fait pas tout. Mais c’est quoi le rapport ?

Après travail, en voie versus bloc, la différence est plutôt une question de filière énergétique (résistance versus force). Après travail en voie, je prends bien évidement toute les méthodes que je trouve car c’est de l’après travail.

La réponse à ta question est dans le message cité si tu lis bien…

N’as-tu pas l’impression de compliquer un peu inutilement les choses ?

Je t’avais déjà donné mon niveau ailleurs (edit: je répondais à une remarque à cet effet qui a été éditée) mais ça n’a franchement rien à voir avec la notion d’optimisation de l’entraînement, si quelqu’un dans le 6 ou le 7 cherche la manière la plus rapide de progresser, libre à lui ou elle

Ca ne donne pas l’impression d’une optimisation de l’entrainement. Si c’est pour passer du 6 en voie sportive, il n’y a pas non plus besoin de trop compliquer les choses, voire même d’entrainement. Il suffit de grimper.

Dans les niveaux que je connais (6-7), la recherche de méthode en bloc salle est difficilement transposable aux voies rochers. La capacité à enchainer les méthodes aident mais pas la recherche de méthode car ça n’a rien à voir.
Le bloc en salle aide bien évidement, enfin surtout à grimper en hiver et à ne pas redémarrer de zéro au printemps. Mais la recherche de méthode en bloc salle n’est pas un point important pour progresser en voie rocher.

A chacun sa pratique. Pour l’entrainement hivernal indoor, cad pour ne pas trop perdre en hiver, je commence par une session de plusieurs semaines de renforcement musculaire avec des poids, PPG puis PPS. En salle c’est d’abord du bloc, puis des voies, ou des enchainements de blocs, afin de basculer progressivement de la force vers la résistance. Je travaille les doigts sur poutre chez moi, ou au pan gullich en salle.
Je ne m’intéresse pas ou peu à la recherche de méthode en bloc salle car ça n’a rien à voir avec les voies en rocher. Les méthodes rochers, c’est sur le rocher et dans des voies (pas du bloc).