Je n’y connais rien en philo mais quand je lis ce genre de choses je me demande si ma pratique ne serait pas plutôt une forme de pulsion de vie en pratiquant des activités dans des environnements sublimes mais considérées à risque (ski de rando, alpinisme, plongée sous-marine,…) et où justement on gère et surmonte le risque de mort. Je pense que ça a quelque part un côté très gratifiant peut être poussé assez loin par certains (escalade en solo non encordé, ski de pente raide, ,…) mais je ne pense pas que toutes ces personnes aient des envies de mort. Peut-être certains ont une pulsion de frôler la mort pour la vaincre ?
Je ne pense pas que mon attirance pour ces sports soit guidée par leur danger. C’est peut-être un truc de mecs ?
Pulsion de mort et inconscient en montagne
Ton texte n’est pas du tout une étude sérieuse, c’est simplement des concepts sorties du chapeau.
Que ça ait pu avoir un certain succès au XXè siecle, pourquoi pas.
Mais c’est basé sur du vent, juste qq exemples bien choisis pour conforter la théorie.
Ce que tu affirmes, Catherine, se situe sur le plan de désir manifeste, formulable, alors que la question soulevée s’intéresse au domaine de l’inconscient. À moins de postuler que l’inconscient n’existe pas, que l’esprit est donc transparent, on est amené à s’intéresser aux incidences de l’activité inconsciente dans tous les domaines, y compris la montagne, qui n’est pas un domaine réservé ou pur! Il faut bien prendre garde de ne pas confondre envie de mort et pulsion de mort. Cela n’a rien à voir, puisque, avec les pulsions, nous parlons de processus inconscients et, qui plus est, contradictoires. Chercher à prendre conscience de ces processus n’a rien de négatif, ne procède en aucune façon d’une fascination morbide. Au contraire, cela peut nous aider à mieux réfléchir, à mesurer les dimensions de nos gestes et de nos décisions. J’ai quand même observé des comportements en montagne (et ailleurs) qui auraient pu être évités si la personne en question avait ne serait-ce que commencé un travail sur elle-même.
L’approche psychanalytique a toujours suscité des réactions violentes. D’abord la religieuse, car le postulat (démontré) de la place Centrale de la sexualité dans la formation et l’activité de l’individu était forcément dérangeante. Certaines réactions irrationnelles ici prouvent bien que la psychanalyse dérange aujourd’hui.
Un postulat ne se démontre pas, par définition.
Le pinailleur de service.
Quant au reste, je ne dis rien mais je n’en pense pas moins.
Hedera ou Bubu, vous parlez d’expériences conscientes, de raisons réfléchies, etc. Cette notion (qui dans mes souvenirs est de toute façon contestée) se réfère à des processus insconscients, donc par définition on ne s’en rend pas compte.
Quiconque a déjà dévalé une pente de poudreuse vierge connait le plaisir immense que ca suscite. Qui serait capable de donner toutes les raisons de ce plaisir ? on peut citer plein de raisons conscientes : la douceur des appuis, la sensation de flotter, etc.
Mais pourquoi refuser l’idée que dans ce plaisir il y a aussi des raisons inconscientes, dont certaines poussées par des pulsions de mort ? ca vous fait si peur que ça d’avoir des motifs d’actions inconscients ? l’idée que vous n’etes pas à 100% maitres de vos décisions ?
« Les mathématiques sont une science où l’on ne sait pas de quoi l’on parle ni si ce que l’on dit est vrai ».
Il y a beaucoup de domaines (pas seulement scientifiques) où cela s’applique.
Sinon pour la sexualité de Toscano (pas la sienne , celle de sa phrase) il faudrait peut-être une majuscule ?
Ok, il y a un inconscient qui peut générer des pulsions de morts chez certaines personnes.
Mais il n’est pas démontré que tout le monde, c’est à dire les 108 milliards d’humains depuis le début de l’humanité, aient eu ou ont tous un inconscient qui génèrent des pulsions de mort dans des situations aussi banales qu’une sortie d’alpinisme.
Et donc que quand tu essaies d’expliquer le comportement de qqun d’autre par des pulsions de mort, il n’y a aucune raison de te croire plus que n’importe quel charlatan.
En gros, c’est comme dire que dans telle région tout le monde parle thaïlandais, c’est inconscient, ils ne choisissent pas, et en conclure que l’humanité entière a toujours parlé, parle et parlera thaïlandais.
Merci,Toscano pour la patience et bravo pour la synthèse…
A titre d’exemple : Si on grimpe au Verdon en se tenant sur deux bidoigts avec 300 m de gaz sous les fesses on évolue à priori dans un environnement plutôt inadapté à la survie de l’espèce humaine… Si on met des bons spits le danger est écarté-mais si l’on fait le même passage à 3 m du sol -plus le même plaisir. C’est à dire -on joue avec ladite pulsion,mais elle est là et bien là.
HS pour Borut-j’étais récemment à Ljubljana et j’ai vu ton nom parmi les membres de la Philarmonie slovène -c’est toi -ou un homonyme?!
Ben non, et ca ne le sera jamais, puisqu’on parle de médecine, pas de maths. Tout comme il n’est pas démontré que manger gras cause le cancer. On constate des trucs, c’est tout. Et ca fait réfléchir, c’est quoi le problème ?
Tu sais que des fois, on donne un placebo à quelqu’un en lui disant : « c’est un placebo ». Pourtant des fois ça le soigne. RIen n’est démontré, on dit juste « il y a des mécanismes qui nous échappent » on leur donne un nom et c’est tout.
Arrête moi si je me trompe…
La pulsion de mort, c’est par exemple quand on passe une journée à traîner dans le canapé en pyjama, c’est même une bonne chose d’après ce que j’en sais. Une sorte de retour temporaire à l’état initial…
Se nourrir du jeu de mise en danger, de rupture et retour d’état de sécurité, cela me semble déjà problématique. Et franchement, ce n’est vraiment pas ça qui m’anime en montagne, comme je l’ai écrit ; Catherine et Bubu non plus, apparemment.
Est-ce que les amateurs de solo, de wingsuit, de gros excès de vitesse en voiture etc fonctionnent autrement ? Je ne sais pas. peut-être.
Ben le meussieu t’a dit que c’était dans l’inconscient, donc tu ne t’en rends pas compte. C’est quand même pas compliqué.
Oui oui d’accord, l’inconscient se manifeste quand même régulièrement par nos lapsus et autres actes manqués, et dans nos rêves.
Que la pulsion de mort apporte en quelque sorte un équilibre à la pulsion de vie soit. Mais de là à aller se mettre dans une avalanche ?
Et bien simplement que ces gens ne disent pas : une partie des sportifs ont des pulsions de mort (combien ? 1%, 5%, 10% ?).
Mais ils disent :
le sport est (…) un culte de la pulsion de mort
sous entendu tous les sportifs ont des pulsions de mort.
Ou alors :
Quand un responsable de groupe, face à une pente douteuse, décide de « traverser quand même », (…) l’action destructrice de son surmoi est ici en jeu.
Il ne dit pas que 1% ou 5% des responsables de groupe qui décident de traverser une pente douteuse ont des pulsions de mort, mais « un » dans le sens « tous », c’est à dire 100%.
Ce n’est pas anodin. Pour que les lecteurs croient ce genre d’affirmation (100%), il faut apporter un minimum de preuves si on ne veut pas passer pour un charlatan.
Extraordinary claims require extraordinary evidence.
Oublie ce mythe.
L’inconscient n’intervient pas plus dans les rêves que dans la vie courante (= dans les pensées conscientes).
Quand tu sais comment fonctionnent les rêves, tu peux quasiment les prévoir (au moins prévoir une dizaines de scénarios ou de thèmes probables).
je vois pas où est le problème : si tu identifies un gros danger, et que tu y vas quand même, il y a plein de raisons, on est d’accord ? il dit juste que dans ces raisons, il y en a des inconscientes. Sauf POur toi, tu maitrises peut etre 100 % de tout ton cerveau, tout ton corps.
Mais nous humbles humains, il y a des choses qui nous échappent. c’est bon d’y réfléchir je trouve.
En toud cas pour ceux qui sont conscients qu’ils vont en montagne poussés par leur pulsion de mort, c’est bénéfique : ils font plus gaffe !
[mode blague]Perso si je réalisais que mon inconscient était piloté par une pulsion de mort, je tenterai l’exorcisme ou le désenvoûtement
Oui bien sûr qu’on n’est pas complètement maître de ses choix, tellement de choses nous impreignent, c’est bien de pouvoir prendre du recul par rapport à celles nous empêchant d’être bien dans nos baskets ou nous amenant à faire des choses néfastes pour nous-même, mais perso je ne me vois pas décortiquer chacune de mes actions.
Bon je vous quitte, j’ai un enduit de mur à passer.
(j’espère que c’est pas un truc de pulsion de mort)
Là tu parles des tiens !!!
Je ne te parle pas des mélanges d’idées à l’endormissement, mais de l’ouverture la plus totale du champ des impossibles. Mes rêves s’apparentent plus au monde d’Alice, en plus fou, qu’à un résumé de ma journée ou de mon état du moment.
Sauf que la plupart du temps ce n’est pas du tout inconscient !
Le plus souvent, ce sont des raisons tout a fait rationnelles : si on ne descend pas ici, ça signifie qu’il faut tout remonter pour redescendre par l’itinéraire de montée, c’est fatiguant, ça prend du temps, et on va louper l’apéro chez Dédé. Et comme il ne s’est rien passé dans toutes les autres situations de ce genre qu’on a connu, pas de raison qu’il se passe qqch, et on y va. Sauf que « toutes les autres situations de ce genre » sont au nb de 3, et donc si on a un problème cette fois-ci, ça fait 1 fois sur 4 (risque de 25%). Mais on ne prend pas le temps d’évaluer correctement ce risque (ben oui, perte de temps, faut pas louper l’apéro), on fait confiance à notre instinct (forgé par l’habitude prise par les 3 bonnes expériences passées), et on y va.
mais personne ne le fait (ou ne peut le faire) correctement justement à cause de tas de processus inconscients : héritage culturels, génétique, fatigue ce jour là, présence d’autres, habitude, etc.
Sauf Bubu qui maitrise tout, met tout en équation et arrive même à prédire ses rêves.
C’est le sens de cet article il me semble. La pulsion de mort n’est qu’un facteur (si ca se trouve minime) parmi ceux là, rien de plus et pas de quoi s’offusquer je trouve
Un psychanalyste s’interesserait d’ailleurs à ces réactions véhémentes il me semble…
ben justement l’article écrit par des sommités explique bien que ce n’est pas « la plupart du temps » des raisons simples mas au contraire la plupart du temps un faisceau de raisons, dont certaines inconscientes. OUblie la pulsion de mort si a te gêne (pas évoquée par l’article) , il y en d’autres pas plus reluisantes : besoin de valorisation, etc etc, en effet un peu marronier