Non, je remplacerai ‹ un peu › par ‹ beaucoup ›. Car cela sous entend que les avalanches c’est facile, c’est précisément tout le contraire.
Avalanches et prises de décision
Pas sûr.
Ceux qui ont bcp de connaissance croient maîtriser, et peuvent faire une fausse analyse ds un milieu très complexe.
Ceux qui ont un peu de connaissances mais pas trop, sont conscients du risque, mais ne vont rester sur des critères basiques « pente / chute récente / quantité de neige », et vont faire demi-tour plus facilement.
la distinction ne se fait elle pas d’abord sur l’objectif (avoué ou pas ) de la sortie:
pour vivre une belle journée en montagne dans la belle nature avec humilité ; ou pour ramener un trophée (une pente , un couloir, etc) avec l’arrogance qui va avec!!
C’est bon, j’ai compris le principe de déclenchement d’une plaque.
Le poids du skieur n’intervient pas comme surcharge de la masse de la plaque. Ce qui compte, c’est la pression : quand la pression augmente, on enfonce plus et on a plus de chance de déclencher la rupture de la couche fragile. Et à surface de ski égale, 10kg de plus génère plus de pression. Donc le poids intervient, mais pas directement.
Et surtout, une fois de plus, devant une zone douteuse, on a rarement des éléments permettant de dire que ça passe avec 70kg sur tels skis, mais pas avec 80kg sur les mêmes skis. Dans le doute, il vaut mieux se dire que ça ne passe pas.
Des fois on a des éléments, mais avec une différence bien plus grande. Typiquement, enfoncement de 10cm en fat + 70kg et 40cm en skis normaux + 90kg : si la couche fragile est à 30cm, on sait qu’en skis normaux on traverse la couche fragile, et que c’est donc bien plus facile de la déclencher.
Je parlais des déclenchements à distance. Rien n’est certain encore sur le sujet mais il est possible que ça soit les vibrations sur le manteaux neigeux. Après on ne sait jamais si la plaque tient le passage d’une personne, deux, ou plus. Et ce que je voulais dire, c’est qu’il n’est tout simplement pas envisageable pour moi de prendre ce risque et le fait de le faire avec un groupe, augmente considérablement le nombre de victime dans ce type d’accident.
De plus, en descente, par danger 2, il est assez peu probable de décrocher une plaque seul dans moins que 40°. Le slf donne tous les jours une informations s’il est possible ou pas de déclencher seul. Tout en gardant des cas d’exceptions. Comme tu l’as bien dit, une distance de 150m n’est jamais de trop.
Ceux qui croient maîtriser, n’ont pas beaucoup de connaissance. Ce n’est pas une fausse analyse, c’est une prise de risque consciente, car pour certain il n’y a rien d’autre que la montagne. Ce qui peut en effet mener à la perte.
Ben si c’est certain : pour le déclenchement à distance, c’est le même phénomène de rupture de couche fragile, qui se propage tout partout là où c’est possible. Parfois quasi à plat jusqu’à 1km de distance, puis ça remonte une pente, et là ça fait décrocher une partie de la fraiche, ce qui forme une plaque qui glisse (mais la structure propice à la propagation peut être sur toutes les pentes, c’est juste que souvent le décrochement arrête la propagation).
Les vibration qui se propagent dans le manteau peuvent déclencher des ruptures de couche fragile. Mais c’est rare d’avoir des conditions pour qu’un skieur déclenche un affaissement/craquement du manteau qui génère une forte vibration, qui se propage assez loin et qui déclenche une plaque…
Généralement ce sont des éboulements ou grosses avalanches/chutes de sérac qui font ça : localement, ça donne des vibrations qui se propagent dans le manteau et le sol. Mais c’est rare que ces vibrations déclenchent à leur tour des plaques.
Intéressant et véridique. Et les réseaux sociaux font bien plus de mal que des avalanches.
la couche fragile qui s’écrase à pu etre comparée à une couche de dominos enfouie désiquilibrée très localement par le passage d’un skieur, ou mieux d’un piéton, la propagation effondre alors toute la zone concernée par les dominos.
c’est comme cela que s’explique, déclenchements des pentes voisines par des gens qui sont sur le plat en dessous. il arrive que le mouvement s’arrete de lui-meme rapidement ne laissant alors qu’une fissure ou une cassure, Ce risque est bien délicat à détecter de l’extérieur en observant la surface neigeuse, c’est pourquoi A Duclos recommande les sondages au baton, etc et l’information sur l’historique des chutes de neige et de la météo…vent, froid sans nouvelles chutes…etc et surtout des comportementqui minimisent les conséquences de telles situations: distances,avancer un par un, choix d’« abris » pour progresser , etc
Si on regarde les stats, non.
Le nb d’accident et surtout de victimes est remarquablement stable ( mais le ration pro / amateur augmente) depuis 20 ans alors que le nb de skieurs de rando à énormément augmenté.
Si il y a une influence des réseaux sociaux, elle est plutôt très positive sur l’accidentologie.
Comment ça marche et que peut-on en tirer, concernant l’existence ou la présence d’une couche fragile ?
En fait ce que Duclos préconise c’est de faire règulièrement des tests au bâton pour repérer s’il y a ou non une couche fragile.
En fait cela permet de repérer des couches fragiles un peu épaisses et dans ce cas ça craint un max.
C’est marrant parce que ce test avec le bâton on le faisait déjà il y a 35 ou 40 ans. Il semble que c’était tombé en dèsuétude et que ça revient en force.
Mais on ne repérera pas si la strate fragile est mince, et ça sera difficile d’enfoncer le bâton s’il y a une strate dure (par exemple une croûte de regel)
Pas plus qu’une bonne couche fragile de 2mm indétectable au bâton
La fragilité d’une couche fragile ne dépend pas de son épaisseur. Par contre certaines couches fragiles se stabilisent plus vite quand elles sont plus faibles, mais ce n’est pas une règle.
L’intérêt du sondage au bâton, c’est principalement de connaitre l’épaisseur de fraiche, et la cohésion de la fraiche. Par exemple s’il y a eu du vent après ou en fin de chute, on peut avoir une couche avec cohésion sur une couche avec peu de cohésion, le tout formant la couche de fraiche. Ca forme une structure de plaque, et ça se détecte au bâton. Par contre ça ne dit pas si cette plaque est déclenchable ou non, mais on sait au moins que le vent a fait des choses, bien que ça puisse être caché par une fin de chute sans vent.
Je ne suis pas sûre à 100% de la justesse de ta conclusion car en fait il y a beaucoup de facteurs qui entrent en jeu par rapport à cette stabilité du nombre d’accidents d’avalanches alors que la fréquentation explose.
Il vaut mieux bien garder en tête ce risque induit par les réseaux sociaux.
Pour l’épaisseur de la couche fragile j’ai peut-être tout faux en pensant que si elle est épaisse, il y a de grandes chances en général pour qu’elle soit aussi étendue. Donc laissons tomber l’épaisseur, surtout qu’il y a des cas d’avalanches de grande ampleur où la couche fragile était mince donc ça ne sert pas de différencier.
Il y a aussi un autre type de plaque qui peut être dans certains cas très difficile à repérer au test du bâton : c’est la plaque friable.
Donc attention à l’utilisation du test du bâton : ce n’est pas une assurance « 0 strate fragile » si on ne repère rien.
A mon avis, en dehors d’un manteau de printemps complètement transformé, il y a toujours une couche fragile qq part.
C’est plutôt la masse dessus qui joue : son épaisseur (donc son poids), et sa cohésion, qui fait qu’elle tient « par les côtés ».
Si le baton s’enfonce facilement, c’est que la neige a assez peu de cohésion, et donc tient assez peu par les côtés de la plaque.
A une époque je suivais de près les explications des experts et l’évolution de leurs interprétations, au-travers de stages, de conférences et de lecture de revues comme celle de l’Anena.
Il y a eu des expériences pour mesurer l’impact à différents niveaux de profondeur et en largeur dans le manteau neigeux d’une sollicitation en surface comme un saut à ski ou un saut à pied.
Il s’avère que cette sollicitation se dilue et que si l’épaisseur est suffisante (selon bien sûr la composition du manteau neigeux à cet endroit), la sollicitation n’arrive plus.
Le gros danger c’est l’écroulement d’une strate fragile, donc si cette strate fragile est située assez en profondeur, on ne la titillera pas.
Par contre l’épaisseur (et la constitution) du manteau n’est pas uniforme, du coup la zone fragile peut se trouver à portée de notre action à un autre endroit.
ben oui,quel est la représentativité de ce test ponctuel dans un environnement très variable.?..de meme pour la coupe du manteau neigeux que l’on pratique assiduement au cours des stages « formation neige », ça donne une idée…mais laquelle, une fois acquise la certitude d’un doute…Mais ensuite sur le terrain?Que fait on? ça part , ou pas, je continue , je rentre ?Le leader ou supposé tel, renifle un coup…si c’est un gros QI,il.sort quelques arguments sur le cerveau droit et gauche, les prises de décisions idiotes,les fats plus portants que les allumettes et fini par dire : ne bougez pas …je vais voir!!!et 9 fois sur 10, ça le fait !Il aurait pu sortir son karma du jour ou quelques amulettes !!!En fait, il y a peu d’accident , beaucoup moins qu’avec la voiture pour se rendre au départ de la sortie.
ET comme on rentrera heureux, ce sera une bien belle journée de gavage.
Ces tests (profil de battage, coins glissants ou autre, sondage etc.) ont un intérêt pédagogique: faire prendre conscience du problème. Il est bien évident que, in situ, on ne va pas s’amuser à faire ce genre de tests tous les 15m, on ne va même pas les faire du tout. Mais connaître toutes les données (ou le plus possible) d’un problème aide à prendre de meilleures décisions.
Il est vrai aussi que dans 99% des cas, il devrait se passer qq chose et il ne se passe rien. Reste le 1%…