Plutôt partant à l’idée au début, j’y suis finalement de moins en moins favorable. Je rejoins beaucoup de ce qui a été dit ici. Déjà parce que je pense que dans la majorité des cas une note n’apportera pas beaucoup. Certaines très grandes classiques Pyrénéennes ont seulement une dizaine de sorties C2C, et les voisines du massif guère plus. Même si on comptait une note par sortie, ça ne fait quand même pas assez de votes pour considérer la note comme « fiable » (tout comme je ne considère pas les deux seuls votes, à 5/5, du kébab en bas de chez moi comme fiables). Et dans ce cas le choix sera basé sur les topos, les livres, les CR, etc… Ensuite certains itinéraires très fréquentés le sont pour d’autres raisons qu’une hypothétique note C2C : c’est pas parce que l’arête des bosses a 3/5 ou 4.9/5 que la fréquentation va changer. Je rajouterai même que de manière générale, la note des itinéraires très « montagne » n’est pas très pertinente car, comme l’a souligné @anakreenskyrider, ils vont être très sensibles (entre autres) aux conditions.
En revanche, comme l’ont souligné @moonj et @Gustave_Coste, ça risque d’être beaucoup plus utilisés pour certains sites d’escalade où faire un choix n’est pas forcément évident (les Calanques sont pour ça un excellent exemple). Et effectivement il y a là un risque d’induire vraiment une surfréquentation sur certaines voies. Et si il faut commencer à rendre des comptes aux instances de gestion des espaces naturelles (que les critiques soient fondées ou non), est-ce que le jeu en vaut la chandelle pour C2C ? Les moyens d’obtenir des informations existent déjà à mon sens (nombre de sorties, topos, voir même simplement question sur le forum comme je l’ai fait récemment). Donc voilà comme la dit @Gustave_Coste dans les cas où c’est effectivement utile au grimpeur, ça l’est peut être moins pour le collectif.
Ahlala ça me ramène 15 ans en arrière quand des vieux du CAF m’avaient traité de « sale consommateur » parce que j’allais faire de la grimpe sportive en falaise plutôt que des GV en montagne. J’imagine qu’eux même se sont fait traiter de sales consommateurs parce qu’ils répétaient les voies plutôt qu’ouvrir, etc… Je fais beaucoup de mes courses en montagne basés sur le topo des « 100 plus belles voies des Pyrénées Occidentales ». J’ai jamais été déçu, j’ai toujours passé de supers moments. Mais je répète des classiques qu’on m’a dit étaient bien, est-ce que ça fait de moi un consommateur du coup ?
Je conclurait sur le fait que trouve ça un peu bête de blâmer les consommateurs de montagne dans cette discussion. Tout le monde va en montagne pour la même raison, qui est de prendre du plaisir. Mais tout le monde ne le fait pas la même manière et c’est bien le droit de chacun. Si des personnes veulent aller faire des belles voies d’escalade plutôt que des tas de cailloux croulants et dangereux, ou aller quelque part où les conditions sont bonnes plutôt que de faire 3h de bagnoles et se prendre un but, c’est bien leur droit. J’aime pas la démarche de dire que des gens qui iraient faire des voies bien notés sur C2C seraient des moutons consommateurs. C’est juste des gens qui ont envie de faire des trucs jolis (comme moi).