Bien sûr. Ce n’est pas l’existence d’une épreuve d’escalade au JO qui est en soi à déplorer: comme tu dis, c’est plutôt amusant. Le problème, c’est que l’existence de cette épreuve va encore plus orienter la politique fédérale vers la compétition, avec comme seul et unique horizon de toute initiative et de tout investissement, la perspective de médailles françaises.
Par exemple, en forçant un peu le trait, pourquoi le ministère des sports aiderait-il la fédération à développer et entretenir des sites naturels, puisqu’ils ne rapportent pas de médailles? Et pourquoi la fédération elle-même s’y intéresserait-elle si le bilan de son action est jugée essentiellement à l’aune des résultats français en compétitions internationales?
Le même problème de phagocytage par la compétition existe pour (presque) tous les sports, mais il me semble particulièrement aigu en escalade, puisque c’est un des rares sports où la compétition représente une part ultra-minoritaire de la pratique, et où il existe même une forte tradition historique hostile à toute forme de compétition, y compris parmi les tout meilleurs grimpeurs. Dès lors, il y a fatalement une divergence croissante entre les intérêts des pratiquants-licenciés et ceux de la fédération délégataire. Dont on n’a pas fini de subir les effets.
(fin de l’aparté)