J’ai testé. Et j’ai constaté la biodégradation jusque dans des champs d’oranger au Chili. Évidemment, dans un compost, tu as une quantité phénoménale de mico-organismes pour la dégradation : les oranges y passent sans soucis. Dans un champ normand, je ne doute pas que ce soit le cas aussi, mais plus lent. C’est un constat facile à faire : au sommet des Écrins, une pelure de pomme mise sous un caillou y sera l’année suivante. Si la pomme est bio, et avec le réchauffement, on repousse un peu ces limites, car on va avoir des micro-organismes et des moments où de l’eau liquide pourra enclencher le processus sur les pelures pour le pourrissement. Ce sera plus lent.
J’ai fait quelques études de pédologie il y a longtemps. Plus sur des sujets mécaniques ou des pattern-grounds il est vrai, il n’empêche. La règle générale est que les organismes responsables de la formation d’un sol sont tout de même assez spécialisés. La vitesse et la qualité de la décomposition s’en ressent. Et le principe général à retenir est que la notion de biodégradabilité n’est pas générale et uniforme sur la planète … L’ultime preuve ? Tu croises un cadavre en altitude : il est momifié, pas dégradé. Ca m’est arrivé sur l’Aconcagua : un argentin mort depuis une vingtaine d’année que j’ai croisé en 2001. Si je meurs au fond de mon jardin, vingt ans plus tard, il y aura quelques os, des dents, mais plus de chairs molles. Des charognards aux macros, aux micros, etc …-organismes, tous auront fait leur boulot.