Vos relais les plus pourris

Un relais à mi-chemin d’une voie pourtant fort bien équipée, à la fin d’une jolie longueur que je venais de finir en tête.

Alors le problème n’était pas les plaquettes, ni la chaîne, c’était la manière dont je l’ai installé: j’ai mis le reverso n’importe comment. Et à aucun moment je ne m’en suis rendu compte. Enorme frayeur après coup quand mon pote est arrivé au relais et qu’il a vu cette horreur… En gros, si il se laissait pendre à la corde, j’avais aucune chance de le reprendre et il retombait de toute la corde.

Mes autres relais avant avaient été nickels pourtant. Mais là, panne de cerveau. Le pire c’est que j’avais fait une vérif de l’installation avant de le faire partir, que j’avais resserré un mouskif à vis, et quand il grimpait je me disais que ça freinait pas beaucoup, mais j’attribuais ça à la position cheloue du relais, et à aucun moment je me suis rendu compte que j’avais fait VRAIMENT n’importe quoi. La pensée qu’une panne de cerveau comme ça avait pu m’arriver m’a sacrément secoué sur le coup.

Moralité: quand un automatisme se grippe, ça peut faire du dégât, parce que j’ai même pas pensé que j’avais pu poser le reverso dans la mauvaise position tellement j’avais l’habitude. En fait, non seulement j’ai planté au moment d’installer le truc, mais même ma vérif n’a pas détecté le problème. Laissez moi vous dire que ça m’a gravé la leçon au fer rouge…

En montagne, on a tous eu des relais pourris , surtout quand on se trompe d’itinéraire. Moi un de mes souvenirs les plus marquants, c’est en 1976, après s’être trompé on s’est retrouvé à descendre en rappel dans le Super Couloir (non équipé à l’époque). Arrive un moment où on a plus de piton et on ne trouve plus rien pour faire le rappel suivant. Sauf qu’il y a un caillou coincé, sur le bord du couloir, entre le rocher et la glace. Pendant que mon copain est descendu, je me suis dévaché et j’ai appuyé avec la main sur le caillou pour qu’il reste coincé . Ensuite, ben, je suis descendu à mon tour (mais doucement) :lol:

Posté en tant qu’invité par Patricia48:

Ben, vous avez eu du bol ou bien avez été plus prudents que moi.

Cet été sur la VN de la Muzelle, je suis arrivée près d’un piton récent et équipé d’un maillon rapide. Donc j’étais en confiance et comptais faire relais. Avant de consolider mon relais, pour me mettre plus à l’aise, je me suis mise en tension.

Immédiatement, le piton est parti (précision : je ne suis pas obèse). J’ai fini plusieurs mètres plus bas avec une vertèbre fracturée. Heureusement sans me fracasser sur une vire grâce à une sangle que j’avais placée plus bas dans la voie. Je me félicite d’être vivante et d’avoir mes deux jambes valides (ce n’est pas passé très loin) mais bon cette gamelle, nous a coûté à mon mari et moi nos vacances et m’a valu 3 mois de corset que je termine péniblement car 3 mois c’est long. Surtout sans sport.

Bref, ne faites pas comme moi qui fait normalement partie des grimpeuses prudentes, mais bon personne n’est à l’abri d’un moment d’étourderie.

+1
Si certains d’entre nous ont parfois un ange gardien , l’accident mortel de Presles nous rappelle qu’à l’occasion d’un relais improvisé, il peut aussi nous laisser tomber :frowning:

[quote=« grimpzen, id: 1566987, post:31, topic:36927 »]Cet été sur l’arête du doigt à la Pointe percée, une plaquette en alu et une sangle sur un becquet pas très saillant constitué de caillou pas très solide…

(pour ceux qui connaissent, au lieu de prendre la longueur en 5c qui nous semblait vachement raide, j’ai tenté une espèce de dalle suivi d’une grosse fissure, en partant de la vire qui conduit aux cheminées… pour arriver au relais de la longueur en 5c. 35 mètres, 4 points, dont 2 pitons pas très rassurants…)[/quote]

Je confirme mais de souvenir on avait mis un coinceurs (friends 3.5) donc pas si pourri que ca…
C’est une variante de l’arrête du doigt

Cà c’est clair !

En stages TA et TM, les instructeurs m’ont appris qu’il fallait tendre l’autoassurance mais
toujours faire le maximum pour rester en équillibre sur les pieds sans se reposer sur la corde.

Problème, il faut arriver à ce que ça soit automatique, donc se débarasser des reflexes acquis en grande voie sportive et ça c’est pas facile.

Posté en tant qu’invité par sfgfgh:

un crochet à goutte d’eau pleine dalle dans une voie boivin à l’aiguille de la vanoise … :confused:

ça, c’est beau :smiley:

Et de quelle couleur était ton pantalon en sortant de la voie?? :confused:

Posté en tant qu’invité par sfgfgh:

[quote=« ptetbenquoui, id: 1567449, post:49, topic:36927 »]

ça, c’est beau :D[/quote]

et en plus on était à trois dessus … :rolleyes:
j’ai rarement autant serré les crougnes que dans la longueur d’après jusqu’à ce que je puisse enquiller un coinceur dans le toit de sortie

Posté en tant qu’invité par sfgfgh:

niquel …
à l’époque (1990), j’étais jeune et immortel … :lol:

à l’époque (1990), j’étais pas né… x)

Posté en tant qu’invité par BP13:

Bon, allez, j’y vais aussi de mon histoire…
Dévoluy, début des années 90, ‹ Long Kesh ou les Grève la faim ›, à la montagne de Féraud, une voie de Barney. Début bien équipé (sur pitons, faut rien exagérer), mais avec des anneaux de rappel à chaque relais. A la moitié de la paroi, une dalle compacte décorée d’un petit extra-plat avec un ficellou, un mur expo au-dessus qui arrive à une vire sous des surplombs. ça ne pitonne pas. La vire à droite se termine sur une petite terrase en bordure d’un pilier. A droite et dessous, des surplombs. A gauche, ça ne se fait pas à l’envers. Sur la terrase, un universel piqué par la pointe (le quart de la lame, peut-être, et je me retiens pour ne pas dire moins) et un anneau de rappel. Une demi-heure après, nous n’avions toujours rien pu mettre d’autre. En ayant parlé à Barney par la suite, j’ai su qu’ils avaient fait à cet endroit un rappel pendulaire vers la droite. Nous, ça ne nous est pas venu à l’idée (évidemment, ce n’est pas là que nous voulions être) et pour rien au monde je me serais pendu sur cette infame ferraille à qui les vingt ans qu’elle avait passés là n’avaient pas donné bonne mine. Alors le copain (beaucoup plus lourd que moi) s’est assis sur la terrase, les pieds moitié calés, moitié dans le vide, il m’a pris à l’épaule …et je suis parti dans le mur au-dessus. Il y avait une fissure accueillante une dizaine de mètres plus haut, mais je garde encore le souvenir de tous les mouvements que j’ai dû faire dans ce mur… Quand le l’ai raconté à Barney, quelques temps après, il se souvenait parfaitement bien de l’endroit, et un peu pour les mêmes raisons que moi…

j’hésite entre un camerock 0 (aux cheserys) et une pierre coincée (enlevée à 2 doigts) à l’aiguille du plan :confused:

Tiens, pour illustrer : http://imgur.com/r/climbing/UzYbixZ (pas de moi, la photo).

ça reste quand même très correct, par rapport aux différentes anecdotes de cette discussion !
On peut aussi chercher « relais pourri » dans gougueul images, y a des trucs plutôt jolis

(par exemple : http://latribunelibredebleau.blogspot.fr/2012/05/relais-vache-cest-pas-si-sur-venasque.html)

j’aime bien les sparadraps sur les mousquetons !

Posté en tant qu’invité par shearer:

le sparadrap,c’est parce que le ressors des doigts des mousquetons sont morts,…astucieux n’est il pas!!!mais tout le reste est encore bon…

Posté en tant qu’invité par Grimpzen:

[quote=« kiki_74, id: 1567399, post:45, topic:36927 »]Je confirme mais de souvenir on avait mis un coinceurs (friends 3.5) donc pas si pourri que ca…
C’est une variante de l’arrête du doigt[/quote]

Ouep, ben nous, on avait pas de friends :confused:

En tout cas, je conseille pas la variante !

La aussi y’en a des beaux ^^

/images/329670/fr/3-mauvais-relais-sur-sangle-pourrie
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