Posté en tant qu’invité par Vieux randonneur:
Il semble que nous soyons arrivé pas loin d’une sorte de « minimum incompressible », dans lequel le principal facteur de risque « subjectif » réside peut-être dans l’habitude, mais surtout dans les phénomènes de non perception. Non perception non pas du « risque », mais du danger objectif parfaitement clair et évident qu’on a sous le nez sur le terrain, et que malgré tout on ne voit pas. Ceci a lieu pour des raisons psychologiques déjà largement étudiées et connues, au point qu’il serait même question de faire de cet aspect psychologique un module de la formation initiale pour les guides français.
Les phénomènes de faim dévorantes les lendemains de grosses chutes abolissant la perception du danger sont classiques. À preuve ce tristement célèbre WE du début des années 80 où il y eu 21 morts en 7 accidents sur deux jours, par un risque majeur (6 ou 7 sur l’échelle d’alors qui en comportait 8, soit un bon 4 d’aujourd’hui) avec des départs spontanés de plaques un peu partout. Par exemple, on vit même trois collectives s’engager dans un fond de vallon sous une énorme plaque de 300 mètres de long, sidérant les pisteurs de la station voisines qui postèrent une vigie avec jumelles et radio et envoyèrent une pré-alerte au secours en montagne. Lorsque la plaque parti, l’arrivée ultra rapide des hélicos permis qu’il n’y ait qu’un mort sur 24 ou 25 personnes ensevelies !!!
Alors, pas de panique, faisons gaffe, et ne tombons pas dans le fantasme de l’abolition du risque.