Terrain d'Aventure : encore un avenir ?

[quote=« super lapin, id: 1813351, post:97, topic:162018 »][/quote]
Et comment nommes-tu la pratique qui consiste à ouvrir ou répéter une voie ne comportant aucun équipement (ni dans les longueurs, ni aux relais), mais en utilisant assez de matos pour que la chute n’ait pas de conséquence (et donc bien sûr en mettant plus de temps qu’en ne posant qu’un point tous les 10m), et en nettoyant la voie ?
Par exemple à l’ouverture, nettoyage rapide par le premier, puis plus minutieux par le second, éventuellement en se pendant dans la corde et avec des outils, idem lors des répétitions, afin que ça soit bien nettoyé après qq passages.
Au bout de qq répétitions, le terrain est aseptisé (enfin plus qu’avant l’ouverture, ce n’est pas parfait non plus et ça demande de l’entretien de toute façon), mais il n’y a aucun équipement dans la voie. Les fissures nettoyées donnent une indication de l’itinéraire, mais si des variantes sont aussi nettoyées, il faut quand même choisir son itinéraire.

Par endroit, le terrain est nettoyé d’origine, il n’y a rien à faire à l’ouverture.
Et bien sûr, il y a toutes les nuances : présence d’un peu de vieux matos dans la voie, mais inutilisable, ou d’un peu de matos utilisable dans la voie, etc.

ce n’est pas toi qui est ciblé, mais tous ceux qui valorisent une prtaique où l’aventure est de la pure frime!

[quote=« super lapin, id: 1813381, post:102, topic:162018 »]

ce n’est pas toi qui est ciblé, mais tous ceux qui valorisent une prtaique où l’aventure est de la pure frime![/quote]

Merci d’avoir précisé…j’avoue que je comprenais pas trop. Bon, visiblement, faudrait trouver autre chose que « TA »…Beaucoup ne s’y retrouve pas dans ce terme et ça choque (Gary disait la même chose hier).
« Alpinisme » moi ça me va bien comme terme pour remplacer « TA ». Je suis d’accord avec ça. C’est les mêmes techniques, le même esprit. Et on retrouve la même gamme de voies allant de « équipement aseptisé » à « rien du tout » en passant par toutes les nuances entre les deux de « à compléter ».
De toi à moi, en revanche, j’ai pas franchi le cap du dry-tooling…C’est pas que je trouve ça pas bien (surtout pas), c’est que je sens pas (encore) le coup d’avoir des instruments entre ma main et le rocher. Bon, peut-être plus tard. De toute façon je suis surtout rochassier par gout. D’accord avec toi pour dire que ça engage énormément, ce type d’ascension…

de la bêtise … si tu nettoie pour que la voie soit répétée !
Si tu grimpes à l’ancienne tu laisses que ce qui est pas récupérable (pitons coincés) ou matos pour une retraite!
Et si tu répètes idem …
Remarque, si tu veux faire la cantonnier et aménager la voie suite à ton passage, c’est souvent plus pratique par le haut (mais pas toujours possible)!
Dans tous les cas cette pratique … grimper en trad pour aménager ensuite pour une pratique aseptisée (+ ou - … mais si tu purges et passe pas dans l’axe de l’ouverture … c’est bien de « l’aseptisé » dont il faut parler!), est assez peu courante pour ne pas mériter une polémique!
Il m’est arrivé de grimper en trad et de laisser derrière moi un terrain équipé et nickel … j’avais plus l’impression de faire un job de cantonnier que d’aventurier (et vu que je fixais souvent la ligne derrière moi, j’étais pas inquiété par l’horaire … donc je pouvais lambiner en me surprotégeant!).
Voilà … je vais stopper la polémique … Quand on parle d’éthique et de valeurs il faut juste savoir de quoi on parle et donc il est parfois nécessaire de monter dans les tours et de mettre les choses au clair … c’est fait j’ai donné mon avis!
Mais je ne doute pas que les adeptes du rôtis du dimanche avec la belle famille, bon père et bon mari … (l’alpinisme est généralement cause du divorce si on va au bout de sa passion … !), vont me démontrer que aller le samedi après midi à la Sainte se la jouer aventurier, harnaché comme un magasin de sport, et en flippant dans le 4a … est une valeur méritante parce que ils ne voient pas les plaquettes et doivent se poser des questions pour trouver leur chemin :lol:

Va falloir que je retourne à la Sainte-Victoire pour voir ce qui se passe le dimanche…on dirait qu’il y a du changement, et tu m’intrigues ! :wink:

C’est pourtant l’état dans lequel se trouvent de nombreuses classiques peu équipées (Pierre Allain à la Meije, …).
Les nettoyeurs n’ont pas eu la volonté de rendre le terrain nickel sur 15m de large et 900m de haut, mais après qq centaines de répétitions on se retrouve dans le même état (et même bien plus nettoyé) que si on avait volontairement passé plusieurs jours à nettoyer.

Rébuffat ne disait-il pas aimer la difficulté et détester le risque ?

Peut-être, possible, je ne sais pas. En tous cas, peu importe le nom qu’on lui donne, pour moi l’intérêt de grimper dans des voies qui ne sont pas équipées ne réside absolument pas dans l’engagement ou le risque mais dans l’aspect autonomie, essentiellement pour la recherche de l’itinéraire. Ca peut se comparer à « randonner sur sentier versus randonner hors sentier » ou encore à « grimper avec des traits versus sans traits ».
Est ce que le terme aventure est bien choisi pour décrire ça?
Pourquoi pas. On dit bien « partir à l’aventure » pour dire qu’on part sans avoir une idée exacte de ou va aller, par ou on va passer, sans que ça signifie obligatoirement courir des risques.

[quote=« super lapin, id: 1813351, post:97, topic:162018 »]Ce que certains vantent (et pratiquent) c’est du Terrain d’Avachis … Mais ils ne font de mal à personne et leur pratique les regarde … juste il faut pas mettre en regard de cette pratique des notions de valeurs, en opposition avec une autre pratique!
Et malheureusement dans beaucoup des posts récurrents, on a toujours cette démarche comparative entre le grimpeur de couenne aseptisée (le gymnaste … honte à lui) et le pratiquant du TA (grandiose Livingston de l’alpe traditionnelle)![/quote]

La ou ca coince, ce n’est pas tant dans l’opposition des valeurs mais dans le partage du terrain. Quand quelqu’un rajoute de l’équipement dans une voie, c’est toujours avec l’argument de la sécurité. C’est donc cet argument qui est contesté par tous ceux que ce rajout dérange. Ca ne veut pas dire pour autant qu’engager la viande soit leur motivation première.

Je crois sincèrement que le fait d’ouvrir une nouvelle ligne avec un équipement sportif n’aurait jamais posé de problème à personne s’il n’y avait pas eu aussi ré-équipement systématique de toutes les voies existantes, ou du moins de toutes celles présentant un minimum d’intérêt.

je propose TTA : terrain avec techniques d’alpinisme éventuellement demandées en totalité ou partiellement on s’en fout (en gros TA = non normée FFME)
Aussi TA c’est quand (quelque soit le niveau d’équipement) la voie ne correspond pas du tout au topo… :cool:

[quote=« jp13, id: 1813417, post:108, topic:162018 »]Peut-être, possible, je ne sais pas. En tous cas, peu importe le nom qu’on lui donne, pour moi l’intérêt de grimper dans des voies qui ne sont pas équipées ne réside absolument pas dans l’engagement ou le risque mais dans l’aspect autonomie, essentiellement pour la recherche de l’itinéraire. Ca peut se comparer à « randonner sur sentier versus randonner hors sentier » ou encore à « grimper avec des traits versus sans traits ».
Est ce que le terme aventure est bien choisi pour décrire ça?
Pourquoi pas. On dit bien « partir à l’aventure » pour dire qu’on part sans avoir une idée exacte de ou va aller, par ou on va passer, sans que ça signifie obligatoirement courir des risques.

La ou ca coince, ce n’est pas tant dans l’opposition des valeurs mais dans le partage du terrain. Quand quelqu’un rajoute de l’équipement dans une voie, c’est toujours avec l’argument de la sécurité. C’est donc cet argument qui est contesté par tous ceux que ce rajout dérange. Ca ne veut pas dire pour autant qu’engager la viande soit leur motivation première.

Je crois sincèrement que le fait d’ouvrir une nouvelle ligne avec un équipement sportif n’aurait jamais posé de problème à personne s’il n’y avait pas eu aussi ré-équipement systématique de toutes les voies existantes, ou du moins de toutes celles présentant un minimum d’intérêt.[/quote]

Bravo, tu as su parfaitement exprimer ce que je ressens sur la question :slight_smile:

Bon on ne peux pas reprocher aux gens d’avoir bon gout. Entre de belles lignes dans un rocher magnifique et une voie moche dans du rocher péteux… j’ai fait mon choix.

C’est vrai, mais c’est tout relatif à la personne. Pour beaucoup même une grande voie c’est l’aventure.
Beaucoup utilise d’ailleurs le terme de « trad ».

François : j’ai attaqué les textes écrits pas tes soins…et je me suis poilé tout seul devant l’ordi dès le 1er…A rediffuser puisqu’on parle de trad ou je sais plus quoi dire :smiley:

[quote]Comme application pratique, voici un exemple.

Attaquer à gauche de la cascade du milieu (raide mais facile) puis traverser la cascade et gagner une vire ascendante à droite (dalles déversées).

Exercice :
Analyser cette phrase en fonction des indications données ci-dessus.[/quote]
/articles/132490/fr

PS : mince; je l’ai pas faite et je voulais y aller…maintenant je suis plus trop sûr :lol:

Dans le genre il y a aussi: remonter la fissure caractéristique. Laquelle merde ? y en a partout des fissures !

Aaaaaah ça, le « caractéristique », y a de quoi écrire…Mais j’ai comme dans l’idée que ça va venir, dans la centaine de texte que je dois encore lire :stuck_out_tongue:

evidemment… sauf que du coup, l’aventure n’y est plus : multi fréquentée, cartographiée, relais équipées… pour les anciens, ce n’est donc plus du « TA » , juste de la couenne ou GV sportive sur coinceurs.

[quote=« lebomb74, id: 1813452, post:111, topic:162018 »]

C’est vrai, mais c’est tout relatif à la personne. Pour beaucoup même une grande voie c’est l’aventure.
Beaucoup utilise d’ailleurs le terme de « trad ».[/quote]

ce que va te répondre Superlapin, et je serai d’accord avec lui, c’est que ceux là se mentent… la vraie aventure c’est pas une simple GV, fut elle sur coinceurs !
Après il ne s’agit pas de hierarchiser en disant c’est mieux le vrai TA (c’est à dire la montagne, avec engagement, etc) car il en faut des grosses. C’est juste un respect du sens des mots…

Il en faut pour tous les goûts. Mais c’est vrai que ça me fait un peu braire (hi-han !) de voir qu’un passage qu’on faisait avant avec un piton à la base (par exemple la fissure Madier à la Dibona) sans problème particulier est maintenant protégé par trois spits au niveau de la ceinture. Enfin, remarquez, je m’en fous, maintenant je fais du vélo. Je dois dire qu’il m’est arrivé plus de merdes en vélo qu’en presque 50 ans de pratique de la montagne.

Bonjour Francois,

La fissure Madier était à cette époque une echelle à coins de bois avec des souris qui y nichaient. Aucun besoin de spits.

C’est vrai qu’en montagne, les crevaisons sont rares :frowning: .

Nos amis d’Amerique du Nord distinguent le TRAD (notre TA) du SPORT climbing (voir Moutain Project, le c2c local). C’est clair au niveau équipement, sachant que là bas les fréquentations sont inverses des notres 30% sport pour 70% Trad, alors qu’en France c’est 90% sport et 10% Trad.

Un point pas trop abordé dans la discussion est la question du « software » comme l’appelle Bernard AMY. La documentation d’une voie contribue largement à son caractère abordable. Par exemple, un passage extrème, très engagé avec à la sortie … un excellent emplacement pour un C4 0.75, c’est bien différent du même passage extrème, très engagé. L’ouverture a bien en ce sens un caractère unique : laisser une part d’aventure aux suivants c’est aussi le soucis de laisser une part de mystère sur l’itinéraire, les difficultés et aussi les possibilités de protection.
Par exemple P3: 5.9, 100’ Continue up the crack until a line of bolts leads to the right. Continuing straight up puts you on Yellow Brick Road. Check out the plaque. Make the exciting traverse right clipping 4 or 5 bolts on your way. This is steep here but the holds are big. Once you gain the large crack, make some 5.8 offwidth moves up another 30’ to another 2 bolt belay on your right. If you miss the belay, which is hard to spot, another possible, albeit uncomfortable, belay can be had a little further up. donne une bonne idée de la longueur et de ses difficultés. Si on rate le relais …

A l’époque où je l’ai faite, c’est à dire en 70 ou 71, il y avait 1 piton dans la Madier et je ne me souviens pas de difficulté autre que celle indiquée dans le topo.
Le vélo m’a valu quelques séjours à l’hôpital, ce qui ne m’est jamais arrivé en pratiquant l’alpinisme.
Quant à la question des topos, ça ne nous a jamais perturbé outre mesure et bien souvent, ils restaient dans la poche. Ne croyez pas qu’on en tirait gloire. C’était pratique courante dans ces temps préhistoriques. On recopiait le topo en gribouillant quelques abréviations au crayon sur un bout de papier, abréviations dont on s’empressait d’oublier la signification, ce qui nous valait quelques plantages mémorables.
Voilà… c’était mon petit couplet « Labadens » mais Labiche n’est plus tellement lu de nos jours.

Le TA, c’était ça:

:lol:

[quote=« pire, id: 1813450, post:110, topic:162018 »]

[quote=« jp13, id: 1813417, post:108, topic:162018 »]Peut-être, possible, je ne sais pas. En tous cas, peu importe le nom qu’on lui donne, pour moi l’intérêt de grimper dans des voies qui ne sont pas équipées ne réside absolument pas dans l’engagement ou le risque mais dans l’aspect autonomie, essentiellement pour la recherche de l’itinéraire. Ca peut se comparer à « randonner sur sentier versus randonner hors sentier » ou encore à « grimper avec des traits versus sans traits ».
Est ce que le terme aventure est bien choisi pour décrire ça?
Pourquoi pas. On dit bien « partir à l’aventure » pour dire qu’on part sans avoir une idée exacte de ou va aller, par ou on va passer, sans que ça signifie obligatoirement courir des risques.

La ou ca coince, ce n’est pas tant dans l’opposition des valeurs mais dans le partage du terrain. Quand quelqu’un rajoute de l’équipement dans une voie, c’est toujours avec l’argument de la sécurité. C’est donc cet argument qui est contesté par tous ceux que ce rajout dérange. Ca ne veut pas dire pour autant qu’engager la viande soit leur motivation première.

Je crois sincèrement que le fait d’ouvrir une nouvelle ligne avec un équipement sportif n’aurait jamais posé de problème à personne s’il n’y avait pas eu aussi ré-équipement systématique de toutes les voies existantes, ou du moins de toutes celles présentant un minimum d’intérêt.[/quote]

Bravo, tu as su parfaitement exprimer ce que je ressens sur la question :)[/quote]
Le rééquipement à toujours exister et grâce à lui , nous avons pu sortir dans les années 80 ces classiques comme la Bonnati Ghigo , la Walker et bien d’autres …