Posté en tant qu’invité par nicolas:
Si cela ne leur faisait pas plaisir de tuer, ils pourraient >avoir exactement les mêmes satisfactions (bol d’air, nature, >camaraderie, etc, tous arguments de chasseurs…) sans pour >autant enlever la vie à un être vivant.
C’est vrai pour quasiment toutes les activités de plein air.
Elles ne sont pas indispensables, et sont aussi souvent pratiquées par oisiveté.
Elle agressent souvent la nature, bien autant, si ce n’est plus, que la chasse.
On pourrait interdire l’escalade qui agresse le milieu naturel.
Après tout pourquoi ne pas se contenter de se promener.
Il y a un pays où la conception de la vie ressemble à ce que tu dis, c’est en Inde.
Tu peux y voir un cycliste faire un écart pour ne pas écraser une araignée, mais il est normal de voir un humain agoniser dans la rue si c’est un intouchable.
D’ailleurs, il me semble malheureusement qu’un type qui dort dehors par -10 est mis sur le même plan que le gibier, et que certains sont plus prompts à ce préoccuper du second que du premier.
C’est d’ailleurs beaucoup plus confortable et demande nettement moins d’effort. On peut se donner bonne conscience à bon compte.
Pour moi, revenir de la chasse avec un lapin, c’est beaucoup plus proche de revenir des bois avec un panier de champignons, que de la mort d’humains.
Un élevage industriel n’est pas un camp de concentration, c’est un mal necessaire, qu’il faut éviter de rendre barbare autant que possible, ce n’est pas un crime inacceptable et indéfendable.
Ta conception de la vie, met pour moi sur le même plan la mort d’un homme, le tir d’un lapin, et la cueillette d’une tomate.
Massacrer des animaux pour le plaisir et pour moi aussi stupide qu’arracher des plantes ou abattre un arbre pour le plaisir.
Mais je ne fais pas grande différence entre aller à la chasse, cueillir des champignons ou cultiver un potager.
On est bien obligé de conclure que le fait de tuer fait
partie intégrante du plaisir de la chasse ! Non ?
Non, je ne le pense pas.
Avec cette argumentation tu peux aussi bien prétendre que tuer fait partie intégrante du plaisir de manger.
Il ne me
viendrais pas à l’esprit de contester ce que tu pense sur le
sujet, mais admet au moins que je ne partage pas, et de loin,
ton point de vue sur la question…!
J’admet ton point de vue, mais admet aussi que l’on puisse ne pas être d’accord et réfuter tes arguments.
Je comprends qu’on puisse être contre la chasse et je le respecte.
Ce qui me dérange, c’est que bien souvent, et ce n’est pas forcément ton cas, ni celui de tous, c’est que les motivations sont l’égoisme et l’intolérance.
Nous sommes, humains,
animaux, végétaux dans la même galère, nous nous devons
mutuellement le respect. L’homme est le seul être vivant sur
cette terre qui tue par oisiveté.
Je ne le crois pas. Les chats par exemple ont un instinct de chasseur beaucoup plus cruel que l’homme et peuvent jouer longtemps avec une proie agonisante, pour l’abandonner ensuite sans la manger. Un chien à un instinct de chasseur inné.
Nier cela, c’est nier une loi naturelle, et vouloir la façonner selon son plaisir, avec anthropomorphisme.
Je pense que l’obstination à croire la chasse criminelle peut être à la base de bien des comportements, qui finalement reviennent à ne pas faire plus de cas de la vie humaine, que de celle des animaux.
On s’imagine faire autant de cas de la vie des animaux que de la vie humaine, ce qui peut sembler louable, mais finalement le résultat est le même.
Je pense que l’évolution
humaine peut nous amener à reconsidérer cette « mauvaise
habitude ». Cro-Magnon tirait sa compagne par les cheveux pour
la déplacer, l’homme moderne à inventer le cabriolet, c’est
pas plus classieux ?
Aujourd’hui on estime que 10% des femmes sont victimes de violence conjugale, et l’automobile est une arme bien plus répandue et meurtrière que le fusil de chasse, et massacre autant les humains que les animaux.
A mon avis cela est criminel.
On le tolère d’autant plus facilement qu’on se donne bonne conscience ailleurs avec de mauvais pretextes.
- Enfin, ma position anti-chasse s’assortie, ne t’en
déplaise, à la même répulsion pour tous les actes de
violences au quotidien, que se soit envers des hommes, des
femmes, des enfants, des animaux, et même des végétaux.
Quand à la mort, elle ne me dérange pas quand sa cause ne me
dérange pas.
Les chasseurs, je l’ai remarqué, utilisent souvent ta
réthorique, qui consiste à assimiler les propos des
ultras-anti-chasse (souvent ridicules et dans lesquels je ne
me reconnais pas) à ceux de gens plus sages, entâchant leur
propos d’exagérations outrancières qu’il est plus facile de
contrer…
Je ne suis pas chasseur. Mon mode de vie et mes passions ne me le permettent pas. Mais je pense que si j’avais un mode de vie sédentaire à la campagne, je pourrais l’être.
Ce que je refuse, c’est la condamnation de pratiques que l’on ne partage pas, et que l’on ne connait pas, avec des arguments, qui, à mon avis, relèvent du confort matériel ou moral.
Ca ne se limite pas à la chasse, mais je trouve que c’est exacerbé en ce qui concerne la chasse.
Ce qui me dérange, c’est que l’argumentation est à géométrie variable, et qu’au final, il me semble que la seule vraie raison des combats de chacun, c’est :
« Laisse moi faire ce qui m’arrange tranquillement, et qu’on interdise ce qui me dérange »
On ne tolère plus de faire le moindre sacrifice pour respecter les loisirs et passions des autres, et on exige que ses propres loisirs et passions soient respectés.
J’ai lu récemment un article dans lequel des grimpeurs dénonçaient l’interdiction d’une falaise où nichent des oiseaux rares, avec une argumentation du style :
« Ces oiseaux sont certes rares ici, mais pas à quelques centaines de kilomètres de là, donc il n’est pas justifié de les protéger ».
Je ne serais pas étonné de les trouver farouchement anti-chasse, si c’était la chasse qui leur interdisait la falaise.
PS : tu as raison pour la pêche, c’est tout aussi discutable
que la chasse, pour les mêmes raisons.
Oui mais ça dérange beaucoup moins.
Comme le poisson est muet, on s’en fout.
Je ne crois pas que la pêche soit plus criminelle que la chasse, mais pour moi ça en dit long sur beaucoup de motivations anti-chasse.