Salle d'escalade discriminatoire ?

Et pourtant.
Puisque tu cites des travaux de sociologues, ça fait bien longtemps qu’il a été démontré que l’effet de groupe démultiplie, désinhibe, et notamment des comportements sexistes (voire plus) qu’un homme seul n’aurait pas osé adopter.

L’exemple vécu donné par @Crupillouze montre bien en quoi la notion de ressenti est floue et sujette à contresens (des intentions véritables, et s’il y en a).

Je suis aussi réservé sur les travaux universitaires qui semblent découvrir (le fil à couper le beurre) que dans une cour de récré les garçons jouent plus souvent au foot (ou autre sport) que les filles et que le foot, et ouais, ça se joue à plusieurs et sur un grand espace. Que l’on s’émeuve à juste titre que c’est la marque d’une éducation encore « genrée » en 2025, je veux bien (c’est vrai et y’a encore beaucoup de boulot), mais qu’on ne transforme pas ça nécessairement en discrimination spatiale et sexuée. Les filles savent aussi courir dans une cour de récré, mais moins (elles sont moins dans ce type de dépense physique), et pas après un ballon; elles préfèrent aussi -autre symptôme d’éducation genrée- rester entre elles parler de leurs sujets, auxquels elles peuvent -ou pas si elles l’ont décidé- mêler les garçons, etc, etc…
Donc s’il y a effectivement du travail, cette idée de partage des espaces, si elle doit être creusée, n’a pas nécessairement à l’être dans le sens de l’égalité filles-garçons. Les espaces, c’est aussi et surtout, sans qu’ils aient été inconsciemment conçus et « architecturés » pour ça, la manière de les utiliser; c’est donc sur les comportements qu’il faut travailler.

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Hé ho, j’y suis pour rien moi !

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ce n’est pas « transformer en discrimination », ça l’est de facto. De part l’architecture urbaine, de part l’éducation etc…

Habitués dès l’enfance à jouer dans la partie centrale de la cour de récréation, les garçons peuvent penser que les terrains de sport de la ville leur sont destinés, ainsi que la plus grande partie de l’espace public dans les temps de loisir. La cour représente le premier espace public fréquenté par les enfants, c’est donc le premier sur lequel agir pour déconstruire les stéréotypes du genre.

(page 4 du rapport AGAM pré-cité)

Que les études mettent en avant une société pensée pour les hommes, notamment l’organisation urbaine, conduisant à l’intégration d’un comportement par les individus est une choses. C’en est une autre que de dire que les salles de bloc sont pensées pour les hommes et pas seulement des lieux où s’expriment ces comportements intégrés.

Quels seraient donc les aménagements, dans une salle de bloc, nécessaires à l’usage des femmes ?

Sinon, à titre individuel, en quoi un comportement intégré d’effacement serait préférable à une comportement d’intégration au groupe sans ajouter nécessairement de la lourdeur ?

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Puisqu’il est possible de relater des expériences personnelles ( certains le font en MP ) :
Quand je croise des gens sur des sentiers étroits où il faut se mettre sur le bord ou sur le talus pour croiser, quand ce sont des femmes que je croise, la grande majorité s’arrête spontanément pour se mettre au bord, même quand ça croise, et quelque soit le sens montée/descente.
Quand ce sont des hommes plus de la moitié reste bien au centre du sentier, là encore quelque soit la configuration.
Sinon, en terme d’occupation de l’espace public, il y a aussi le phénomène des couilles de cristal

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Quelqu’un a dit ça ?

Bah j’ai un doute quand je lis ça (C’est d’ailleurs pour ça que je suggérais plus haut d’expliciter le truc) :

Les études expliquent que l’organisation de l’espace influe sur les comportements. Il ne me semble pas qu’on ait affaire à ça en salle d’escalade. Du coup, la citation des études n’apporte qu’une explication à la différence de perception/ de comportement.

Qu’est ce qu’on fait après [dans des salles souvent très fréquentées où il s’agit de taper des run court entrecoupés de long repos et où l’usage est de se partager une ligne et des conseils (à corriger/amender)] ?

Tiens la mienne d’expérience sur les sentiers: quand je croise des hommes et que je dis bonjour presque tous me répondent, les femmes beaucoup moins, peut-être à cause de ce que quand je travaillais j’appelais le complexe de la fille draguée. Sans doute à cause de leur vécu j’en ai souvent rencontré qui lors des premiers contacts étaient vraiment distantes, voire un peu désagréables, un peu comme si lorsque j’allais vers elles pour les intégrer au groupe (quand on est nouveau c’est pas toujours évident) elles pensaient que c’était parce que j’avais une arrière pensée (et c’est pas qu’une impression j’en ai reparlé souvent plus tard quand on se connaissait mieux). Même si mon cerveau comprenait au fond de moi cette attitude m’a toujours agacé, voire blessé.

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Indirectement si évidemment

Quand des habitudes sont prises partout dans la société, il ne faut pas croire que par miracle ça s’arrête aux portes de la salle de bloc :roll_eyes:

Du coup tu vas pouvoir esquisser des pistes d’optimisations :wink:

Après je ne suis pas convaincu par ce que tu dis. Il me semble que les études mettent en avant des éléments qui viennent de différents usages, de l’arbitrage entre eux, de l’aménagement de l’espace qui en découle…ce qui n’est pas le cas d’une salle de bloc.

Le rapport que tu cites se focalise sur la discrimination garçons-filles.
Je peux te dire que sur le niveau collège, l’aspect le plus discriminant ce n’est pas filles-garçons, mais plutôt « grands » (3, 4, 5èmes) et « petits » (6èmes et 5èmes)…

Et il y aurait beaucoup à dire sur les « terrains de sport » urbains. Le problème ce ne sont pas les terrains, c’est le sport en tant qu’activité. Dans ma commune, il y a terrains de foot, rugby, skate-park et basket; culturellement, éducativement, ce sont des sports de « garçons » parce que la société, les médias, les présentent et les valorisent comme ça. Donc les week-ends ou sur le temps libre, ce sont des espaces qui sont majoritairement occupés par les garçons; pas parce que les espaces ont été conçus pour ça ou parce que les garçons ne les conçoivent que pour eux: mais parce qu’aucun groupe de fille ne vient jouer dessus.
A contrario, il y a un club de tennis-padel, autant fréquenté par les filles que par les garçons (sauf le padel, très « mode », sport d’après boulot entre 4 potes et donc plus…masculin). Pareil pour les clubs de basket ou de hand, fréquentés majoritairement par les filles, parce que les sections féminines sont plus implantées et plus… compétitives (niveau championnats de France) que celles des garçons (au contraire du rugby et du foot, logiquement).
Ce ne sont donc pas les espaces qui sont déterminants, mais l’éducation de ceux qui les utilisent (si tu vas à la médiathèque locale, tu trouveras plus de filles ou de petits, pas parce que l’espace a été conçu pour eux, mais parce que l’usage du lieu leur convient plus).

Bien sûr :

  • accepter que ma simple présence puisse mettre une femme mal à l’aise
  • comprendre le principe de sexisme spatial
  • essayer de faire comprendre le problème de fond à mes congénères qui ne sont pas trop bas du front

Tu as mal écrit « parce que depuis leur plus jeune âge toute la société leur dit que c’est comme ça que ça doit être »

Tu bottes en touche. On peut parler de ça mais les études n’appuient aucunement cela.
Les études portent sur les différents usages, de l’arbitrage entre eux, de l’aménagement de l’espace qui en découle.
La question :

Comme expliqué la meilleure des réponses commence ailleurs, notamment la cours d’école mais aussi le cinéma, les grands parents, la famille…

Et dans la salle, si tu peux ne pas aller travailler un bloc là où il y a une nana tranquille, c’est simple. Je te dis pas salle pleine mais si il y a 90% des secteurs libres, ben tu la laisses peinard et tu te privatises ton propre secteur

(message supprimé par son auteur, sera supprimé automatiquement dans 100 heures à moins qu’il ne soit signalé)

D’accord mais dans ce cas on ne parle plus de sexisme spatial et des études mentionnées :man_shrugging:

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Si ça te gêne d’appeler un chat un chat, c’est que tu as un problème avec le chat !:man_shrugging:t3:

Ahah ! Je me suis même risqué à le définir :wink:

A mon avis, tu te focalises sur les conséquences du sexisme spatial. Je trouve qu’il serait de bon ton de s’attaquer aux causes.

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Des mentalités qui évoluent certes, mais très lentement, par rapport à l’époque où la femme était cantonnée au foyer et les espaces de socialisation publics quasi exclusivement masculins ?
L’éducation, que je ne sais plus qui a déjà mentionnée, qui incite les garçons à prendre l’espace( et la parole ), et les filles à rester discrètes ?