Et pourtant.
Puisque tu cites des travaux de sociologues, ça fait bien longtemps qu’il a été démontré que l’effet de groupe démultiplie, désinhibe, et notamment des comportements sexistes (voire plus) qu’un homme seul n’aurait pas osé adopter.
L’exemple vécu donné par @Crupillouze montre bien en quoi la notion de ressenti est floue et sujette à contresens (des intentions véritables, et s’il y en a).
Je suis aussi réservé sur les travaux universitaires qui semblent découvrir (le fil à couper le beurre) que dans une cour de récré les garçons jouent plus souvent au foot (ou autre sport) que les filles et que le foot, et ouais, ça se joue à plusieurs et sur un grand espace. Que l’on s’émeuve à juste titre que c’est la marque d’une éducation encore « genrée » en 2025, je veux bien (c’est vrai et y’a encore beaucoup de boulot), mais qu’on ne transforme pas ça nécessairement en discrimination spatiale et sexuée. Les filles savent aussi courir dans une cour de récré, mais moins (elles sont moins dans ce type de dépense physique), et pas après un ballon; elles préfèrent aussi -autre symptôme d’éducation genrée- rester entre elles parler de leurs sujets, auxquels elles peuvent -ou pas si elles l’ont décidé- mêler les garçons, etc, etc…
Donc s’il y a effectivement du travail, cette idée de partage des espaces, si elle doit être creusée, n’a pas nécessairement à l’être dans le sens de l’égalité filles-garçons. Les espaces, c’est aussi et surtout, sans qu’ils aient été inconsciemment conçus et « architecturés » pour ça, la manière de les utiliser; c’est donc sur les comportements qu’il faut travailler.