Rappel du mont aiguille, situation malcommode

De jour, en conditions normales, avec un machard, il ne peut pas arriver d’accident à un grimpeur expérimenté qui ne va pas continuer alors qu’il n’y a plus de corde. Ou du moins le risque de coincement de noeud est infiniment plus grand que celui de se tuer.

En conditions de nuit, en réchappe d’urgence sous l’orage après un accident pour rejoindre au plus vite les secours, dans un endroit où tu es loin d’être sur que ta corde soit assez longue, c’est autre chose.

Et c’est le soucis. T’es habitué à pas faire de noeud, donc machinalement t’en fait pas.

Je préfère faire l’inverse. Faire un noeud de manière générale, et ne pas en faire dans des cas particuliers.

Le gros problème ici, à mon avis ce n’est pas le noeud, mais de balancer la corde alors qu’on ne voit pas ce qu’il y a en dessous. Perso, si je sais que c’est un rappel en fil d’araignée, je laisse filer la corde sous mes pieds, et la gravité fait le reste.
Le plus logique dans le cas de ce rappel, mais ça s’applique également aux autres rappels, c’est de faire la première partie avec la corde gardée précieusement avec soi (soit la méthode de Gustave

soit plus simplement avec la corde sur la vache, notamment quand on redescend en rappel depuis le dernier relais atteint), jusqu’au moment où on a le visu sur ce qui se passe en dessous, puis de balancer le reste si besoin.

Pile 50m, je ne sais pas, mais qui font 1 à 1.50m de plus que ma corde du moment (qui normalement était prévue pour 2 x 50m), au moins 2.

2 Likes

Le souci c’est pas d’oublier de défaire le noeud et de le coincer dans le maillon du relais, pour que ça n’arrive pas, il suffit (sic) de faire gaffe en tirant la corde. Le souci c’est que la corde avec le noeud aille se coincer là où il faut pas quand on la jette comme c’est arrivé à l’auteur du topic et à d’autres intervenants (*). Et là, tu peux rien faire. T’es coincé sur ta corde. Et remonter sur une corde élastique qui fait le yoyo, ça peut être épuisant et dangereux (frottements).

(*) Preuve que c’est pas si rare. Nettement plus que des gens qui ont continué au bout de leur corde de rappel avec leur machard. Est-ce que tu connais un seul grimpeur compétent à qui c’est arrivé ?

En vous lisant et après cette sortie où la fatigue et la perte de temps sont essentiellement venues de mes cordes qui s’emmêlaient , je suis étonné qu’on ne trouve pas plus de tutos sur le net ou dans les livres sur la gestion de la corde pour les rappels…je vais me pencher là dessus parce que moi qui croyais que lancer était la généralité, je m’aperçois que pas du tout…

1 Like

je te conseille l’excellent site Secours Vertical

ça m’est arrivé, mais pas à cause du noeud. Du moins le noeud n’a rien changé au problème.

Par contre, le noeud en milieu de corde, très souvent. J’ai l’impression d’être un spécialiste du coincement.
Probablement, ma prochaine corde à double sera en un seul brin.

Et tu te rajoutes en plus des noeuds en bout de corde ? :wink:

Sinon j’aimerais bien savoir quelle est la position des pros récemment formés dessus. Je suis prêt à réviser ma position. @Rob.Bonnet en redescendant de l’aiguille du midi, tu viens nous faire un point ?

justement, je trouve les noeuds en bout de corde peu problématiques.
Ça va dépendre des situations j’imagine.

  • Quand on pose un rappel, le noeud doit être entre la paroi et le maillon (si le maillon n’est pas perpendiculaire à la paroi), sinon quand on va rappeler la corde, ça va appuyer sur le maillon et on risque de bloquer la corde (même principe que l’assurage du second depuis le relais).
  • Je fais toujours gaffe de décaler le noeud d’une vingtaine de centimètres vers le bas par rapport au maillon. Vu le premier point ci-dessus, même placé correctement, on a quand même le poids du brin « libre » qui va appuyer sur le maillon. Je trouve que le décalage du noeud permet de limiter les frottements lorsqu’on met en mouvement la corde (mais c’est peut-être que de la superstition de ma part).
  • Là où le premier peut avoir des difficultés à trouver le bon passage lorsqu’il descend (notamment parce qu’il ne voit pas forcément le relais à atteindre), le dernier qui descend doit absolument faire attention au positionnement de la corde (arbuste, cannelure, fissure, béquet…) et ne pas suivre aveuglément la corde.
  • Ne pas tirer comme un malade sur la corde quand on veut la rappeler : d’une part ça donne le temps au collègue de la lover quand elle descend, d’autre part ça limite les coincements je trouve.
  • Ne surtout pas essayer de tirer comme un malade sur la corde si on sent que ça coince, au contraire, il faut lui imprimer des « ondes » pour essayer de dégager le noeud de là où ça coince (essayer différentes directions).
  • Si une descente à pieds est possible, on prend souvent moins de risque à descendre à pieds qu’en rappels.
  • Si pas possible de descendre à pieds quand il y a du vent et qu’on pressent des problèmes, celui qui descend en premier garde la corde avec lui (sur la vache ou enkitage ou autre), ça évite déjà la plupart des nouilles à la descente (donc gain de temps pour le passer sur la récupération du rappel…).

Mon retour de grimpeuse modeste.

4 Likes

je fais déjà plus ou moins tout ça… sans beaucoup d’amélioration.

Un de mes derniers rappels, le brin a réussi à s’enrouler tout joliement autours d’un béquet. Je l’aurais fait à la main que j’aurais pas fait mieux.
Heureusement ça se remontait plus ou moins facilement.

Le machin en forme de boule ?

Tout ceux qui ne grimpent pas en Joker ou en Cobra. J’exagère à peine. En général je grimpe sur du 8.1mm, je trouve que c’est le bon compromis légèreté/usure/nouillage.

Si tu gères ta corde sans faire le bourrin en rappel tu as quasiment pas de risque de coincement durant la descente. Et au pire tu perds du temps et tu as l’occasion de recoincer une nouvelle fois plus tard. Sans noeud, le risque de passer au travers tu ne l’as qu’une seule fois, donc finalement ça paraît bien meilleur, mais …
Un raisonnement bancal qu’on utilise tous, j’espere en connaissance de cause et pas juste en se fiant aux probabilités.

Ils sont quand même nombreux les rappels où tu chopes le relais du dessous uniquement grâce à l’élasticité de la corde. Je grimpe finalement assez peu mais ça m’est suffisamment arrivé ce genre de désagrément pour que dorénavant je ne grimpe qu’avec du 60m.

Comme arriver au relais, faire toutes les manips sauf te vacher. T’en rendre compte quand tu cherches ton mousqueton sur le relais.

Et la flemme de citer Florence mais globalement d’accord avec elle.

Chacun fait à sa sauce, mais je dirais qu’une majorité ne fait pas les noeuds systématiquement.
Pour ma part je ne lance jamais avec les nœuds, ça ne sert à rien ; par contre si j’arrive à 10m du bout de corde sans voir le relais (ou arrivée au relai trop ric rac) je remonte la corde et je fais les noeuds (ce qui représente peut être 1-5% de mes rappels en étant généreux)
Ça me semble le compromis idéal en terme de sécurité, rapidité, confort, …

(Raté @mollotof je rentre de Helbroner :joy:)

3 Likes

Salut,

je connais bien ce rappel pour y être passé plusieurs fois… À en décrocher la corde pour d’autres et jusqu’à en secourir une personne qui s’était scalpée un fois avec ses cheveux au vent passant dans le huit (impressionnant comme le sang pisse lors d’un arrachage d’une partie du cuir chevelu) ou prévenir les secours pour un premier descendant coincé comme cette personne mais dans le froid et le vent, par manque de préparation, d’habitude et de vêtements, déjà partie en hypothermie un peu sévère.

Comme dit par @B.A, votre aventure est une classique du secteur.

Pour ma part, les rappels, dès qu’ils sortent de l’ordinaire gentil-gentil, soit je descends avec la corde à délover au fur et à mesure, soit je mouline : c’est la garantie que la corde est bien passée exactement à l’endroit dit et c’est bien plus rapide en cas de rappels par grand vent ou terrain pas vertical.

Ça use la corde plus que de raison ? Je m’en fiche, c’est tellement plus sûr et plus rapide.

Et sinon, les nœuds en bout de corde, je les fais en cours de route pendu sur le machard si je vois que je m’approche du bout et/ou que je ne sais pas où je vais et/ou que la visibilité n’est pas extraordinaire. Systématiquement.

Ensuite, un gros noeud sur le relais du bas permet de sécuriser la boucle totale pour les suivants entre les deux relais.

1 Like

la même et jusqu’à présent (environs 50km de rappel), pas d’incident. Touchons du bois.

1 Like

Je trouve que @Florence_B liste de façon plutôt exhaustive la check-list.
Je complèterai le point ci-dessus par le conseil de ne pas interrompre l’action de tirage de la corde, et ne pas trainer pour le faire : rappeler la corde régulièrement et sans à-coups, jusqu’à ce qu’elle tombe, sous peine de lui permettre de nous jouer des tours à cause de son élasticité, du vent, d’un toron dans une branche ou sur un béquet, etc.

3 Likes

Quand tu parles de mouliner, tu veux dire que tu fait ça? https://www.petzl.com/CH/fr/Sport/Rappel-rapide-lors-d-une-course-d-arete?ActivityName=Alpinisme

1 Like

En alpinisme oui, pour aller plus vite.

Mais en escalade telle qu’on en parle dans cette discussion spécialement si il y a du vent ou que le parcours est complexe, je mouline mon partenaire sur deux cordes de façon à ce qu’elles soient en place vite.

+1 pour se faire mouliner mais ça dépend aussi pas mal des conditions. Pour moi c’est utile que quand la communication est facile entre celui qui descend et celui qui le mouline, donc pas avec un vent fort ou pour un long rappel. En cas de soucis c’est quand même beaucoup plus galère. Et globalement pas très agréable de se faire descendre sans en contrôler le rythme si c’est dans un rappel un peu technique (enchaînement de vires, terrain caillouteux, …)

Typiquement, le rappel dont on parle dans ce post : long, venté, pas de com possible. Mais arrivée évidente, pas ou peu de vire intermédiaire. La moulinette permet d’y gagner un temps vraiment important, même face à des groupes expérimentés.

Ça nécessite effectivement une personne qui sait faire, reste toujours en charge sur la corde. Une descente régulière et pas trop rapide de la part de celui qui est en haut et une attention unique sur le relais suivant de la part de celui qui descend (il ne se préoccupe plus de rien d’autre d’ailleurs).

Oui, c’est un bon exemple. Connaissant le rappel en question, je ne sais pas trop si j’irais en moulinette. Autant, je suis d’accord que ça permet d’y gagner du temps et les soucis potentiels sont limités mais clairement si soucis il y a, la communication est impossible. Comme quoi, c’est toujours du cas par cas.

Et sinon mon propos était plutôt pour des courses qu’on ne connaît pas. Mais là encore, c’est du cas pas cas. Même sans connaître une course c’est parfois possible de savoir si un rappel se prêtera à se faire mouliner en le voyant depuis le relais, parfois non.

1 Like