Rappel du mont aiguille, situation malcommode

Salut,

Il m’est arrivé presque la même mésaventure au même endroit:
vent fort, je lance la corde, elle se coince sur la tour (mais ça ne se voit pas d’en haut), la première descend, se trouve coincée. Et après quelques péripéties elle remonte, on décoince la corde et tout va bien.

  1. J’ai lancé la corde bêtement sans penser au vent (j’aurais du la descendre lestée ou la dérouler en descendant).
  2. j’ai été excessivement confiant dans la personne qui descendait en premier (une initiatrice escalade, mais qui n’avait pas effectué d’entrainement aux manœuvres de corde depuis trop longtemps (remontée sur corde notamment)):
    • Je l’ai laissée descendre en première sans machard, comme elle le souhaitait (j’aurais pas dû !).
    • Elle n’a pas pensé à vérifier que la corde descendait librement avant d’arriver trop bas (j’aurais dû lui dire, ou le vérifier moi même !).
    • Une fois coincée en bas dans une position peu confortable, sans un machard déjà en place, en plein vent froid, elle a mis longtemps pour installer un système de remontée sur corde inefficace.
  3. J’ai dû descendre la rejoindre, l’aider à installer un système de remontée qui fonctionne, puis je suis remonté vite fait, et elle est remontée à son tour (en tant que compagnon de cordée régulier, j’aurais dû lui faire faire des exercices de remontée sur corde plus souvent !).
  4. Enfin je me suis débrouillé pour décoincer la corde (je suis descendu de 3-4m pour être bien pendu au dessus de la faille et avoir vue sur l’endroit ou c’était coincé, je me suis décalé du bon coté pour être le plus possible au dessus de cet endroit; et j’ai secoué la corde, le vent aidant, elle s’est décoincée). (au pire j’avais encore des cartes dans la manche au cas ou je n’aurais pas pu la décoincer).
  • finalement je suis descendu en premier en déroulant la corde au fur et a mesure, et les autres sont descendus ensuite sans souci.

Deux constats suite à ça:
->C’était dû à plusieurs erreurs que j’ai commises (j’étais de loin le plus expérimenté du groupe, et ayant largement assez d’expérience et de compétences pour anticiper ce genre de trucs) et que je ne commettrai donc plus.
->Ce n’est qu’une petite mésaventure sans gravité et personne ne s’est trouvé en danger à aucun moment (parce que j’avais les compétences pour débloquer la situation, sinon ça aurait pu prendre beaucoup de temps et être moins marrant).

C’est tout bête ce con de vent qui va coincer la corde, ça parait évident comme ça, mais pourtant on est plusieurs à s’y être laissé prendre…

La bise.
D.

Bonjour,

J’étais aussi au Mont Aiguille ce WE et je me propose de commenter deux-trois situations pas forcément top mais sans conséquences cette fois ci !

  • Dans les Tubulaires il y a deux grands rappels sur la fin de la descente. Pour le premier il y a deux ancrages de rappels, un rive droite et un rive gauche, avec des chaînes, et ils sont assez à l’abri des chutes de pierres (surtout celui rive droite). Attention, 5-6m au dessus il y a un mousqueton rapide mais sur un seul point (non doublé), c’est pas l’emplacement rêvé pour le rappel. Ce dernier est un peu plus bas et plus sécurisé même si un peu plus difficile d’accès. Le mousqueton rapide c’est plutôt pour faire un point d’assurage voire pour mettre une main courante.

  • Le deuxième grand rappel il fait 45m. Ca doit pouvoir passer avec une corde de 2*40m mais en prenant vraiment le point d’ancrage le plus bas et le plus à gauche en regardant le col de l’Aupet. D’en haut on ne le sait pas forcément.

  • Pour contre-assurer un rappel du bas en tenant la corde, il faut être vraiment ultra vigilant, avoir la personne de visu et avoir la corde pré-tendue sur un autobloquant prêt à y mettre tout son poids en 1/4 de seconde. Et ça dépend de la corde… J’ai testé de bloquer un ami qui descendait sur une ice line assez neuve, pour voir, et j’ai eu du mal à interrompre sa descente alors qu’il la maîtrisait lui-même (j’imagine même pas en cas de défaillance de sa part).

Nicolas

Posté en tant qu’invité par Renaud Bourgin:

A que bonjour (a tous )
Pour le « grand rappel » du Mont Aiguille ,une corde de 80m suffit elle ?
…on voit de tout sur les forums et je n’ai pas envie de me trouver en difficulté.
Merci

Non, il faut au moins 90m à simple ou 2*45m.
Le grand rappel fait bien 45m ! avec 50m on est confort…
Bonne grimpe :slight_smile:

Ça passe à 40 sur le point d’ancrage qui est situé en contrebas, à gauche du pin, mais avec les ravinements successifs au bas du rappel, ça devient de plus en plus juste.

Petit déterrage de sujet ;

semaine dernière, c’était ma première grande voie en leader, donc peu habitué aux rappels. Je fait des nœuds en bout de corde, on lance les brins séparément vers la faille du second rappel et pendant la descente ,je m’aperçois qu’un des brins est atterri sur une vire de la paroi d’en face, formant de boucles au sol de cette vire : je tire gentiment mais voit que la corde passe dans un baquet en forme d’étranglement .Même en l’ayant vu d’assez haut, j’ai pas réussi à la décrocher.
La boucle allant tout de même jusqu’au sol , on est descendu et on a coupé la corde…
Ca n’aurait pas été le dernier rappel et j’aurai eu plus d’expérience et de lucidité , je suppose qu’il aurait fallu que je me tracte sur la corde bloquée en face grâce à un autobloquant tout en donnant du mou petit à petit sur mon rappel .Mais une fois la vire d’en face et la corde débloquée , il aurait fallu que je me balance dans la faille en prenant un gros pendule sur mon rappel.
J’ai choisi de ne pas me mettre en danger en coupant du bas parce que j’étais vraiment crevé et pour diverses raisons , dont les orages approchants.

Pareil que les autres :

  • Je ne fais pas de noeud en bout de corde (si on regarde ce qui se passe, ca ne présente pas de danger)
  • Je regarde en descendant ce qui se passe, pour tirer depuis le haut si besoin
  • Je ne jete pas la corde sans voir vers quoi je la jete
  • En situation à risques (vent, arbustes…), un bon truc est d’enkiter la corde, c.a.d la faire entrer dans un sac depuis son extrémité basse. Le sac est accroché sous le grimpeur qui descend, la corde se déroule naturellement sans faire de nouille (technique de spéléo)
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100% d’accord avec toi. Lors d’un rappel sur un itinéraire ultra classique et fréquenté qui arrive au sol et pour lequel la longueur est connue, quel intérêt de faire un noeud ? Sauf si on ne connait pas sa corde…
J’ajoute que lancer sa corde, comme aimait à nous le montrer Rébuffat dans ses films, présente plus d’inconvénients que d’avantages : fort risque de nouilles et noeuds en tous genre, risque pour ceux de dessous, risque de chute de pierres, de coincements si le vent l’embarque, etc. Il est préférable de jeter seulement quelques anneaux et dérouler le reste mètre par mètre.
Si le vent est vraiment violent, outre la technique citée ci-dessus par @Paul-G, on peut aussi attacher le sac au bout de la corde comme lest et faire descendre le tout avant de descendre soi-même.

C’est pourtant ce qui est enseigné dans toutes les formations de grimpe (ou d’alpi).

Peut-être.
mais si on utilise un machard, que celui ci fonctionne bien,
qu’on regarde en dessous,
ne pas faire de noeud n’est à mon sens pas un problème. Au besoin, il sera toujours temps d’en faire un pour sécuriser un rappel problématique.

Par contre, faire un noeud est un facteur de coincement.
Et on peut aussi oublier de le défaire au moment de tirer (grand classique !)
Du coup…

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Pour moi les seules fois où le noeud est valable c’est quand on n’utilise pas d’autobloquant pour aller plus vite, ou qu’on descend en parallèle chacun sur un brin. Mais plutôt que faire un noeud à chaque extrémité je préfère nouer les 2 brins entre eux : en bas on est certain de ne pas oublier de noeud en rappelant la corde - même si le premier à descendre est censé tout dénouer pour enfiler un brin dans le rappel suivant - et avec la diminution du diamètre des cordes je trouve que les noeuds à chaque brins sont trop petits et que sur un malentendu ils pourraient passer au travers des gorges du descendeur. Un gros malentendu certes mais… une queue de vache est plus sûre.


(sur la photo, il m’a fallu 3 essais pour arriver à ce résultat, sans traction forte, probablement 20 kg. Noeud de 8 au bout sur corde de 7.5 mm. J’entends par « essai » une simulation du brin qui file vite et fort, pas une série d’à-coups pour tanker le noeud dans la gorge. En tirant davantage, le noeud rentre entièrement et peux passer.)

Ce n’est pas un problème tant que l’on ne passe pas le bout de corde…

Si ce n’est pas un problème, il faudrait arrêter de dire de faire un noeud en bout de corde lors des formations.

Certes. C’est bien le but recherché, coincer dans l’assureur en bout de corde.

Assez d’accord avec l’idée de ne pas faire de nœud en bout de corde quand c’est un rappel où on a une bonne visibilité et ou les conditions sont bonnes. Par contre, s’il y a du vent ou qu’on a une incertitude sur un truc, le mieux à mon sens est d’enkiter la corde ET de faire un nœud. Car autant quand la corde pend en dessous, il est facile de voir à temps si on arrive au bout, autant si elle est enkitée on peu très bien ne s’en rendre compte que lorsque la corde sort du sac et ça peut être très limite.
Du coup, pour moi c’est plutôt l’un ou l’autre. Mais c’est clair que jeter la corde avec un nœud au bout ne me semble jamais être la bonne solution.

Sinon une technique je j’aime bien c’est de lover chaque brin et de les installer sur des dégaines rallongeables (on fait une boucle avec la dégaine en clippant les deux mousquetons dans le même porte matos et on y met un brin de corde. Ça permet de dévider la corde pas trop mal et de quand même la voir. Ça déroule moins bien qu’une corde enkitée dans un sac mais c’est un bon compromis je trouve.

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On fait plutôt un capucin.

Mais qui utilise ça en vrai ???

Il y a quelques années j’ai été public support pour le dejeps escalade. Le discours d’un des guides formateur était : sauf cas particulier (rappel de nuit par ex) pas de noeud. Ce qui évite de passer en bout de corde, c’est d’abord tes yeux, puis ton machard. Si, arrivé à quelques mètres du bout de corde, tu n’as toujours pas vu le relais, là, tu t’arrêtes, tu ravale ce qui reste et tu fais tes nœuds (plutôt deux, avec un seul la boucle de corde peut se coincer dans un béquet ou un arbuste).

Un pote, qui sort du DE spéléo, lui fait systématiquement un noeud. Mais eux n’ont pas de machard. Son discours c’est « avec un noeud, en cas de souci, ça peut vite devenir une grosse galère mais tu va rester vivant. Sans noeud, en cas de souci, tu es mort ».

Perso, le risque de coincer le noeud étant infiniment plus grand que de passer au travers, je ne fais pas de noeud (sauf cas particulier : rappel de nuit, sous l’orage dans un endroit que je ne connais pas et où je ne sais pas où sont les relais ni s’il y en a …).

Oui. En canyon par ex, j’attache la corde au sac. Là je suis sûr que elle va pas passer au travers du descendeur (DMM pivot dont je ne manque pas une occasion de faire la pub tellement qu’il est trop bien).
Pi dans l’immense majorité des cas, on est arrivé au relais bien avant d’être en bout de corde non ? Z’en connaissez beaucoup des rappels qui font pile 50 m ? (Moi, un seul).

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machard dessus du coup. Et espérer que le mou entre le réverso et le machard parte pas direct dans le machard. Ça doit être bizarre comme sensation, tenir sur son machard à 5 cm du bout de corde sans noeud… Faudrait que je teste chez moi.

Perso ce qui coince le plus souvent en rappel, c’est pas le noeud en bout de corde, mais le noeud en milieu de corde.

Vu les divers rapports d’accidents que j’ai lu pour cause d’absence de noeud, je préfère toujours en faire un. Coincer une corde, c’est moins pire que chuter.
Si les yeux et la jugeote suffisait, y’aurait pas d’accidents.

Même avec ma maigre expérience en grande voie / alpi, il m’est arrivé de faire des rappels précipités (blessure, orage). T’es pas forcément hyper attentif dans ces moments, et t’es pas forcément sûr de la longueur des rappels.

Pourquoi forcément machard dessus?

D’une part, pas de machard, et d’autre part pas la même visibilité. Et d’ailleurs en spéléo on ne jette jamais la corde mais descend avec une corde enkitée quand on équipe à la descente. Donc on se retrouve vite dans la situation que je décrivais dessus où il est facile d’arriver en bout de corde sans s’en rendre compte car on a pas l’allègement progressif d’une corde qui pend.

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bah si machard dessous, tu vas passer le bout de corde

Ben nan, tu vas t’arrêter. Si t’es assez con pour continuer à descendre alors qu’il n’y a plus de corde, autant soulager l’humanité de ta présence… :slight_smile:

Bah sauf si tu t’arrête avant que le bout de corde ne passe dans le machard. Quand je descend, j’ai toujours une main sur le machard (qui est sous le descendeur), et une main en dessous avec la corde libre. Si vraiment je ne voyais pas la fin de la corde arriver, la main du dessous le sentirait avant celle qui tient le machard.

J’imagine que c’est ce qui est arrivé lors des accidents sans noeud.
Une subite envie de suicide.