Quel ré-équipement pour les voies historiques engagées ?

Ce qui me derange le plus sont ceux qui refusent d’accepter une diversité (en termes de caractère, engagement) etc. de falaises. Quand on voit des commentaires du genre « l’escalade est securisée ailleurs, donc pourquoi pas à Saou (et à la Sainte) » j’ai justement envie de dire (et je l’ai fait sur ce poste) que c’est pour ça qu’il n’a pas besoin de le faire partout.

Et même l’intervention de Manu Ibarra, pourtant très raisonnable et quelqu’un qui a fait vivre l’escalade dans le coin, n’est pas pris au sérieux.

Pour Saou, je réserve mon jugement.
J’ai souvenir d’avoir échangé avec Jean Marc Belle au pied d’une couenne que nous venions de faire : un 6b sur chiures avec un départ si exposé à la chute au sol que mon pote, grimpeur de 7 des années 80 très habitué à l’engagement, est passé par le 6c voisin (ça ne valait pas une arthrodèse).
Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il n’était pas très ouvert à l’échange : lui arrivait à la faire comme ça donc …
Maintenant, à Saou il y a eu de gros efforts, en particulier avec la parution du Topo de la Vallée de la Drôme et nous ne sommes bien évidement pas dans la catégorie des « voies historiques engagées ».

J’ai grimpé dans le Diois mais jamais à Saou. Il y a toute chance que les voies soient effectivement mal équipées. Moi aussi je trouve les premiers points placées trop hauts sont (parfois) une bêtise - récemment j’ai emmené un ami à un falaise école pas loin de Prague, et les premiers points étaient à 5m alors que par le suite c’était équipé assez serré, et je l’ai trouvé con aussi.

Mais je trouve ça dingue à quel point on a jété le principe d’éviter de modifier des voies sans l’accord de l’ouvreur (où au moins l’accord de quelques acteurs locaux). Et je suis vraiment contre l’idée que rendre l’escalade plus « inclusive » nécessite d’équiper chaque voie clé en main, car pour moi rendre l’escalade inclusive, ça passe par des cours et créneaux en club et en salle municipal, et des transports collectifs pour aller en falaise, et non par (encore plus de) perfo.

On a une falaise locale avec des premiers points très très hauts pour des gens qui arrivent dans le niveau (et même les autres car on n’est jamais à l’abris d’un truc qui pète). Personnellement je trouve ça juste dangereux en dehors de toute notion d’élitisme. Par contre pour les points suivants où il n’y a plus de danger mais simplement une peur subjective parce que c’est espacé, je n’ai rien à dire, si je n’aime pas je redescends et je vais dans une autre voie ou sur une autre falaise. Et même pour les premiers points, maintenant que les perches se démocratisent, pourquoi ne pas juste en acheter une ? Quelqu’un qui a corde, chaussons, dégaines et baudrier a très certainement les moyens de s’en acheter une…

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en règle général je trouve que les premiers points bas sont contre productif (bon 5m c’est un peu trop haut, si c’est pas un caillou béton/un départ logique par rapport au niveau de la voie).
On a vu ces dix dernières années, des premier points pousser un peu partout en dessous de 2m50 dans pas mal de couennes.
Quand on voit comment les gens assurent, la plupart du temps ce premier point ne servira pas a grand chose, si ce n’est que donner une fausse impression de sécurité.

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Manu Ibarra disait justement la même chose en bas du fil mais personne ne semble s’intéresser.

Je suis d’accord que les premiers points mousquetonables depuis le sol ne servent pas à grande chose.

Mais ce qui me dérangeait c’était pas les critiques de l’ouverture (c’est bien possible, notamment vu le commentaire d’ @eric_b , que les voies soient réellement mal équipées), mais l’approche consumériste des commentaires, qui estime qu’on a le droit de supprimer tout passage engager pour permettre à un maximum de gens de se faire plaisir. J’ai même vu un commentaire qui se plaignait que dans certaines voies de 7, il y a des fois « que » 3m entre les points dans les sections faciles.

Je suis d’accord j’ai souvent croisé des premiers points qui dans la pratique ne servent à rien, retour au sol garanti si on tombe avant le deuxième. Là je parlais bien de points à 5-6m. Il y a un juste milieu.

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Pour cette histoire de premiers points trop hauts il suffit d’acheter un clip stick. Il y a pas mal de voies old school aux deux aiguilles (Sainte Victoire) avec des premiers points ridiculement hauts et ça m’a permis d’oser les essayer sans risque d’y laisser un talon ou une cheville. (J’ai déjà donné).

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les échanges dans le groupe facebook sont effarants de manque de culture de l’escalade et d’absence de connaissance des règles élémentaires d’autogestion du pratiquant, on va pas forcément vers un bel avenir de la pratique en falaise à mon avis, et l’équipement ne changera rien au problème tant que ce problème d’éducation à l’activité ne sera pas réglé

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Je suis d’accord et je pense qu’il faut faire un effort d’éducation en croisant des personnes qui font certaines remarques en falaise. Ça peut passer par de simples petites blagues ou observations en passant, tout en gardant la convivialité. Pareil quand des gens partagent des photos des topos sur des forums publics, plutôt que de rouspéter vaguement, être explicite en apprenant (ou en rappelant) gentiment le coût de l’équipement d’une voie. J’ai ainsi pu surprendre certaines personnes lors d’interactions en ligne en leur expliquant que l’équipement d’une seule voie de 30m sur broches pouvait facilement coûter 100€ sans compter le temps de travail, et que tout ça est souvent bénévole. En général les personnes comprennent et ne manquent pas de le répéter autour d’elles tant l’information les surprend…

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ce qui ressort aussi, c’est qu’une grosse partie des pratiquants d’aujourd’hui est juste absolument incapable d’envisager comme possible de ne pas avoir accès a un plaisir immédiat!
Je vais grimper, il me faut du plaisir!!! et du plaisir très basic, celui ou tu t’investis peu, et récolte beaucoup. Un truc vite fait, pas de romantisme ici!

Donc imagines, tu arrives a une falaise, et tu ne grimpes pas des 6c comme a climb up, c’est une journée de merde.
ça c’est à cause des cons qui côtent mal leur falaises.
Maintenant tu vas a une autre couenne, et la dans la voie, tu peux pas clipper le point d’après depuis, celui d’avant ! Imagine un peu le truc tu vas grimper, tranquille, en falaise, et tu te retrouve a la place dans un truc dangereux, ou tu peux tomber! mais que fait le maire de ce village? je vais l’appeler direct

Ya des gens qui sont infoutu d’arriver sur une falaise, et de baisser sérieusement leur prétentions (ou de faire demi tour).

Y a des voies, ou je n’irai jamais grimper, car je n’ai pas le niveau par rapport à l’exposition, et bien je le vit très bien

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Juste avant Noël j’ai pris un but à Presles (un peu toute causes confondues, surtout fatigue). Vu l’interdiction d’accès par le bas, on était accédé par les rappels de Torquemada. S’en suivait une très longue balade par le Pas du Ranc pour retrouver la voiture…

J’ai adoré ! Mon binôme un poil moins mais il n’a pas râlé non plus. Ceux qui veulent absolument profiter de leur journée devraient tout simplement apprendre comment prendre plaisir en butant.

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pour saou,j’ai pas mal fréquenté la falaise.Le secteur le plus fréquenté,de loin, est le mur du son,simplement parce que l’équipement permet de grimper pour tout le monde,dans un niveau modeste.Quelques cordées dans le mur des étoiles,d’un niveau plus élevé.Les grandes voies sont à nouveau fréquentées grace au reequipement,très bien fait,un grand merci pour ce chouette travail.Les autres secteurs sont quasi désert (hors graville quand il fait chaud) , et c’est bien dommage,du fait d’un équipement soit exposé au départ,soit engagé,soit les deux, pour un niveau dans le 5/6.C’est de la dalle principalement, la chute n’est pas anodine. Le rajout sans concertation de point n’est pas acceptable, mais un réequipement permettant de grimper sans se blesser me parait raisonnable .

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Je m’interroge toujours à propos de la plus-value morale que peut apporter le fait de risquer une cheville ou les cervicales de son binôme sur un départ de voie.
Sécurité d’abord pour tous les usagers, non ?
Après, si on estime sa performance diminuée ou si l’on recherche un entrainement à la maîtrise de ses émotions, on n’aura qu’à clipper à partir du point qui convient.
Bonne année ! :wink:

Clairement les 1ers points a Saou sont trop loin.

Le rocher a vieilli, il y a de la patine…donc un risque accrus de se la coller bêtement au debut

Je les grimpe ces voies mais je trouves que c’est con , surtt que la suite est équipé assez bien avec des points bien placé. Autant je suis pour garder un terrain de jeu un peu engager pr pouvoir se « tester » , autant avoir un 1er pts a perpette et tt le reste proche je comprends pas.

L’argument d’Ibarra est un peu naze …pour éviter un retour au sol au 2eme point il faut ajuster la distance…mais je lui concède que du coup ça fait bcp de pts.

Il y a une optique consistant à virer systématiquement les premiers points de manière à rendre quasi obligatoire de prendre une perche, la raison invoquée (et à mon avis souvent juste) est que les chutes au mousquetonnage du deuxième point sont très souvent très dangereuses (si le premier point est aux genoux et qu’on vole en tirant le mou on a très vite plus de 3m de corde déployée au dessus du premier point)

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C’est pour ça qu’il est préférable de clipper avec le point à clipper au niveau de la taille (le point précédent étant 1 ou 2m sous les pieds).
Le problème du mou lors du clippage est un problème pour les adeptes du moulitête, mais pas pour ceux qui préfèrent grimper en étant le moins possible parasité par les gestes du clipage (facile à dire, mais en pratique il n y a pas forcément une prise de repos où on veut).

C’est vrai a une certaine hauteur, mais sur une majorité des couennes de france, clipper au bassin au 2 eme point, c’est juste s’offrir un retour au sol de plus haut. Je prefere un retour au sol les pieds a 3m du sol que a 4m.
Mon premier point est a 3m, le second a 4m50 (une ecole tres gentille donc et affreusement banale). Je clippe a bout de bras, pas besoin de calcul je bouffe le sol si je tombe. Je clippe au bassin, bah meme histoire (3m-1m50-1m de longueur de pied, ca laisse 50cm pour le mou que l’assureur a laissé, l’élasticité de la corde etc… On mange le sol), sauf que j’ai les pieds 1m plus haut.

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Pour ceux que ça interesse, j’avais fait ça en approche naive:


une ligne représente 500mm.
évidemment c’est pas précis du tout (je fais de beaux arrondis), et je me doute qu’on pourrait débattre des heures ici (ça aurait vraiement peut d’intérêt) de la longeur de corde a considérer pour représenter l’élasticité d’un facteur élevé, et le mou laissé par l’assureur). Ces estimations envisagent un assurage un minimum maîtrisé et attentif.
Avec un équipement type SAE aux normes, il vaut mieux clipper le plus tôt possible (quand on est bien sur de ne pas benner) jusqu’au 3 ème point inclus. ça correspond à ce que j’ai souvent entendu.

je met un peu d’eau dans mon vin, des premiers points bas peuvent avoir de l’intéret:
si le pas « dur » et « aléatoire » de la voie est 1m au dessus d’un mauvais sol, un premier point qui se clippe bras tendu depuis le sol fera plaisir à pas mal de gens.
Un premier point la ou ça commence à devenir grimpant, permettra aux pirates de pirater (et de pas se faire mal si l’assurage ne suit pas), il y a bien des points en falaise qui entendent plus de « sec » que de « je tombe »

Mouais, un assureur attentif ne laisse pas de mou sur les premiers points, et même reprend du mou durant la chute.
Mais en restant avec ton hypothèse que 50cm de marge est trop faible, il suffit d’avoir le 1er point à 3,5m et le 2e à 5m pour que clippage au bassin ne risque pas le retour au sol, alors qu’à bout de bras il y a retour au sol.

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