Ce que tu affirmes, Catherine, se situe sur le plan de désir manifeste, formulable, alors que la question soulevée s’intéresse au domaine de l’inconscient. À moins de postuler que l’inconscient n’existe pas, que l’esprit est donc transparent, on est amené à s’intéresser aux incidences de l’activité inconsciente dans tous les domaines, y compris la montagne, qui n’est pas un domaine réservé ou pur! Il faut bien prendre garde de ne pas confondre envie de mort et pulsion de mort. Cela n’a rien à voir, puisque, avec les pulsions, nous parlons de processus inconscients et, qui plus est, contradictoires. Chercher à prendre conscience de ces processus n’a rien de négatif, ne procède en aucune façon d’une fascination morbide. Au contraire, cela peut nous aider à mieux réfléchir, à mesurer les dimensions de nos gestes et de nos décisions. J’ai quand même observé des comportements en montagne (et ailleurs) qui auraient pu être évités si la personne en question avait ne serait-ce que commencé un travail sur elle-même.
L’approche psychanalytique a toujours suscité des réactions violentes. D’abord la religieuse, car le postulat (démontré) de la place Centrale de la sexualité dans la formation et l’activité de l’individu était forcément dérangeante. Certaines réactions irrationnelles ici prouvent bien que la psychanalyse dérange aujourd’hui.