Il n’est pas question d’interprétation personnelle, la loi implique désormais que la faute du propriétaire soit à démontrer, sinon, il n’est pas responsable, tout simplement.
La loi changerait diamétralement l’approche de la Justice dans le cadre d’une nouvelle affaire.
Avant, dans le cas d’une plainte après un accident, c’était au propriétaire (ou la FFME) de démontrer qu’il n’était pas responsable. Maintenant ce sera au plaignant de démontrer que le propriétaire est responsable de l’accident. Et ce n’est pas une question d’interprétation personnelle sur ce qu’est un risque normal, juridiquement cela signifie l’apport de preuves, d’éléments qui prouvent une négligence, une connaissance au préalable d’un risque sans avoir pris de mesures, bref une véritable faute ou responsabilité dans la gestion du-dit site.
Je te fais entièrement confiance là-dessus, et je comprends parfaitement que tu ne redis que ce que tu entends auprès de personnes impliquées et dont c’est le métier.
Mais il faut faire la part des choses et contextualiser leur décision, les conseillers juridiques d’une commune ne sont pas des grimpeurs, et c’est leur job et d’éviter le moindre risque : c’est les mêmes qui demandent des panneaux de décharge sur les balancoires, les fontaines… Même s’il était infèrieur 0,01%, leur conseil d’extrême prudence serait le même. D’ailleurs tu parles de Saffre comme une référence, mais c’est un exemple plutôt marginal, dans bien des communes, ces dernières ont repris la gestion des sites d’escalade après le déconventionnement en pleine conscience, comme à Orpierre pour ne citer qu’eux.
Malgré tout, si la volonté du risque zéro peut-être légitime et compréhensible de la part d’une commune qui ne se sent pas concernée par l’escalade, ce n’est pas le job d’une fédération sensée faire-valoir l’intérêt de ses représentés : Presles est quand même le troisième plus grand site d’escalade en France. L’attitude de la fédération est volontairement laxiste et démissionnaire. Aucune news sur le site de la FFME concernant l’interdiction à Presles, même pas une ligne pour indiquer que la fédération se penche et travaille pour maintenant l’avenir du site, on a du mal à le croire ce désintérêt de la part de « nôtre » fédé tant le lieu fait partie des temples sacrés de l’escalade en France.
C’est le résultat d’une longue politique de la FFME à vouloir transformer l’escalade en un sport sans aucun risque. D’un coté on leur doit beaucoup pour cette politique, car il suffit de voyager un peu pour réaliser qu’en france l’équipement des falaises et d’un niveau de qualité et de fiabilité presque sans égal, mais le revers de la médaille, c’est qu’à poursuivre à l’extrême cette démarche, ils ont fini par se tirer une balle dans le pied. Car à toujours vouloir sécuriser davantage, on a commencé à mettre des normes sur le matériel, sur la façon d’équiper un site, probablement aussi sur la façon d’entretenir ce-même site.
Au final, ce qui la différencie avec le ski de rando, c’est que l’escalade se fait sur un site et un matériel dont la mise en place et la gestion relèvent d’un responsable qui doit répondre à des chartes et des normes prédéfinies (souvent par lui-même). Du coup il devient possible de prendre à défaut le gestionnaire.
En ski de rando, ou dans la face des nord des Grandes Jorasses, pas de matériel collectif en place géré par une fédération, pas de gestion normées des passages… la recherche d’une éventuelle responsabilité n’a pas les mêmes tenants solides, aux yeux de la justice en tout cas.