Ouvrir une voie d'escalade

Mais le rocher n’offre pas toujours ce qu’aurait souhaité l’ouvreur. Sans parler du fait que ça fait plus de 100 ans qu’on ouvre/équipe des voies, la réserve de belles lignes en bon et beau rocher se tarit de plus en plus.

arf en acceptant de marcher on trouve assez facilement, même dans le massif du mont blanc, pas des faces vierges certes, mais des lignes logiques par contre si

Allez… J’ajoute ma petite pierre à l’édifice des paroles d’ouvreurs (c’est l’occasion).
Voici un court texte un peu poétique qui arrive presque en conclusion d’un petit livre écrit à la suite d’une blessure importante que j’ai subie durant l’équipement d’une falaise, et qui causait du lien entre l’ouvreur et « sa » voie, avant son passage dans le domaine public…

Bijou

Equiper une voie d’escalade, c’est faire émerger d’un rocher une ligne de prises, un chemin choisi par l’ouvreur, indiqué et sécurisé par quelques points fixés dans la falaise.

Mais équiper, c’est surtout créer !

Ainsi, chaque voie représente pour moi quelque chose d’extrêmement précieux, comme un bijou dont j’ai brossé une à une chacune des perles. Le lien qui m’unit aux voies que je viens de créer est très fort. J’en connais chaque prise, chaque centimètre carré brossé avec soin, ainsi que l’enchaînement des mouvements qui conduisent à son sommet.

Mais après le plaisir premier de la création vient celui du partage.

D’autres grimpeurs vont pouvoir parcourir « mes » voies. Ils s’équiperont à leur pied, auront repéré la ligne de plaquettes et imaginé la progression. Puis, pas après pas, ils s’élèveront, passant leur corde dans chacune des dégaines, renouant ainsi un à un chaque élément de mon petit bijou, effectuant les mouvements parfois uniques dictés par le rocher et dénichés par l’équipeur.

Une fois au sommet, le passage de la corde dans le dernier maillon leur permettra de se retrouver rapidement à leur point de départ, ayant bouclé à leur tour le collier de perles…

Et peut-être alors, parfois, certains de ces grimpeurs auront, de retour au sol, une étincelle au coin de l’œil. Comme l’éclat d’une pierre précieuse entrevue là-haut…

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cette petite étincelle, qui vaut tout les merci…et qui nous dit " encore "

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Joli le poeme!
En plus c’est en phase avec l’extraction du minerais (la purge…)
Puis, c’est vraiment ça pour les lignes qui sautent pas de suite au yeux, où faut tout purger, arrondir, brosser, couper, sikater, souffler, astiquer, balayer…
Si tu ouvres aussi joli que ton poeme, ça doit être classe en tout cas :slight_smile:

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Un article intéressant sur la taille de prises, ou plutôt les bricolages plus ou moins nécessaires à l’ouverture de voies (ce qui fait d’ailleurs bien écho à ce que disait ci-dessus @Guillaume.P) :

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:rofl:

La taille aujourd’hui c’est quand même très difficilement défendable, pour moi la voie a pas lieu d’être si elle est taillée. Je préfère amplement faire deux pas d’artif dans une voie, sur crochets ou 2 pitons en place (le A0 sur spits est plus discutable), ou encore à équiper, plutôt que prendre deux prises taillées au perfo. Le comble du mauvais gout restant les prises rapportées (résine ou bois) collées dans une GV ( pour ceux qui ont fait frère de sangles à presles ) …

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Capture d’écran 2022-10-01 à 11.04.32
ah quand même

Sika c’est la marque .
Sikaflex c’est un des produit colle de la marque Sika
D’ailleurs perso je n’ai jamais rien collé au sikaflex et il vaut mieux
Par contre beaucoup au Sikadur 31 colle .

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c’est pour le coté pédagogique, tu colles les écailles au sikaflex, comme ça elles restent mouvantes

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je sais bien, d’ou ma remarque, a part en canyon le sikaflex…

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tu m’as tué!!!

Après c’est aussi une question de milieu aussi,
je n’aurais clairement pas le meme avis sur un bout de carriere sordide, ou un rocher a 5min d’une ville.
les prises rapportées/vissées sont les plus moches c’est clair!, mais aussi les plus reversibles.
Avec un amis on discutais de ca l’autre jour: en escalade, on peut faire débat/polémique pour une prise taillé, ou des points trop proche, puis une boite de TP peut vendre un cablage de la paroi, avec pont de singe/ et truc a la ninja warrior,
plutôt que le developpement sans limite des via ferratta en France, une pratique intermediaire, type grande voie avec cheminement au plus simple, suréquipement, renfort des prises qui font doutes, et petit echelons dès qu’on dépasse un certains niveau (mais du coup vu qu’on a choisi de passer au plus simple, ca ne represente pas toute la voie), ça aurait fait un truc plus sympa que les accrobranches de falaise actuel.

En fait dans une certaine mesure je suis d’accord avec toi, sur le principe. Mais après dans ma pratique perso, au delà de mon impact qui serai discutable, je me fixe des lignes rouges à pas franchir, pas de taille, économie sévère de moyens sur les goujons. C’est surtout une histoire de code éthique lié à l’activité et son histoire. Après par exemple je bosse en travaux sur cordes, j’encadre pas mal en via ferratta, et quand je fais de la spéléo je fais un usage immodéré du perfo voir + pour les désob. Mais dans ces cas là, ça correspond aux us et coutumes de l’activité.

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Voilà, il suffit de créer une nouvelle activité dont les us et coutume est de tailler et sikater des prises, et fini les polémiques.
Il y a l’escalade, la via ferrata, et entre les 2 il y a la bricolade ou la via sikada.

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maintenant qu’il y a des ferraillade partout ca ne sert plus a rien, je disais ca au passé, à la place de

mille fois d’accord avec toi cambouis, la nature nous fait un don merveilleux de sa verticalité alors la moindre des choses c’est de ne pas y foutre des coups de burin juste parce qu’on a pas le niveau ou tout simplement qu’il faut « passer son chemin » et aller voir à coté, ailleurs !! voilà c’est si simple en fait, restons humbles, par les temps qui courrent, c’est surement cette humilité envers la nature (nous en fait puisqu’on en fait intégralement partie) qui nous sauvera !! allez tout de bon ! à bientôt dans le haut doubs Cambouis !

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Je suis bien entendu globalement d’accord avec ce que tu dis, notamment en ce qui concerne les GV, mais l’article traite plutôt de la couenne, et dans ce cas, quand tu équipes/ouvres des voies, tu es obligé de traiter davantage avec le rocher : purger, faire sauter des écailles bien sûr, mais aussi arrondir quelques bords de prises ou écailles tranchantes et dangereuses.
Quant à la taille, il m’est arrivé de me résoudre à l’utiliser en dernier recours dans 3 couennes, sur une centaine ouvertes, en fait 1 prise améliorée dans chacune de ces trois voies, et je ne le regrette pas : c’était le meilleur choix. A chaque fois, il s’agissait d’améliorer une préhension, afin d’éviter un pas de bloc énormément plus dur que l’ensemble de la voie. Ces « tailles » sont quasi indécelables d’ailleurs, et les voies bien plus homogènes et intéressantes, même si généralement la taille/amélioration de prise baisse simplement un peu le niveau du crux.

@Le_Rico : oui je trouve cet article intéressant : j’y ai appris beaucoup de choses. Je ne pensais pas qu’on ait eu recours à de la taille de façon aussi systématique (ex : la Dura Dura).

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Intéressant, et un peu dérangeant car il ressort que l’amélioration reste très répandue, non seulement à la faveur des purges, ce qui est un peu inévitable (car sinon on met en service des voies délibérément dangereuses), mais aussi à coup de sika, etc, nettement moins chouette.

D’ailleurs, il faudrait un peu changer la chanson :

Achète mon topo m’sieur, pour payer mon sika !