Où commence l'alpinisme?

Aujourd’hui un ami m’a posé une question, une question bête au premier abord, mais finalement j’ai eu toutes les peines du monde à lui apporter une réponse claire. Il m’a demandé : « c’est quoi la différence entre l’alpinisme et la randonnée? », ce à quoi j’ai répondu : « Euh…ben… euh… » :confused:

Ayant donc été incapable de lui fournir une réponse, je voudrais connaître votre point de vue : où s’arrête la randonnée, et où commence l’alpinisme? Est-ce selon vous une question d’altitude? de difficulté technique? de présence d’un glacier? Et qu’est-ce qui fait qu’on peut se dire « alpiniste »?

J’ai bien conscience d’ouvrir un débat sans fin, mais j’aimerais simplement avoir quelques points de vue à ce sujet.

Pas au même endroit.
Randonner consistant à se déplacer à pieds à des fins de loisir, il est rare que l’on fasse de l’alpinisme sans faire de la rando en même temps.

Pour « où commence l’alpinisme », je dirais : au dessus des alp(ag)es.
On peut raffiner en disant que l’alpinisme consiste à monter par ses propres moyens au-dessus des zones d’habitions et de travail normale (y compris alpages et stations).
L’expression « au dessus » est à prendre au sens local : la Pointe de l’Armet est de l’alpinisme malgré son altitude modéré, et malgré qu’il existe ailleurs des alpages plus haut, car localement cette montagne est trop raide pour y laisser pâturer même les meilleures chèvres.
Par contre, les voies de Presles ou des Rochers de l’Homme ne constituent pas de l’alpi, puisqu’elles sortent dans des zones de culture et d’habitations.

Bonjour,
je vous propose de vous appuyer sur l’aide C2C pour des éléments de réponse :

Cotation randonnée
Cotation en rocher
Cotation en Alpinisme neige-glace

On différencie le Rocher Haute-Montagne de l’Alpinisme Neige Glace par la présence ou pas justement de l’élément neige/glace.
On différencie l’escalade du Rocher Haute-Montagne par l’altitude, moins que 2100m c’est de l’escalade, plus que 2700m c’est du Rocher Haute-Montagne, et entre les deux c’est selon l’inspiration, le cadre, le contexte.
On différencie la randonnée de « l’escalade / rocher Haute montagne » par la difficulté, jusqu’à 2 c’est de la randonnée, à partir de 3 ce n’en est plus.

Peut-être cela peut aider dans la réflexion, ce n’est que de la terminologie, tous on un point commun, le plaisir et le partage.

L’alpinisme commence quand on a besoin d’utiliser une technique d’alpinisme sur un passage significatif dans un environnement de haute-montagne ou assimilable. Ca concerne évidement tous les passages où on a habituellement besoin de crampons, d’un piolet ou d’une corde.

Posté en tant qu’invité par Troll ou pas troll ?:

Faudrait aller causer de ça sur le nouveau forum dédié café-alpinisme !!!

Autrement, à mon avis, c’est la nécessité de la connaissance du milieu alpin qui fait l’alpinisme, la nécessité de la connaissance de techniques spécifiques de progression étant à mon avis secondaire.

En ce sens le ski de randonnée, dit encore ski-alpinisme, est de l’alpinisme à cause du milieu hivernal spécifique (et/ou de l’utilisation des skis à la montée). Idem pour la raquette, qui se pratique dans le même milieu hostile et dangereux.

La prise de risque volontairement assumée ferait-elle partie des critères ? Mais quid de l’approche en voiture qui expose à des risques non négligeables …? Et puis ce qui compte c’est le plaisir de surmonter les dangers, non le fait de prendre des risques. Le but de la manoeuvre n’est pas que le risque se réalise !!!

À noter que c’est à ma connaissance une distinction sémantique plutôt franco-française. Je ne sais pas si les autres pays alpins distinguent aussi clairement (et de façon parfois aussi élitiste) randonnée et alpinisme.

Exactement !
C’est là :

Peut-être pourrait-on déplacer ce sujet dans le forum café-alpinisme dans la mesure où cette discussion rentre pleinement dans le champ de notre 1er questionnement (en laissant un lien depuis ce forum discussions générales) ?

Personnellement, je préfère ce forum. Je ne me reconnais pas dans le style troll littéraire du nouveau café-alpinisme. Ce n’est pas un reproche, mais juste une histoire de gout personnel.

Posté en tant qu’invité par tiery:

pour moi :
l’alpinisme ,c’est l’action de gravir des sommets alpins, et ,comme cette activité (d’aventure)au fil de l’histoire s’est « exportée » sur d’autres massifs,on a crée un nouveau sens à ce mot.
Dans ce nouveau sens du mot j’y mets derrière :aventure ,engagement ,cordée …et c’est pour cela que les histoires d’altitudes n’ont rien à voir ,pour moi .
Parce que allez grimper à montrebei (espagne),il n’y pas de glacier ,de neige et ça ne depasse pas 1300m et vous me direz si il n’y a pas un peu d’alpinisme là-dedans.
Enfin c’est mon avis ,pas une vérité

Posté en tant qu’invité par JPB:

Attention à ton alpinisme en haut de 2100m …
Tu écartes alors la Terre de Baffin et je te jure que les conditions hivernales y sont bien pires que n’inporte quel sommet des Alpes à la même saison .
De l’alpinisme , c’est quand tu t’ennuies durant des jours couché dans une petite tente attachée à une paroi et ce à coté d’un gars qui ne s’est pas lavé depuis trois semaines .
Et les alpinistes , c’est les gars qui rêvent durant un an de coucher quelques semaines dans la même tente qu’un gars qui ne se lave pas . Et qui acceptent de payer un fort montant pour le privilège …

Cela me semble être une définition circulaire.

Ou commence le milieu alpin ?

IMHO, non. Il y a beaucoup d’autres activités qui nécessitent d’accepter un risque.

Tu sembles assumer que « alp » de "alpinisme fait référence au massif des Alpes. Je pense plutôt que cela fait référence aux alpages (autrefois appelés « alpes »).

je pense que c’est pourtant le cas !
C’est pour cette raison qu’il y a le pyrénéisme, l’andinisme,… non ?

Posté en tant qu’invité par camox:

il y a pire comme question : c’est quoi la rando alpine ?, à choisir entre tous les « ismes » d’aujourd’hui (alpi, andi,himalay,pyréné) je préfère un terme vieux d’un siècle « excursion », on allait en montagne, c’est tout, que ce soit aux posettes ou au mont blanc le terme était le même. le tour de la vanoise est pour nous une rando, pour un népalais ce doit etre un trekking…il y a aussi des grimpeurs qui vous diront que la rando s’arrete au IV…quelle importance?

Y’a le vosginisme aussi :slight_smile:

Posté en tant qu’invité par jack 1967:

en Suisse le travail de l’accompagnateur en montagne s’arrête au moment ou il faut du matériel technique, (piolet, corde) ensuite c’est le guide je crois que cette limite peut aussi être celle entre la rando et l’alpinisme.

Posté en tant qu’invité par Cesy:

Si ça peut vous aider.

Rando :

Alpi :

Je trouve la définition ci-dessous intéressante :

Randonnée

Ce terme , au sens de longue marche à caractère touristique , date des années 50. Il découle du verbe " randonner : courir longtemps " tombé en désuétude. C’est un déplacement d’agrément d’un ou plusieurs jours qui demande de la résistance physique mais qui, à la différence de l’alpinisme, est dépourvu de dangers. Il comporte habituellement des étapes et se fait le plus souvent en moyenne montagne sur des sentiers balisés dits sentiers de grande randonnée .
Source : http://www.semettreauvert.com/guide_tourisme_vert.php

Laissons à chacun la liberté de s’exprimer dans le forum qui lui convient.
Pour ceux qui veulent participer au débat du café-alpinisme, c’est là :

effectivement, cela peut être une discussion sans fin

il me semble qu’il y a continuité de la promenade digestive familliale dans les rues d’un village jusqu’à la premiére trés engagée type face W des Drus ou la cascade de glace; je ne vois pas où on pourrais traçer une frontiére indiscutable, avec une véritable rupture, entre ces activités pourtant bien différentes

deux critéres me paraissent cependant pertinents: l’environnement pour séparer la promenade de la randonnée, et l’utilisation de matériel spécifique (corde, piolet, crampons,…) pour séparer la randonnée de l’alpinisme; en sachant bien que ces critéres ne générent que des limites floues et variables suivant les individus, les conditions météo … et même l’état de forme de l’individu!
le danger, par contre, ne me parait pas être un critére déterminant: une randonnée T5 ou T6 est en général plus dangereuse à réaliser qu’une course AD; l’altitude et l’engagement posent le même probléme: une randonnée au thibet se fait à plus haute altitude et peut être plus engagée qu’une course D dans les alpes…
réflexion à poursuivre à la lumiére de vos interventions… :confused:

Posté en tant qu’invité par jean23:

Et comment situer une rando par rapport à une rando alpine?
Existe il une escalade alpine par rapport à une escalade sportive?
Est il possible de faire de l’alpinisme au Ben Nevis, dans le massif central ou en Vercors?

[quote=« Lutin, id: 1010344, post:3, topic:98117 »]Bonjour,
je vous propose de vous appuyer sur l’aide C2C pour des éléments de réponse :

Cotation randonnée
Cotation en rocher
Cotation en Alpinisme neige-glace

On différencie le Rocher Haute-Montagne de l’Alpinisme Neige Glace par la présence ou pas justement de l’élément neige/glace.
On différencie l’escalade du Rocher Haute-Montagne par l’altitude, moins que 2100m c’est de l’escalade, plus que 2700m c’est du Rocher Haute-Montagne, et entre les deux c’est selon l’inspiration, le cadre, le contexte.
On différencie la randonnée de « l’escalade / rocher Haute montagne » par la difficulté, jusqu’à 2 c’est de la randonnée, à partir de 3 ce n’en est plus.

Peut-être cela peut aider dans la réflexion, ce n’est que de la terminologie, tous on un point commun, le plaisir et le partage.[/quote]

Au gré de mes sorties, je suis souvent arrivé au constat suivant :
Un « T6 » c’est un « F » jamais fréquenté. En deux mots : le bonheur… :wink: