Supposant qu’on parle d’escalade sportive et qu’il n’y a pas de risque objectif lié à l’horaire, quelle est la situation dangereuse créée dans cette situation ? Ne parle t-on pas plutôt d’une situation embêtante / inconfortable / chiante ?
Noeud en bout de corde
Chiant : coincer le noeud lors du jeté, voir en dessous du relai visé.
Dangereux : oublier de défaire le noeud et tirer un brin pour rappeler
Effectivement ça peut aboutir à une situation dangereuse en fonction des choix faits suite à cette erreur. En revanche l’erreur d’arriver en bout de corde sans noeuds ne laisse plus jamais l’occasion de faire des choix. Tout ceci étant dit je reste d’accord qu’il faut savoir évaluer en fonction des situations.
il y a suffisamment de morts pour prouver que ne pas faire de nœuds en bout de cordes est une connerie !
Au risque de passer pour un vieux con (je l’assume volontiers), cette envie ou besoin de vouloir se rassurer en instituant des normes de pratique incontournables, voire quasi obligatoires dans des activités par définition « à risques » est non seulement contre-productive, mais potentiellement irresponsable. Qu’on se souvienne au passage de jugements récents où on a vu que ce genre de principes peut potentiellement faire jurisprudence.
Ce n’est pas l’absence de noeud au bout de la corde qui tue, mais bien l’erreur de jugement, l’inattention, le manque d’expérience, l’incapacité à faire fonctionner son libre-arbitre à une instant donné. C’est s’endormir sur des certitudes et dans une routine de fonctionnement que l’on croit universelle qui revêt un risque accidentogène. La routine tue autant que les certitudes.
Vouloir cataloguer formellement (j’ai écris plus haut le mot « check-list ») une norme de pratique incontournable et universelle sera toujours improductif dans un milieu aussi versatile que celui de nos passions et au contraire, contribue immanquablement à installer une routine mortifère dangereusement rassurante : présence ou non d’un autobloquant, d’anneaux de bustes arrêtés de telle ou telle façon, préconiser tel ou tel noeud d’encordement, telle longueur ou diamètre de corde, etc. (et le noeud au bout de la corde…).
Par ailleurs, justifier l’application stricte de ces règles en arguant qu’elles sont imposées dans le cadre de formations diplômantes est hors sujet. Il n’est en rien choquant pour un formateur (j’ai longtemps oeuvré dans ce domaine), bien au contraire de systématiser et même imposer certaines routines de sécurité, à commencer pour ne pas prendre le risque d’avoir un accident sous ses yeux, ce qui serait inacceptable.
Nous avons la chance et le plaisir d’évoluer dans un environnement qui ne sera jamais stable et défini à demeure. Même s’il est bien écrit dans le topo qu’il y a 6 points d’ancrage dans la 3° longueur et que le 3° rappel fait 43 m, les conditions ne seront pas forcément identiques 5’ avant ou 5’ après, nonobstant la météo ou si la pendule indique minuit moins 5 !
La sécurité ça s’apprend, ça ne se décrète pas. Pour rester en bonne santé, il est indispensable de rester lucide, et surtout acteur de sa sécurité (particulièrement lors des différentes phases d’un rappel, mais pas que), ça passe par l’éducation, la répétition et la confrontation à des cascades de situations et d’évènements différents et complexes : ça s’appelle l’expérience.
Derrière les gros discours, qu’est ce que concrètement ça enlève de faire un putain de noeud au bout de la corde? Sérieusement combien de personnes ça aurait sauvé?
Vous mettez tous votre ceinture pour conduire, c’est moins confortable que sans mais ça sauve. En voiture c’est pas le non port de la ceinture qui tue, c’est le manque de vigilance, la vitesse, l’alcool…
Faire un noeud au bout de sa corde ça s’apprend et ça peut te sauver le fiac le jour où t’es explosé que tu descend à la frontale ou que t’as un manque de lucidité. Croire que l’expérience protège des erreurs, et que c’est un rempart aux faiblesses humaines, c’ est complètement faux.
Ton expérience et mon expérience sont peut être juste le fait du hasard et du fait qu’on a eu plus de chance ou en tous cas moins de malchance que d’autres qui eux aussi étaient persuadés de faire tout bien.
Le noeud en bout de corde pour moi fait partie intégrante des apprentissages pour faire un rappel au mieux et maximiser ses chances de pas finir dans une boîte en sapin pour une connerie qu’on est tous susceptible de faire un jour.
Je trouve la comparaison avec la ceinture de sécurité pertinente.
Combien de morts auraient été évités si il y avait systématiquement un nœud en bout de corde ? Un certain nombre.
Combien de mort « à cause » de la présence du nœud ? Zéro ? (En tout cas, pas beaucoup)
A partir de là, ma conclusion est que c’est une pratique à appliquer (et ce même si, personnellement, la ceinture de sécurité ne m’a jamais sauvé la vie non plus).
Sauf qu’en montagne, l’expérience n’est certainement pas un gage de sécurité, au vu des statistiques d’accidents graves, justement parce qu’elle peut amener à une forme de routine ou de déplacement du curseur de prise de risques.
Y a t-il quelqu’un ici qui a fait plus de 500 rappels, et qui fait un noeud systématiquement ? qu’il lève la main… je suis curieux et je lui tire mon chapeau. Sinon ce n’est que bavardages…
La ceinture n’a aucun inconvénient à être mise, donc comparaison peu pertinente
En alpinisme il y a fort à parier que certains accidents sont dus à une suite de mauvaise décisions ayant été initiées par la perte de temps liée à une corde coincée à cause d’un noeud en bout de corde, mais bon comme je disais c’est une suite d’erreurs qui tuent dans ce cas, alors que quand on oublie de faire un noeud et qu’on file à sa mort en bout de corde il n’y a pas le temps de prendre une autre décision pour rattraper. Donc je te rejoins globalement sur la comparaison, mais je tempèrerais ce « zéro »
En cas d’accident avec voiture en feu ou submersion où il faut sortir rapidement on peut rester coincer 

nan mais un inconvénient qui t’arrive très très régulièrement 
Il ne doit pas y en avoir qu’un… C’est moins de 50GV pas très grandes qui descendent en rappel…
J’en ai fait largement plus de 500 et hors canyon je pense que ceux faits sans noeuds représentent moins d’1 pourcent du total et toujours avec visu sur les brins touchant le sol.
Je fais quasi systématiquement un noeud en bout de corde (faut vraiment que j’ai le visu sur la corde qui touche le sol et avec du rab pour ne pas le faire, moins de 5% de ma pratique je dirais). Je ne dois pas avoir encore les 500 rappels à mon compteur (encore que, faudrait que je compte sérieusement).
Mais je n’ai coincé aucun rappel à la descente à cause des noeuds, ni oublié d’en défaire un quand on tire le rappel.
Non, mais tu vois, une copine de grimpe s’est tuée comme ça, il y a 10 ans, à Ailefroide. Et pourtant, elle n’était pas débutante du tout et encore moins une tête brûlée. Je n’aurais jamais cru qu’un truc pareil puisse lui arriver. J’ai mis plusieurs années à revenir grimper à Ailefroide et je t’avouerai que je ne vois plus le site de la même façon.
Un accident, ça reste abstrait tant que ça ne touche pas des proches.
Alors effectivement, je reconnais qu’avant, il m’est arrivé d’enchaîner des rappels sans nœuds, en me disant qu’il y avait l’autobloquant, que la longueur de corde étant suffisante, que c’était plus rapide, etc. Et encore cet été, et pour cause : on arrivait au sol ou sur une bonne terrasse.
Mais tu vois, depuis 10 ans, au départ de chaque rappel, j’y pense. Et par conséquent, en GV, maintenant, j’ai quand même bien changé de point de vue. Je vais faire mes nœuds en bout de corde… Et même si ça prend une demi-heure, une heure de plus, sur une journée d’été par beau temps, ça sera peu de choses.
Pas pris le temps de lire toutes les interventions de la discution mais je suis choqué de lire que des professionnels de la corde estimes que le nœud en bout de corde n’est pas indispensable en toutes circonstances (hors canyon).
Je ne connais pas une seule situation (sauf en canyon) ou il est préférable de ne pas avoir de nœud. Sortir de la corde est grave/mortel dans 100% des cas. Il y a certainement infiniment plus de cas de mec mort pour absence de nœud que de mec mort pr présence de nœud.
Chez les pro de la corde il n’y a bien que chez les guides qu’on te dit que tu n’es pas obligé de mettre de nœud en bout de corde. Pour tous les autres pros de la corde (spéléos, cordistes, grimpeurs d’arbres, élagueurs…) ce n’est même pas quelque chose d’envisageable (même en canyon avec risque aquatique, on sait mettre un nœud bout de corde).
Et je suis sincère, donnez-moi une situation ou la présence d’un nœud bout de corde engendre un risque mortel direct (sauf canyon bien entendu).
[Modéré: propos agressif]
Moi j’ai du faire des centaines km de rappel avec des nœuds. Ne pas en faire n’est qu’une question de flemme.
Mon point de vue : les nœuds en bout de corde doivent être l’automatisme, leurs absence l’exceptions murement réfléchi, choisi et justifiable.
L’avantage d’en faire un automatisme :
- la fois où tu est creuver tu ne les oublie pas parceque c’est un automatisme,
- quand tu rappel la corde tu n’oublie pas de les enlever parceque c’est un automatisme
- la fois ou tu va en bout de corde tu n’est pas mort comme une merde écrasé en bas.
Si tu as peur de coincer ta corde, il suffit de ne pas l’envoyer en bas. Tu descends avec, soit enkiter dans un sac comme en spéléo, soit en oreilles de cocker de chaque coté du baudard. Oui, ça prend un peu de temps, mais c’est comme faire passer la corde avant d’attaquer la première longueur, ça prend un peu de temps, mais quand tu ne le fait pas en voulant en gagner, tu finis par en perdre plus parce que ça fait des nœuds.
Sinon je suis perdant au concours de bite, je ne dois pas encore en être à 500 rappels, juste 2-300, mais à 1 ou 2% près, c’était tous avec des nœuds en bout de corde. Et les quelques fois où j’ai eu des problèmes corde « coincée », c’était surtout des sac de nœuds dans des arbres/arbustes, la présence de nœuds en bout de corde n’y changeais rien.
Après c’est pas un super argument. Ce genre d’accident c’est quasi systématiquement des gens expérimenté qui justement sont trop confiant de leur expérience. Comme le reste des accident grave dans d’autres situations, c’est quasi toujours des gens relativement expérimenté dans du relativement facile.
Après comme tu le dis ca m’arrive d’oublier d’en faire un ou d’avoir la flemme etc mais c’est pas pour ca que je vais dire qu’il ne faut pas en faire ou que ca sert à rien. C’est comme dire que ca sert à rien de ce vacher parce qu’on c’est tous dévaché un coup du relais pour changer de point ou autre