Posté en tant qu’invité par razmotte:
Salut à tous, razmotte sort de son trou…
Je suis ravi de vous constater aussi nombreux et enthousiastes, ce qui me fait penser qu’un débat de cet ordre devait manquer entre vous.
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Je voudrais tout d’abord tranquilliser « Grimpeur » et « Christophe » = NON il n’y a ni marketing, ni embrouille (merci pour le Fake !) :
–PRIMO, je ne suis pas continuellement, pendu à mon PC et les questions posées, si elles m’intéressent vraiment, ne m’empêchent pas de dormir au point de rester scotché à mon clavier pour répondre illico.
–SECONDO, j’attendais quelques interventions pour examiner l’orientation générale et forger mon idée.
Bon, ceci étant dit, pour répondre à « Grimpeur » qui semble douter de mon caractère « razmotte », je dirai que de toute façon, je n’ai plus l’âge depuis longtemps de grimper ! Alors la roche très peu pour moi (merci quand même à « Shewit » pour l’invitation.)… Mais dans ma tête, cela ne m’empêche nullement de m’intéresser à l’escalade et à ceux qui la pratiquent, par le biais de la lecture (ça, je pratique !). En définitive, c’est en ne trouvant que des données techniques dans les récits d’escalade, mais très, très peu d’impressions intimes, que mon interrogation a grandi. Et, en observant de minuscules silhouettes sur de véritables gratte-ciel de granit, je me suis interrogé : « Que cherchent-ils dans cette acrobatie ? ». Puis en en regardant un (ou une, je ne sais ?) se déplacer comme une araignée sur mon plafond : « À quoi peut-il bien penser, tout seul là-haut ? »
Un forum m’a semblé être le lieu idéal pour avoir ces réponses.
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Voilà ! Pour en venir au sujet, c’est plutôt cool, comme le dit « shewit », cet échange psychoculturel sur la grimpe, non ? Ça change un peu des débats uniquement techniques entre gens d’escalade : trous en traversée, fissure, dièdre, opposition, 6c++ ou 7a-- etc même s’il en faut forcément un peu. Dans cet échange, on trouve du sentiment, de l’amitié et de la convivialité. Mais surtout, les bipèdes à mon image comme déjà dit, découvrent que de beaux mobiles gouvernent ceux qu’on avait tendance à prendre pour de simples têtes brûlées, qu’ils perçoivent des émotions dont ils ne parlent jamais, ou peu, au risque de se laisser prendre pour des sans cervelle. C’est parce que j’en avais ma petite idée que j’ai posé ces questions. Et je me rends compte aujourd’hui que j’avais raison d’être impressionné par ces minuscules araignées accrochées à d’immenses falaises (J’en vois d’ici certains se rengorger comme la grenouille).
Dans ce qui parait, en majorité, parmi vos impulsions et impressions premières, on s’aperçoit =
–Qu’il y a la recherche de la beauté dans tous ses aspects, performance et gestuelle, environnement : roche et paysage :
« Nina » : « contact avec la nature », « grande gestuelle ».
« J2LH » : « un beau rocher dans un joli cadre », « ce serait plutôt ça »
(paysage et communion avec la nature.)
« Sacapofdu06 » : « une ligne vraiment jolie », « recherche de la voie
sympa où il y a une belle falaise, un cadre idyllique. »
« Osonsvosges » : « la beauté du rocher surtout. »
« Poursur » : « on n’appréhende la falaise que par son côté esthé-
tique… »
–Qu’il y a le plaisir de la camaraderie, de l’amitié, de la convivialité. La chaleur de la confiance que l’on peut accorder à une compagne, un compagnon, de cordée :
« Osonsvosges » : « l’émulation,…. Surtout la convivialité. »
« Sacapofdu 6 » : « retrouver tes compagnons de jeu », « quand tu
peux voir dans leurs yeux la passion de la grimpe »
« Shewit » : « l’émulation avec des amis. »
« Nina » : « les moments passés avec ses compagnons de cordée. »
« J2LH » : « un saucisson avec des amis. »
« Poursur » : « L’autre dimension fondamentale pour moi est bien
sur le partage… »
–Qu’il y a aussi, la recherche du plaisir pur, physique et psychique :
« Paul G » : « un plaisir de gamin = monter sur un caillou »
« Mikatchu » : « comme un gamin, histoire de se rapprocher du ciel »
–Enfin au niveau du ressenti plus précisément, il y a la satisfaction de savoir et pouvoir dominer son mental et son physique dans les moments les plus difficiles (ou même critiques.), et pouvoir ainsi aller jusqu’au bout de ses limites.
« Nina » : « dominer ses émotions », « se pousser dans ses retranche-
ments, physiques et mentaux. »
« Paul G » : « plaisir à dominer une situation de stress »
« J2LH » : « de bons moments à s’acharner sur une voie »
« Mikatchu » : « on est en face de soi-même là-haut », « on fait avec
ses forces et ses faiblesses. »
« Sacapofdu06 » : « faire monter l’adrénaline », « tu serres les fesses
et tu pousses… »
« Osonsvosges » : «on essaye d’approcher nos limites»,«adrénaline»
« Shewit » : « seul avec tes faiblesses à chercher une solution que per-
sonne, à part toi, ne peut trouver. »
« Poursur » : « ….parce que face à moi-même, tout ce que je fais
prend un sens… »
–Il y a enfin un léger décrochage des réalités vers l’évasion de l’esprit, la « plane en apesanteur » :
« Mikatchu » : « Une espèce de communion, de bien-être avec la verticalité,….le silence,….le trac….l’excitation aussi de partir pour un grand voyage,….c’est le paradis ! La planète Grimpe. »
« Poursur » : « Je ne grimpe pas avec le vide derrière moi, mais avec l’espace. », « …Je ne progresse pas, je perce des secrets… »
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Quant au risque, à la dangerosité ou non de l’escalade, je précise que lorsque j’ai parlé d’ « un sport éminemment dangereux », je l’entendait pour les non pratiquants, les spectateurs non avertis ; et d’autre part, je parlais de l’escalade en falaise. D’ailleurs, sans vouloir émettre d’opinion d’aucune sorte car nullement qualifié pour ça, je constate que dans l’escalade, il y a diverses catégories très différentes les unes des autres :
Quant au support = la pratique me semble-t-il, va de la grimpe de vitesse, « compétitive » sur mur synthétique, à l’aventure solitaire des grandes voies non aménagées sur falaises, en passant par tous les stades intermédiaires.(Comme me l’explique si bien « Marco », merci.)
Quant au pratiquant = cela va (je ne veux pas dire forcément dans notre post.) du jeune fougueux, sans très grande expérience qui nie le risque et prône la témérité, au routier aguerri qui a roulé sa bosse sur toutes les falaises et qui est encore là grâce à sa reconnaissance du danger et à son attention permanente.
Ce qui rend la question et ses réponses difficiles ! Toutefois, si tout le monde est totalement libre de son opinion, beaucoup d’entre vous semblent admettre le risque lorsque vous parlez de :
« montée d’adrénaline », « pétouille », « stress », « peur de tomber. » Je constate donc qu’en définitive, vous êtes tous, ou presque, d’accord sur ce point avec des nuances, des degrés divers, des manières différentes de l’exprimer =
Pour vous autres varappeurs, l’escalade comporte malgré tout des risques que l’on doit, que l’on peut, que l’on calcule et contrôle.
OK, en un mot il suffit d’être prudent et suffisamment réfléchi pour ne pas négliger son assurage.
Et c’est là qu’est le danger, à mon humble avis d’ignare… C’est l’excès de confiance par la force de l’habitude qui fait que la cuisinière se brûle, que le boucher se coupe un doigt, que le couvreur tombe de son échafaudage ou même que le bureaucrate se crève l’œil avec son crayon (ne vous bidonnez pas…il paraît que c’est déjà arrivé ! ALORS ?
= Pas dangereux ? C’est à voir… En tout cas restez sur vos gardes car, au-delà de toutes passions, la vie est quand même ce qu’il y a de meilleurs ! La parole à deux d’entre vous qui cernent parfaitement la question, bien que vous soyez pratiquement tous d’accord, chacun à sa façon :
« Osonsvosges » : « La peur, c’est le petit signal d’alarme. Tant que j’ai peur, je continue à grimper ; le jour où la peur me quitte, j’arrête tout de suite. »
« Flo73 » : « Le meilleur moyen de maîtriser le danger est d’en être conscient. », « Tant que les grimpeurs n’auront pas compris que l’escalade est un sport à risque, ils se feront surprendre par des accidents à la con,…)
Mais arrêtons là le problème des dangers et laissons continuer à débattre sur le sujet « Flo73 » et « J2LH » qui le font si bien. D’ailleurs à force de se chamailler, ces deux-là vont finir par se marier ! (comme dans les films amerloques.) Et pour clore, admettons quand même avec « J2LH » que « Les grimpeurs sont rarement des gens qui sont à la recherche du danger quand ils vont grimper. », espérons aussi qu’ils aient toujours la technique suffisante pour ce qu’ils entreprennent.
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Enfin pour conclure, une remarque de « Sam » : « …grimper me permet d’aller voir au-dessus ce que la montagne me cache… »
Me fait penser à un nouveau sujet que vous pourriez développer entre vous, pour ceux qui le veulent bien évidemment =
« Qui étais-tu avant l’escalade et qu’es-tu devenu grâce (ou à cause) à l’escalade ? » T’a-t-elle rendu curieux(se), apporté la sagesse, l’assurance, la patience, la prudence ou la témérité (les deux peut-être.).
Je te laisse seul avec ta réflexion.
N’oubliez pas non plus dans vos empoignades verbales, que vous êtes « frères d’escalades ». Contrairement à moi et c’est pourquoi je vous laisse dorénavant entre vous, même si vous m’êtes sympas.
Salut à tous.