Mise en garde de l'UIAA sur la corrosion des ancrages

dans le terme « corrosion sous contrainte », il y a un mot important, mot qui fait référence à quelque chose qui ne concerne pas les amarages de bateaux, mais concerne les goujons… Sauras-tu le retrouver ? :smiley:

[quote=« mollotof, id: 1871174, post:161, topic:158073 »]

dans le terme « corrosion sous contrainte », il y a un mot important, mot qui fait référence à quelque chose qui ne concerne pas les amarages de bateaux, mais concerne les goujons… Sauras-tu le retrouver ? :D[/quote]

Euh, non…

je te conseille de te renseigner sur ce qu’est vraiement la corosion sous contrainte :wink:
pendant que j’y suis, a t’on des retour sur les goujons que wurth avait développé pour « lutter » contre ce phénomène?(la sorte de pub avec l’ensa)
bon je vais me mettre aux becquets :stuck_out_tongue:

De ce que j’avais compris, la corrosion sous contrainte résulte de l’action conjuguée d’une contrainte mécanique en tension et d’un milieu agressif vis-à-vis du matériau (chacun de ces facteurs pris séparément n’étant pas susceptible à lui seul d’endommager la structure), je croyais que c’est parce qu’il y a une contrainte due à l’expansion sur le goujon ou aux vols répétés que ça se corrode. Et donc, que les amarrages de bateau étaient moins concernés car moins de contraintes… En relisant le doc de l’UIAA, j’ai lu que les contraintes proviennent aussi de la fabrication (laminage, pliage,découpe, perçage et
soudure) et de l’installation (dues au visage ou au collage et coups de marteau lors de l’équipement).

Toutes mes confuses donc …

[quote=« ledens, id: 1870395, post:148, topic:158073 »]pour resumer, et vu le post récent sur les ancrages en titane, je pense que le milieu a pris le problème en compte et que l’UIAA et les structures diverses (équipeurs, fournisseurs d’équipement, instance federale) devraient arriver à se mettre d’accord sur ce qu’il est nécessaire de faire rapidement avant qu’il y ait un accident grave.
Je ne sais pas si l’interdiction de certains secteurs est envisagé mais c’est probablement une solution qui pourrait s’imposer dans certains cas … c’est de toute façon ce qui arrivera si un accident grave se produit …[/quote]

Et que vaut l’inox PLX que Fixe utilise maintenant pour ses plaquettes ?

Bonjour
Première chose, il faudrait déjà savoir quel est le matériau des anneaux dans les ports : c’est très souvent de l’acier non allié ou faiblement allié, voir des alliages type bronze à certains endroits. je navigue régulièrement en voilier et les anneaux que j’ai utilisée était quasi toujours en acier non allié ou faiblement allié.
Deuxième chose, si tant est qu’ils soient en inox du même type, il est fort probable que ces anneaux ont également des contraintes résiduelles, ne serait ce que par la manière dont ils ont été élaboré. Apres ce qui different principalement ce sont la taille de ces anneaux, et les problèmes qui pourraient découler d’une fissuration par corrosion sous contrainte. Un des paramètres clés dans le cas des ancrages, et la température et le fait que les chlorures finissent par se concentrer localement par l’évaporation de l’eau des embruns.
Donc comme je l’ai déjà écrit, il n’y a pas de solutions miracles au problème, la CSC est un mode de corrosion extrêmement vicieux et très difficile à prévoir.

[quote=« mollotof, id: 1871174, post:161, topic:158073 »]

dans le terme « corrosion sous contrainte », il y a un mot important, mot qui fait référence à quelque chose qui ne concerne pas les amarages de bateaux, mais concerne les goujons… Sauras-tu le retrouver ? :D[/quote]

c’est exactement ça, dans le cas des plaquettes (et également des goujons insérés dans le rocher) les contraintes viennent en premier lieu de la fabrication : pour les plaquettes il est évident que le taux de déformation à froid est important vu la forme que doivent prendre les plaquettes. Les soudures sont également une des zones où les contraintes résiduelles dues à la solidification sont suffisamment élevées pour engendrer la CSC : c’est typiquement un endroit où on recherche en priorité les fissures sur les appareils de génie chimique (ressuage) car c’est souvent là qu’on les trouve en premier. mais on les trouve également dans les fonds bombés ou le taux de déformation sont importants.
Un des moyens pour « libérer » les contraintes résiduelles est un traitement thermique à relativement haute température : il est beaucoup réalisé sur les aciers non alliés, mais n’est pas recommandé sur les aciers inox austénitiques type 304 ou 316 car la zone de température (600-900°C) est préjudiciable au matériau pour d’autres raisons (corrosion intergranulaire accrue)
JE ne pense que pas que les vols répétés soient suffisamment violents pour engendre un niveau de contrainte suffisant.d’ailleurs certains des ancrages rompus venaient des relais où je ne pense pas qu’ils subissent des vols autant que les points de progression.
Comme je le disais dans une autre de mes réponses, encore faut il connaitre précisément comment sont faits les anneaux de ports (matériaux, réalisation etc ) avant de sortir des affirmations basées sur peu de données.
Pour revenir sur les avis tranchés et les avis « yakafokon » visibles tout le long de ce fil de discussion, tout le monde peut se tromper, moi le premier, mais sur un sujet comme celui là (la CSC), où tout n’a pas encore été compris alors que ce phénomène est décrit dans la littérature depuis plus de 70 ans, les avis péremptoires non fondés n’apportent pas grand chose à la discussion si ils ne sont pas plus argumentés. :stuck_out_tongue:

[quote=« mollotof, id: 1871188, post:164, topic:158073 »]

De ce que j’avais compris, la corrosion sous contrainte résulte de l’action conjuguée d’une contrainte mécanique en tension et d’un milieu agressif vis-à-vis du matériau (chacun de ces facteurs pris séparément n’étant pas susceptible à lui seul d’endommager la structure), je croyais que c’est parce qu’il y a une contrainte due à l’expansion sur le goujon ou aux vols répétés que ça se corrode. Et donc, que les amarrages de bateau étaient moins concernés car moins de contraintes… En relisant le doc de l’UIAA, j’ai lu que les contraintes proviennent aussi de la fabrication (laminage, pliage,découpe, perçage et
soudure) et de l’installation (dues au visage ou au collage et coups de marteau lors de l’équipement).

Toutes mes confuses donc …[/quote]

JE n’ai pas trouvé à quoi correspond le matériau Inox PLX Sur le site de FIXE.
d’ailleurs je n’ai pas trouvé de pages sur leur site parlant d’inox PLX (http://www.fixehardware.com/shop/hangers/fixe-ss-12mm-bolt-hanger-marine-grade/)
Il ne parle que d’inox 304 ou inox marine qui est de l’inox 316.
Si qu’un a plus de données sur l’inox PLX je suis preneur.

[quote=« Gwen, id: 1871272, post:165, topic:158073 »]

[quote=« ledens, id: 1870395, post:148, topic:158073 »]pour resumer, et vu le post récent sur les ancrages en titane, je pense que le milieu a pris le problème en compte et que l’UIAA et les structures diverses (équipeurs, fournisseurs d’équipement, instance federale) devraient arriver à se mettre d’accord sur ce qu’il est nécessaire de faire rapidement avant qu’il y ait un accident grave.
Je ne sais pas si l’interdiction de certains secteurs est envisagé mais c’est probablement une solution qui pourrait s’imposer dans certains cas … c’est de toute façon ce qui arrivera si un accident grave se produit …[/quote]

Et que vaut l’inox PLX que Fixe utilise maintenant pour ses plaquettes ?[/quote]

je n’affirme pas je demande :stuck_out_tongue: je me dis juste qu’il faut trouver d’autres secteurs confrontés aux meme problemes

je ne pense pas que les broches avec anneaux soient issues de matériel utilisé dans les ports
une recherche rapide sur google image, https://www.google.com/search?q=anneau+d’amarrage+port&client=safari&rls=en&tbm=isch&tbo=u&source=univ&sa=X&ved=0ahUKEwi6qtHH3uHPAhWHPxQKHb4iDBQQsAQIHA&biw=1680&bih=873 montrent bien que ces anneaux sont probablement en acier non allié ou faiblement allié (ils sont rouillés)
comme je le précisais dans le premier post que j’ai fait sur ce fil, la corrosion générale des aciers (rouille) n’est pas aussi « perverse » que les differents modes de corrosion localisée (piqures, crevasses, CSC, etc…). comme elle se produit de manière UNIFORME sur la pièce, elle est relativement facile à maitriser : pour un anneau, il va rouiller, perdre de l’épaisseur petit à petit en s’oxydant (génération d’oxydes de fer en surface qui vont s’éliminer dans le temps). il suffit donc avoir une surépaisseur de corrosion, qui va se réduire, une fois atteint le diamètre limite à avoir pour les caractéristiques mécaniques voulues, l’anneau est à changer.
De mon coté je n’ai jamais vu ce type de matériel dans les voies d’escalade, ponctuellement peut etre sur des sites équipes il y a longtemps (mais bon à l’époque on grimpait aussi sur des coins de bois avec cordelettes :stuck_out_tongue: )
c’est plus probablement du matériel spécifique issu de fournisseurs de matériel pour l’escalade. par contre, si on est en présence de matériel en acier inoxydable type 3xx la présence d’un anneau inséré dans la broche pose question :

  • si c’est une broche avec un seul point d’ancrage, l’anneau est obligatoirement soudé sur lui même après insertion dans le cercle de la broche --> déformation pour l’insérer, puis soudure, deux points favorables à une forte concentration de contraintes résiduelles.
  • si la broche a 2 pattes (type broche fixe http://www.fixehardware.com/shop/glue-in-bolts/fixe-ss-10mm-x-8cm-glue-in-u-anchor/) il est possible d’insérer un anneau dans celle ci qui ne soit pas soudé, mais encore faut il qu’il n’est pas été forgé par exemple…
    un anneau en fil d’inox, de diamètre 10 mm aura probablement toujours des contraintes résiduelles issues de sa réalisation, même si il n’y a pas de soudure.

[quote=« limbo, id: 1871490, post:169, topic:158073 »]

je n’affirme pas je demande :stuck_out_tongue: je me dis juste qu’il faut trouver d’autres secteurs confrontés aux meme problemes[/quote]

pour compléter ce fil, je reviens d’une semaine d’escalade à San capo lo vito : Le site est magnifique, mais les problèmes de corrosion des ancrages vont rapidement devenir un problème grave sur ce site : une majorité des ancrages sont réalisés avec des espèces de « piquets de tente torsadés » en diamètre 6 mm, à priori en inox 304.
cf Protection Bolts
Certaines voies sont équipées avec des plaquettes qui semblent découper dans de la tôle d’inox (épaisseur 3mm à priori) avec une découpe et un cintrage à 90° pour la partie avec le trou : d’autres sont des espèces de de plaquettes faites avec du rond d’inox de 6 ou 8mm de diamètre avec grosse déformation et soudures …
Pour les « piquets de tente » et ces ancrages, la déformation à froid est donc très importante, et génère probablement de hauts niveaux de contraintes résiduels (en plus de la soudure sur certaines tiges scellées)
On trouve qq lignes avec de l’équipement plus habituel sous nos contrées, cad des broches inox diamètre 12mm mini ou des plaquettes type petzl (probablement 12 mm ). celles ci sont en 316L.
les relais sont habituellement sous la forme d’un seul point (type queue de cochon avec plusieurs variantes de ces queues de cochon), scellés à la resine, avec habituellement un deuxième point (goujon avec plaquette) à coté ou en dessous, mais sans que les 2 points soient reliés. On trouve qd même qq chaines (et des cordelettes brulées par le soleil :wink:
Belay Bolts
certaines lignes sont même indiquées avec des « rusty and unsafe bolts » ou des relais « the belay is not solide anymore ’ (sic), et on a trouvé un endroit où a été gravé un " NO CLIMB - dangerous » au pied de 2 voies …
On a quand même trouvé plusieurs queues de cochon qui bougent voir qu’on peut faire tourner … :frowning:
EN résumé c’est vraiment un chouette coin pour grimper en fin d’automne ou même hiver, mais le problème de l’état des points d’ancrage et des relais (surtout des relais) va rapidement devenir critique. il y a une armoire au bar des grimpeurs avec nombre de plaquettes, et de tiges scellées rompues, rouillées, etc … et une boite pour mettre son obole pour un rééquipement en 316L… qui n’est clairement pas suffisant pour éviter le problème de CSC.
2 articles en anglais très pertinents et bien faits vont dans le même sens que mes remarques précédentes :
http://www.climbing.com/people/built-to-last/
https://www.mountainproject.com/v/stress-corrosion-cracking-and-corrosion/111398787
Sans passer directement au titane, le passage à un alliage type HCR (aciers inoxydables super austénitiques avec plus de nickel et de molybdene) semble impératif pour des sites de ce type.
Pour les sites « tropicaux » le titane reste probablement la seule solution matériau viable.
le rééquipement d’une majorité de relais (au standard habituel çad avec 2 points avec chaine) et également au moins des premiers points va devenir rapidement nécessaire (pour les points suivants, le risque semble plus acceptable (gros vol :))
Mais bon il y a 975 voies dans le topo de décembre 2015 …

Ledens, merci beaucoup pour le retour sur San Vito. On hésitait à y aller ce hiver, mais on se questionne par rapport à ces problèmes de corrosion.

l’alliage d’aluminium marche aussi bien

:smiley:

(je plaisante hein ? pas la peine de relancer un débat interminable)

[quote=« ledens, id: 1880504, post:171, topic:158073 »]…
une majorité des ancrages sont réalisés avec des espèces de « piquets de tente torsadés » en diamètre 6 mm, à priori en inox 304.
cf http://www.bolt-products.com/ProtectionBolts.htm[/quote]
Ce modèle existe en inox 304 et 316L, j’espère que c’est le second modèle qui est utilisé (c’est ce que j’avais compris en lisant les forums il y a 1 an mais je ne retrouve plus).
Au début effectivement ça parait super fin et ça fait douter.
Maintenant, il semble que la résistance soit largement au dessus de la norme.
Ensuite concernant le problème de la corrosion sous contraintes, en fait un fil plus fin génère moins de contrainte en interne : pour un même rayon de courbure, la compression d’un coté, l’étirement de l’autre sont moins « intenses » qu’avec un diamètre plus gros.

Pour les relais effectivement c’est pas terrible : les queues de vache sont assez sûre coté sortie de corde (c’est une espèce de double queue de vache en fait) mais n’ont aucun interêt puisque on passe la corde dans un second point pour la sécurité. Ensuite passer directement la corde dans le point c’est nul coté évolution de l’usure.

vu sur la page FB de « grimper malin » :slight_smile:

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Les broches Brouet Badré, forgées à chaud , sont sans pliage, ni soudure.
Elle sont en acier ferritique et galvanisées à chaud.
Ces broches ont été utilisées depuis fort longtemps dans les Calanques entre autre. Juste au-dessus de l’eau dans un secteur abrité de la pluie et très chaud en général, elles sont en place depuis 25 ans et ont tenu 25 KN lors de tests récents !
La tendance actuelle de voir en l’Inox la seule matière pour l’équipement des falaises est une aberration. Ces broches seront peut-être corrodées ou oxydées dans des milieux agressifs mais ne seront en aucun cas sujettes à la SCC (Stress corrosion cracking). Il serait surement intéressant de faire des essais dans ces falaises à problème.

Le problème est que 304 et 316 sont à proscrire en milieu chloré…

Le HCR très onéreux ne donnera probablement pas de meilleurs résultats que des Brouet Badré ,ferritique forgées à chaud et galvanisées, absolument exemptes du risque de SCC.

La composition du HCR a pour effet d’ augmenter sa résistance mécanique entre autre à la déformation, aller dans ce sens ne change pas la probabilité quant à la SCC.
Il faudrait pour être sur du coup ne pas utiliser un acier austénitique quel qu’il soit.

La seule chose dont on est sur est effectivement que les aciers austénitiques sont sujets à la SCC , et le choix des équipeurs -via les fabriquants- s’est porté trop hativement sur les inox 304 ou 316 , identiques face à la SCC…

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Même endroit, une broche en inox et une broche Galva présente depuis dix ans de plus que l’autre !