Posté en tant qu’invité par Sucric:
J’ai effectivement loupé l’épisode années 80 au Caroux !!
Les raisons en sont simples :
- J’ai découvert ce massif à la fin des années 90, après plusieurs années de pratique de l’escalade sportive sur Toulouse. Il m’a permis la transition vers la montagne, l’apprentissage de l’autonomie, la découverte du TA (je persiste…). Bref, grâce au Caroux, j’ai considérablement élargi ma palette de grimpeur. En plus de cet apport technique, je suis tombé amoureux du cadre, de sa sauvagerie (je garde un souvenir fort de notre découverte de la Grande Paroi, un jour de novembre, dans la brume et le froid), de l’isolement qu’il procure (quand tu y grimpes en dehors des vacances scolaires ou des week-ends ensoleillés). Passionné (et vivant au demeurant grâce à ça…) d’histoire, j’y ai trouvé une tranche d’histoire de l’alpinisme propre à combler mes inclinations…
J’ai eu la chance de grimper avec d’autres amoureux du Caroux d’une génération différente, en particulier Bernard Hugonnet, même si c’est vrai que ces fréquentations ont resserré la focale historique sur la période 50-70. Ce n’est qu’avec la rencontre -strictement professionnelle- de Francis Cauquil que j’ai eu un très petit aperçu de l’évolution du Caroux jusqu’à mes propres années. Mais ton message m’en apprend pour cette période plus que mes quelques discussions avec Francis, que je n’osais pas trop interrogé pour ne pas trop lui rappeler son frère…
Je t’avoue un attachement à ce massif strictement personnel, qui n’a rien de familial (si tu es bien le fils de qui je pense), mais qui n’a à voir qu’avec mon parcours individuel et la manière dont je conçois la grimpe (« à l’espagnole » pour faire simple). Je crois toutefois que cet attachement à l’aspect « tradi » du Caroux est partagé par bon nombre de personnes (il m’est même arrivé de rencontrer des Allemands spécialement venus pour apprendre la pose de protections…). Après, je n’ai pas de titres particuliers à faire valoir pour dicter la manière dont doit être géré ce massif. A mon sens, les seuls à avoir un droit de regard sont les ouvreurs des voies (mais ce point de vue est lui-même discutable).
Donc désolé, je ne crois pas que Polux, simplement parce qu’il est de Mazamet et qu’il a passé plus de temps là-bas jouisse de quelconques droits supplémentaires que moi pour se permettre de rééquiper en dehors de toute concertation…
Suis-je un acteur ACTIF du Caroux…? Non, plus depuis mon expatriation à Paris (fin 2002), mais revenant cette année dans la région toulousaine, j’espère fort pouvoir reprendre mes habitudes dans le coin…
Le massif doit-il sortir de sa léthargie (pour reprendre ton mot) ? Il n’y a de léthargie que selon ton point de vue, à savoir que les choses bougent : effectivement, le terrain d’exploration étant (quasi) épuisé, je comprends bien que la seule évolution possible soit à tes yeux un renouveau « spitesque ». Mais pour moi, il n’y a nullement léthargie, le massif est très fréquemment parcouru pour ses voies les plus classiques, et quelques curieux un peu plus audacieux que le pratiquant lambda parcourent des voies plus sécrètes. Donc non, il me semble que le massif est vivant !!
Pour « L’empire », je connais la voie, et je sais qu’elle est mixte… J’ai mis « je crois » simplement car je n’était pas sûr qu’elle ait été ouverte dans ce style. Tu as dû mal me lire, je n’ai jamais dit qu’il fallait la changer…
Je suis étonné d’un débat si vif avec quelqu’un qui partage mon avis sur le besoin d’un rééquipement/nettoyage concerté du Caroux (mais peut-être, ta proximité amicale avec Cendon te conduit-elle à quelque indulgences pour ses errements). Avoue, des spits dans les arêtes sont-ils obligatoires ? Tout comme à la NE de la Tête de Braque, ou aux Mazamétains du Minaret ou de la Madeleine ? Et quant à la voie Desmaison au Fou (une bouse à mon sens, mais c’est le principe et la démarche qui m’emmerdent), voire le Fou elle-même ??
Et de manière plus globale, sur ce que doit être la philosophie du site, est-il inconcevable que le Caroux soit un terrain voué à l’apprentissage de l’autonomie, protégé des iniatives individuelles ?
Je ne connais pas personnellement Pascal, mais si son point de vue peut se comprendre, il agit en croisé, sûr de son bon droit, dans une démarche radicale qui l’a plus desservie qu’autre chose.
Nos point de vue ne sont pas très éloignés (bon, j’ergoterai si tu voulais tout spiter dans l’Amédée Mazas -dont je ne comprends pas l’allusion au nom, qui n’a pas changé depuis l’ouverture). Ainsi, je ne vois pas pourquoi OGM gênait les gens : y avait pas de voies majeures dans ce coin, ni historiques ; au contraire, elle mettait en valeur une face plus que très rarement parcourue, avec 4 longueurs intéressantes… Bref, elle enrichissait le Caroux. Le rééquipement du Georges Vergues est aussi un bonne chose, à l’exception du dièdre N et de la fissure Fraissinet.
François Baben.