Posté en tant qu’invité par Sucric:
Tu cites deux cas différents et donc à mes yeux deux réactions différentes :
- « L’empire des mouflons » a été ouverte avec des spits (je crois), dans un terrain qui ne comportait pas d’autres voies. L’ouvreur a créé une voie, il n’a pas imposé sa conception de l’équipement à personne. Cette voie n’a pas à subir un déséquipement.
- « L’Aigle » a été rééquipée par Cendon (du moins si j’en crois le type de plaquettes), pour pouvoir l’enchaîner en libre (ce qui en dit beaucoup sur la conception du libre du rééquipeur…). Il a donc clairement modifié la nature de la voie et il faudrait alors la déséquiper en réfléchissant en commun aux modalités de ce déséquipement.
En revanche, j’ai pas compris tes réflexions sur l’Intermédiaire et l’Amédée Mazas : ces voies sont pour toi du TA, TA en partie équipé, du TATA,… ??
Dans les deux cas, si tu pars uniquement avec des dégaines, tu risques de suer froid… Et même avec le matos TA t’es pas à l’abri de l’accident (cf celui d’Etienne, un membre du forum, dans l’Intermédiaire).
C’est trop facile de dauber sur le caractère TA du Caroux. Ca ne l’était pas dans les années 70, ça l’est devenu car les voies ne sont pas sur spits. Qu’il y ait un peu, beaucoup, trop de points à la qualité très diverse n’enlève rien au fait que ce massif est l’un des rares où les gens peuvent utiliser friends, coinceurs, pitons, sangles, … dans des itinéraires de toutes difficultés et que cette caractéristique devient aujourd’hui d’une rareté grandissante.
Même si leur sens de l’aventure n’est pas aussi pur et extrême que le tien, l’équipement en spit ou goujons des voies du Caroux privera ces gens d’une forme de grimpe qu’ils aiment pratiquer. Nous ne demandons rien d’autres qu’un petit espace de jeu, où des « pas trop courageux mais un peu intéressés par autre chose que l’équipé » apprécient de parcourir des voies dans lesquelles ils peuvent gérer une certaine autonomie (tu la considères comme ridicule, je trouve qu’elle y est grande). Je crois qu’ils ont droit (je m’inclus parmi eux) eux aussi à leur terrain de jeu.
Rappelle toi l’apostrophe de G. Pistre (je cite de mémoire…) : « Passant, cette porte franchie, tu deviens le gardien d’un sauvage jardin de roc, d’eaux vierges et de ciel. Marche, grimpe, nage, contemple, respire largement : c’est air de liberté, c’est l’âme du Caroux »
Oui, « liberté », effectivement…