Manille Textile en Dyneema

Un spéléo a confectionné des manilles avec de la tresse de 4mm (la résistance de la manille doit être autour d’1 tonne).

[quote=Kalibator|http://forum.ffspeleo.fr/viewtopic.php?pid=14451]60 cm de tresse donnent des manilles de 17 cm pour 5g.
80 cm de tresse donnent des manilles de 29 cm pour 6g.
1m de tresse donne des manilles de 36 cm pour 7g.[/quote]
Pour 2 tonnes, on doit être autour de 10g.
En sachant que si on ne les utilise que pour pendre des trucs, 1 tonne suffit.
La résistance de 2 tonnes pour tous les mousquetons en escalade est préconisée uniquement parce qu’on ne sait jamais comment sera utilisé un mousqueton : un mousqueton pour une charge fixe peut être utilisé le lendemain pour de l’assurage, ou quand on a oublié ses dégaines et qu’on fait des dégaines avec tous les mousquetons qu’on peut trouver au fond du sac ou du bodard, on utilise des mousquetons différemment.
Mais si on utilise des manilles, ce sera toujours pour des utilisations bien définies avec charge fixe, et donc on peut se contenter d’une résistance d’1 tonne. En sachant que si on fait un relai avec des petits coinceurs ou friends qui tiennent 800kg, des mousquetons ne tenant qu’1 tonne suffisent pour relier les coinceurs.

Ah oui, plus rapide à installer que de couper 50cm de cordelette (sur les 5-10m qu’on a en fond de sac) et de faire un noeud de pêcheur double. Et 10 fois plus léger qu’un maillon rapide acier (les zicral sont trop chers pour ça).
Et surtout, ça ne se grippe pas contrairement aux maillons rapides, donc les suivants peuvent l’enlever facilement (au pire en coupant la manille au couteau). Ce qui évite d’encombrer une plaquette qui a un petit trou avec un maillon de réchappe qui se grippe et rouille, mais qu’on doit clipper quand on grimpe car plus de place pour la dégaine dans le trou de la plaquette…

Salut « noname123 », l’autre homme du web :wink:
Pour être sur de t’avoir bien identifié, j’ai lu quelques uns de tes compte-rendus, et je dois dire que tu as une aussi belle plume que ton papa !

Bon alors Nicolas, puisque maintenant tu es dans la conversation, qu’en pense tu?

Ouf, 2h13 après avoir débarqué, on lui demande son avis … Rapide et très disponible cet homme ! À moins que ce ne soit le demandeur qui soit impatient :rolleyes:

Excellent travail ! merci !!! :slight_smile:
j’y vois des utilisation en varappe tout terrain :

  • pour interposer en artif entre le coinceur et le mousqueton ( articulation)
  • pour les relais évidemment.
  • bricolage divers ( changement des mes sangles cousus sur mon (vieux) jeux de friends WC ) .
    Bref ça ouvre le champ des idées et des applications !!
    En spel surtout ça semble très intéressant aussi ( auto construction,pas de corrosion, résistance, masse, encombrement et prix !! )
    ps : Ca fait disparaitre du coup les maillons rapides et mousquetons " light" ( chers et fragiles) utilisés en « technique légère » !

[quote=« Eric Revolle, id: 1832268, post:25, topic:164931 »]Excellent travail ! merci !!! :slight_smile:

En spel surtout ça semble très intéressant aussi ( masse et prix !! )[/quote]

Merci Eric.
Prochaine étape ; valider les épissures à la rupture et tester différents nœuds comme bouton.
En cours de test.

Mais à comparer à un petit anneau de cordelette dyneema (fermé sur place) ?
Un nœud simple ou de huit, ça prend 3 secondes et ça se fait même d’une seule main. Deux pêcheurs doubles, pas long.

Bon, l’anneau de cordelette, c’est chiant à dénouer et le nœud diminue la résistance rupture.

[quote=« Søren, id: 1832295, post:27, topic:164931 »]Mais à comparer à un petit anneau de cordelette dyneema (fermé sur place) ?
Un nœud simple ou de huit, ça prend 3 secondes et ça se fait même d’une seule main. Deux pêcheurs doubles, pas long.[/quote]
Avec une cordelette dyneema, il faut fermer l’anneau avec 2 pêcheurs triples pour éviter le glissement. Ca commence à faire long…

sur les plaquettes as, pour assurer la liaison a la stat, il me semble que le tisserant suffit

en complément du document de Famarech une présentation en vidéo coté spéléo :
http://vercorstv.wmaker.tv/La-manille-textile_v905.html

Attention aux sollicitations cycliques, en statique une épissure sur du 38 mm (pas en dyneema of course) peut tenir une petite dizaine de tonnes et l’éprouvette casser ailleurs que dans l’épissure et ne pas tenir 500 Kg sur 1000 cycliques. Ne pas casser dans l’épissure est chose normale pour une corde, une épissure de corde sauf cas très exceptionnel de certains télécordes est faite en surimposition de torons et non en remplacement comme en câble, la résistance s’en trouve localement augmentée.

Les épissures que j’ai testées pour le transport de personnes et pourtant validées avec les services de l’état n’ont pas toutes été concluantes à l’usage, même si aux essais on était avec des valeurs très élevées tant sur les boucles épissées que sur le corps.

Une des ruptures relevée le plus souvent provenait du brassage des brins un à un = déséquilibrage des brins, un plus tendu que les autres, échauffement local, brûlure et rupture.

Par contre, à mon humble avis, les estropes que je vois dans ton rapport ne comportent pas d’épissures. À moins qu’il ne s’agisse de l’introduction d’un brin dans l’âme creuse de l’autre dans laquelle tu repasses et ce n’est pas une épissure dans ton cas les deux brins servant ensuite. Où veux-tu en faire ?

En effet, il n’y a pas d’épissure. Les 2 brins sont solidarisés par le noeud de bosco ou autre noeud formant la boule.

Effectivement, c’est un abus de langage.
Je n’étais pas tout à fait sûr de la définition de ce terme. Je vais donc relire le rapport et remplacer le mot épissures par « double gaine » ou « gainage » qui semble plus approprié je pense. A moins que une âme dans une autre porte un nom particulier?

Je ne vois pas bien l’avantage de la manille par rapport à un anneau fermé et réglé sur place (plein poing et tisserand en double), au moins en spel.
ça fait trimbaler un truc en plus.
Ces considérations mises à part, il faut prendre en compte le fait que la dyneema ne supporte pas les chocs.

Synthèse 2005 sur anneaux cordelette dyneema en spéléo : Tests rupture, comment fermer anneau, nœuds adaptés, etc Dyneema, GET Spelunca 2005

Je retiens que les gars constatent que l’anneau noué (huit plein poing) sur place tient mieux les choc facteur 0,2 (car nœud dynamise en se serrant) au contraire des anneaux préformés (double pêcheur serré fort).
Comparaison avec manille dyneema qui ne possède pas cet amortisseur bonus ?

(Sinon je retiens que le glissement des nœuds sur dyneema semble lié aux lubrifiants et corrigé par trempage de la cordelette.)

J’essaye d’évaluer les avantages de la manille textile sur lunule perforée (falaise maritime) ; cet usage est suggéré sur une des vidéos.

Les mousquetons non plus !

Par rapport à une simple sangle en tête d’alouette ou en double, il n’y a pas beaucoup d’avantage. A part pour faire un relai : on gagne le poids du mousqueton qui relie la sangle de la lunule à la sangle principale du relai.

J’utilise des manilles Dyneema pour le bateau notamment pour relier une poulie à un taquet ou à une cadène.
Par contre je ne vois aucune utilité dans le cadre de la pratique de l’alpinisme.
Pour moi tout matériel doit avoir plusieurs utilisations possibles sinon il est encombrant et donc inutile.

[quote=« nicolasecarnot, id: 1832134, post:22, topic:164931 »]Salut « noname123 », l’autre homme du web :wink:
Pour être sur de t’avoir bien identifié, j’ai lu quelques uns de tes compte-rendus, et je dois dire que tu as une aussi belle plume que ton papa ![/quote]

Hé,hé merci beaucoup…fallait pas…c’est le paternel le boss…
pour le fait que tu ais fait tomber mon masque et ma plume, c’est vraiment
pas simple de s’abandonner à la tristesse de l’anonymat…je t’ai laissé des indices !

En tout cas, t’es pas très bavard sur le sujet, à croire que tu es déjà passé à autre chose…

la curiosité me pique pour connaitre ton prochain plan… parce qu’après les baudriers ultra ligts, les réchauds à 10g, les amarrages forés réutilisables, les cordes en 5mm, les connecteurs à 10g, les éjectables pour diviser la corde en 2…t’as fait un bon tour de l’optimisateur…
ton kit…heu pardon…ton sac à main n’est plus très lourd

soit tu travailles à ta propre miniaturisation, soit à un perfo nucléaire…

En tout cas oui l’emploi des manilles textiles avec fermeture « semi-automatique » type bouton,
sur lunules forées en falaise marine est probablement une excellente possibilité,
j’y avais pas pensé,
en laissant un mousqueton à demeure proche de la boule, cerné de part et d’autre de sangle,
en rigidifiant éventuellement le bout (cordellete kevelar ou morceau de colson à l’intereur, ajout d’aillette façon balai à chiotte anti-retour)
pour que ça prenne plus facilement le virage… ça doit se cliper d’une main.

C’est peut-être la solution aux équipements ravagés des calanques…
…à suivre

[quote=« Bubu, id: 1832448, post:36, topic:164931 »]

Les mousquetons non plus ![/quote]
Sous-entendu, ça n’est pas un brin de dynamique. La limite de rupture sur un choc est largement inférieure à ce que peut supporter un mouskif.
Ça n’aime pas trop les UV non plus.

[quote=« Bubu, id: 1832448, post:36, topic:164931 »]

Par rapport à une simple sangle en tête d’alouette ou en double, il n’y a pas beaucoup d’avantage. A part pour faire un relai : on gagne le poids du mousqueton qui relie la sangle de la lunule à la sangle principale du relai.[/quote]
Pourquoi ne pas tricoter un anneau directement avec de la sangle ou un bout de nouille, en se passant de mousqueton, comme pour un frac en spel ?

Parce que quand on grimpe, on n’a pas envie de passer 10mn pour poser chaque point ! Et accessoirement, il faut pouvoir poser un point d’une seule main à bout de bras.
En spéléo, on pose une stat et on la laisse parfois plusieurs mois : pas de problème pour prendre 5-10mn pour peaufiner un fractio (confort, pas de frottement, etc).