Pour connaître un cas de viol père/fille de très près et pour travailler notamment dans les violences faites aux femmes, je peux te garantir qu’il est naïf de penser que les leviers sont aussi simples. Dans 90% des cas tu prends un tyran, devenu despote car lui même à grandi dans un milieu pourri, tu saupoudre quelques problématiques psys, tu mijote le tout dans un milieu social miséreux… suffit pas de lire le mot viol pour se dire « oh bah oui tiens, bonne idée, c’est drôle un viol… Michel viens j’ai une idée ! », souvent c’est des drames sociaux qui ont un terrain lourd. Les viols dans des milieux d’apparence saints existent, ils sont extrêmement rares et presque toujours une problématique psy est avérée. La culture du viol dans la société française est un concept de féminisme guerrier. Encore une fois ça ne légitime en rien le viol et même 1 par an ça resterait beaucoup trop, mais attention à ne pas se tromper de cible.
Pour ton expérience de pensée, j’en ai déjà parlé, une grande classique par chez nous s’appelle Viol à Main Armée. La voie est très populaire, c’est une archi-classique, y compris chez les filles car c’est un peu dalleux et bien à doigts. J’ai souvent parlé de cette incontournable avec des femmes de toute génération et le nom n’est jamais venu sur la table. Tout le monde parle de la voie, du passage clef, du fameux galet, ou d’autres détails relatifs à la grimpe… le nom, c’est simplement une façon de l’identifier, et un énième jeu de mot de l’ouvreur. Globalement, soit elles s’en foutent, soit elles ont suffisamment de jugeote pour comprendre que c’est de l’humour.
Ce que je proposerai de mon côté, c’est de s’interroger sur la légitimité de ce collectif féministe. La plupart de celles qui dirigent ce genre de collectifs partent en guerre contre une culture du viol (alors que dans la vaste majorité des cas elles n’en ont jamais été victimes et on grandi dans une prison dorée). De plus elles prétendent se battre au nom des femmes en général, qui la plupart du temps n’ont soit : rien demandé, soit ne se sentent pas représentées. Les 20 grimpeuses que je vois très régulièrement se tamponnent du nom des voies et me semblent plutôt épanouies, bien-être général que je ne ressens pas du tout chez les wokistes guerrières. D’autre part, si on veut se battre contre le viol (qui est un combat juste, que j’approuve et que je défend), il faut le faire au bon endroit. La répartition des viols sur le territoire est très inégale. Plutôt que de s’attaquer a des noms de voies parmi une classe sociétale qui n’est quasi pas concernée, il vaudrait mieux aller sur le terrain faire de la prévention auprès des classes et les zones les plus exposées. Mais forcément ça revient à autre chose que de s’offusquer et de condamner, ça revient à agir et s’investir concrètement. Mais ce genre de collectif préfèrent se battre contre des moulins à vent… l’important c’est de couiner, ce qui compte dans ce genre d’affaire c’est la forme, pas le fond.