Mon message explique, que même si on peut voir de manière extérieure une « hiérarchie » de l’atteinte entre un viol et un vol, ce n’est pas correct d’y voir une hiérarchie des traumatismes ressentis par les victimes en conséquence. Le traumatisme ressenti et la capacité à le surmonter sont des choses très personnelles.
Ceci étant, je pensais le viol comme étant une violence sexuelle, en fait, c’est plus restrictif : Le viol est une atteinte sexuelle avec pénétration commise sans le consentement de la victime.. Alors bon, ce qui dit @Crupillouze doit être très majoritairement vrai, même si j’ai été témoin de vols et de réaction et de trauma qui me laissent à penser que tout atteinte à ton intimité peut être très mal vécu par la victime. D’où mon commentaire.
Mon cher @Crupillouze, je ne te suis pas sur ce coup là !
Avant ce débat, quand on parlait de « viol au dessus d’un nid de coucou « ou autres voies du même acabit, on pensait « voie » et/ou « jeu de mots « alors que maintenant, on pense « viol ». Même chose que pour « les dix petits nègres ».
Cependant, grâce à ce débat, j’ai appris qu’il y avait 206 femmes violées « par jour », viols évidemment déclarés. En réalité, ce doit être beaucoup plus.
Ce n’est pas ce que je dis. Je dis que faire semblant d’ignorer ce que représente un viol, pour le simple plaisir d’un jeu de mots, en dit long sur la conscience des hommes et sur la place des femmes dans notre société.
Dans La nuit du 12, un ex de la victime avait écrit une chanson « Je vais te cramer, je vais te faire vivre un enfer, tu vas bruler » ; et quand on l’interroge, il voit pas le problème : « C’est juste une chanson, jamais je passerais à l’acte. ». Ici, on parle « juste d’un jeu de mots ».
Mais comment peux tu peux savoir ce que pense l’ouvreur sur le viol ?
Il a peut-être lui même été victime d’un viol enfant ?
Si c’était une ouvreuse ? C’est acceptable ?
Ok. Cependant je ne vois pas le rapport. Je pense qu’en 1940 l’emploi de « nègre » était pris pour ce qu’il voulait dire, on ne pensait pas à autre chose, c’est juste que la perception du sens du mot à évoluée. Savoir s’il faut l’effacer, c’est un autre débat.
Le point que tu défends c’est qu’un jeu de mots permettrait de s’affranchir du sens des mots.
C’est quoi la mission ? Examiner tous les noms de voies, imaginer les sens ou les intentions de sens hypothétiques ou possibles, et les censurer ?
Pour moi ça évoque Vol de nuit… L’explication donnée par l’auteur est différente. Et alors.
Au delà de ça, beaucoup de bruit sur la supposée violence portée par les mots.
Les mots porteurs de sens apparentés à la violence sont légion, et les noms de voies faisant référence à la violence de l’effort, ou à la bagarre pour les sortir sont légion. Faut-il expurger tout ça ? Les noms sont là, tous ceux qui existent aujourd’hui pré-existent à tout topo futur, quel que soit le niveau des subventions pour le publier ou l’identité des subventionneurs (personne ne les oblige).
Un financeur à hauteur de 10% aurait le droit de changer 10% des noms, et d’effacer la mémoire collective ?
Il y a des noms de voie qui gênent un peu aux entournures la première fois qu’on les entend parce qu’automatiquement on y met du sens…mais le fait de mettre de la projection empathique dans des expressions pas ragoûtantes n’est en rien obligé, et pour ceux qui n’arrivent pas à prendre les noms comme juste des noms, rien ne les oblige à aller dans ces voies, si ?
les couilles au cul : une image, un peu embarrassante : un nom
Beyrouth : pour certains, un raccourci pour parler de chaos, de violence et de désolation, pour d’autres un lieu pas forcément du tout évocateur de tout ça
l’abattoir, le carnage, la boucherie : pas bien ?
Les calembours : pas bien?
Si on met de côté l’idée de changer les noms existants sous prétexte qu’on met 3 sous dans l’impression d’un fascicule, la question posée en titre du fil ne vaut que pour les noms futurs, de voies pas encore nommées.
Nul doute que chaque auteur fera comme il lui plait.
Le viol des foules par la propagande politique de Serge Tchakhotine, grand classique de la littérature sociologique.
Faut-il changer le titre ? Parce que, tout de même, il ne s’agit pas d’un individu ni d’une foule mais des foules. Là, ça rigole plus.
Faudrait surtout pas que l’idée en vienne à un ouvreur. Quelle abomination : une foule entière violée ! à chacun d’imaginer, en se plaçant dans cette foule et soumis à cet acte abominable, au côté de tous les autres;
C’est le nom de la chansonnette qui rythme l’histoire. L’île imaginaire sur laquelle se déroule le roman porte le nom de Nègre à cause de cette chansonnette et non l’inverse.
Je découvre grâce à Wikipédia que :
Agatha Christie a écrit beaucoup d’histoires dont le scénario est appuyé sur une comptine de son époque.
Le livre voit son titre évoluer dans l’édition américaine seulement un an après sa parution. Nous ne sommes pas rapides sur le vieux continent. Si cela avait été fait en 1940, c’aurait été plus simple aujourd’hui.
Et ce n’est pas correct de disqualifier le niveau de traumatisme subi par quelqu’un d’autre au titre de ton propre imaginaire de traumatisme subi. C’est juste ce que je voulais te mettre en perspective. Je fais le même classement que toi, mais je sais que ce classement est tout sauf universel, je me garderai bien de l’ériger en règle.
Pour les 10 petits nègres, le contexte me semble tt à fait différent : le livre a été écrit en 1939, le mot nègre était bien plus courant que maintenant (et le racisme aussi). Mais à mon sens c’est idiot de réécrire une oeuvre, mieux vaut l’expliquer (par exemple par un encart sur le contexte au début ou à la fin), sans quoi c’est effectivement sans fin.
C’est plus gênant pour qq chose écrit récemment. Si Agatha sortait le livre maintenant, on se demanderait pourquoi elle a spécialement voulu employer le mot nègre ? Elle aurait ss doute choisi autre chose pour coller à son époque.
Il faut voyager un peu, nôtre société est sans doute la plus évoluée pour ce qui est de la place donnée aux femmes. Légalement une femme a même plus de droits et de protection juridique qu’un homme, ce qui est seulement le cas des sociétés occidentales. Je ne dis pas qu’il n’y a plus rien à faire, mais dire que les femmes sont sous la tyrannie et le diktat patriarcal, et que nous vivons dans une culture du viol… On marche sur la tête.
De plus une statistique sur le viol ne reflète pas l’état d’esprit d’une société, il faut la compléter d’autres informations comme le lieu, le contexte social, les circonstances. Souvent ressortent des problème sociaux, des problèmes culturels, et des problèmes d’éducation. Encore une fois le viol n’est pas égalitaire, il est difficile de généraliser dessus.
Personnellement, je suis navré de voir qu’on change le nom d’une voie d’escalade à cause d’UNE indignée, et qu’à côté de ça Bertrand Canta ne soit plus derrière les barreaux. Qu’un barbare retrouve aussi vite sa liberté après avoir tué de ses poings une femme… Encore une fois, je trouve les collectifs féministes indignes du combat qu’ils prétendent mener en se trompant de cible. Lui il peut chanter, alors que l’ouvreur de Viol de Nuit, qui est innocent, doit se soumettre et s’excuser.
Là où je rejoins Pulse, c’est que quelle que soit notre opinion, on ne peut que saluer la sagesse de l’ouvreur qui a décidé de changer le nom pour apaiser les esprits. Il n’était pas obligé de le faire…