Bonjour. Je comprends ton point, et pourtant je comprends aussi le comportement que tu critiques. Par exemple, je me suis blessé au pied avec une fracture qui m’empêchera de prendre le risque d’une nouvelle chute en tête que je devrais amortir, sur un profil en dalle ou en mur (typiquement le profil de la Sainte). Et bien oui, sur ce type de profil, cela me poussera à utiliser une perche pour mousquetonner et ensuite grimper uniquement en moulinette. L’observateur qui ne connait pas l’histoire interprétera mon attitude, au choix, comme celle d’un grimpeur qui n’a pas de mental ou qui n’a pas d’éthique. Tout est une question d’interprétation, donc.
Par ailleurs, les grimpeurs se mentent souvent à eux même quand ils ont trouvent un motif de satisfaction à croire qu’ils en ont des grosses parce qu’ils vont dans des voies très engagées ou des voies expos. En vrai, très très rares sont les grimpeurs qui exposent ou engagent à vue à leur niveau max. Au Royaume Uni, les grimpeurs de trad qui vont dans du très dur et à leur limite travaillent souvent d’abord en moulinette. Idem en bloc, sur des voies très engagées ou expo et hautes, le travail se fait d’abord encordé, puis seulement on tente le run sans corde qui valide la voie. Donc, être à 7b à vue en mur / dalle (ou bien plus) et faire l’Hyper Médius (un 6c/7a bien tassé à composante psycho, dans mes souvenirs) en chiant sur les pauvres types ou nanas qui n’osent pas y aller car ce n’est pas une échelle à spits, comment dire : c’est juste qu’il faut alors se demander si la voie est à son niveau max et, si non, si on oserait aller se coller un run terreur et à vue dans une voie à son vrai niveau max équipée de la même manière (et là, la réponse sera souvent non …)