Posté en tant qu’invité par jeff74:
Au dela de discussions théoriques sur le grigri et son efficacité, voici l’expérience d’une chute au mur d’Annecy jusque par terre en octobre 2008.
Résultat 2 calcanéums cassés et une vertèbre!
10 jours d’hosto, des broches, 45 jours de chaise roulante à la maison durant l’hiver 2008 et des douleurs depuis cette date.
Au début, j’ai cru à la mauvaise réputation du grigri: Que parfois il ne bloque pas, qu’il y a eu des accidents, que certains refusent de l’utiliser…
Et puis tout le monde peut faire une erreur, que quand on grimpe on remet sa vie à quelqu’un et qu’il faut faire confiance etc, etc… les lieux communs habituels…
Et puis les langues se sont déliées… des amis m’ont dit doucement qu’ils avaient bien remarqué que l’assureuse laissait souvent beaucoup de mou, qu’elle assurait d’un air endormi, qu’elle tenait la corde d’une main désinvolte et peu énergique. Qu’elle était peu attentive au grimpeur, trop occupée à discuter, à raconter ses exploits et à commenter ses réussites à ses voisins sans regarder le gimpeur.
Et effecctivement, elle disait que de lever la tête lui donnait mal aux cervicales, que de donner du mou rapidement avec une corde épaisse lui faisait mal à l’épaule et que de me bloquer lui donnait mal au dos compte tenu de mon poids.
Puis j’ai recommencé à grimper avec elle plein de confiance, en me disant que si quelqu’un serait attentif ce serait bien elle compte tenu de la « leçon ». Mais j’ai bien vu qu’effectivement, elle roupillait au pied des voies chaque fois qu’elle ne discutait pas. J’ai tiré le mou en la regardant assurer et je l’ai vue, dévidant la corde machinalement sans lever la tête et sans serrer particulièrement la corde.
Alors j’ai cessé de grimper avec elle. Elle a trouvé d’autres coéquipiers. elle n’a pas changé de manière d’assurer.
D’autres grimpeurs, au mur, depuis cette date, lui ont fait des remarques sur sa manière d’assurer.
Rien n’y fait. Elle se pavane au pied de voies racontant ses week-end en montagne, donnant des conseils à qui en veut, tout en assurant avec son grigri ou un autre appareil demandant encore plus de vigilance trouvant sans cesse un nouveau grimpeur à assurer.
On pourrait croire que quelqu’un d’aussi peu soucieux de la sécurité des autres l’est aussi de la sienne, il n’en est rien. Je l’ai entendue pleurer 1 mètre au dessus des spits en béton, il faut mieux la mouliner dans les pentes de neige trop raides pour ne pas y passer la nuit et la moindre émotion lui arrache des cris de marmotte. Bref il faut faire attention à elle et à sa sécurité mais ne pas espérer de vigilance en retour.
Voilà, cet accident comme les autres n’a pas qu’une seule cause. Comme on le dit le grigri doit être utilisé correctement, un assureur peut avoir un instant d’inattention, mais on dit trop peu qu’il y a aussi des gens systématiquement désinvoltes avec la sécurité…des autres.
Leur comportement centré sur eux, sur leur vie, leur niveau, leur poids, leur plaisir en fait des assureurs « à risques ». Leur bavardage incessant a pied des voies en fait des compagnons avenants avec les autres qui trouvent sans cesse de nouveaux coéquipiers mais dangereux pour celui qui est en train de grimper. Et on croit peu à l’accident avant qu’il nous arrive.
Il me parait important de signaler et de repérer ces comportements systématiques.