Message qu’on m’a demandé de relayer :
Bonjour à toutes et tous,
En pleine crise sanitaire, vous avez peut-être été mis au courant du choix de la Fédération Française de la Montagne et de l’Escalade de dénoncer prochainement les 650 conventions qui, entre autres avantages permettent encore le libre accès à nos sites naturels d’escalade en dégageant le propriétaire de sa responsabilité juridique. Ce choix de la FFME aurait un impact particulièrement important sur la pratique de notre sport
Les raisons invoquées par la FFME sont expliquées dans le courrier adressé aux présidents des structures associatives fédérales. Il est consultable ici.
Après avoir pris connaissance de ce courrier, peut-être vous a-t-il convaincu mais comprenez que nous ne pratiquerons plus jamais l’escalade en extérieur comme actuellement.
Si comme beaucoup de monde cette décision vous interpelle, vous inquiète, je vous invite à réagir rapidement. C’est un peu l’appel de la dernière chance, il est peut être déjà trop tard, mais agissons !
Aussi je vous propose :
de vous vous exprimer directement sur le site de la FFME, ici le contact électronique officiel de la FFME (n’accessible qu’aux licenciés)
d’utiliser l’appel suivant, si votre point de vue rejoint le mien, c’est ici en pdf imprimable
de modifier l’appel suivant en le personnalisant au regard de votre sensibilité, c’est là en fichier modifiable
Le mieux c’est de l’envoyer par voie postale ou par fax.
Fédération Française de la Montagne et de l’Escalade (FFME)
8/10 quai de la Marne
75019 Paris
Tel. : 01-40-18-75-50
Fax :01-40-18-75-59
Rien n’empêche non plus de passer un petit coup de fil pour faire valoir poliment votre point de vue…
Enfin si vous connaissez des membres du conseil d’administration et que vous pouvez les contacter directement c’est encore mieux.
En souhaitant que tout cela finisse pour le mieux je vous souhaite à chacun en ces temps décidément bien difficiles, une bonne santé.
Philippe Bugada
contact_SOS-SNE@lacorditelle.info
Appel à Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les membres du conseil d’administration de la Fédération Française de la Montagne et de l’Escalade
Objet : Déconventionnement des sites naturels d’escalade.
En ma qualité de membre de la fédération dès 1990, diplômé fédéral et d’état, professionnel de l’escalade, équipeur et rédacteur de topo-guides il ne me semble pas tout à fait inutile d’attirer votre attention sur quelques points relatifs au courrier du 22 avril adressé aux présidents de nos structures associatives à propos du plan de redressement proposé par notre assureur et de la direction, citée en objet, vers laquelle la s’engage hélas notre fédération délégataire.
Sur le fond, et pour aller à l’essentiel, force est de constater que malgré l’important sinistre pour lequel il nous couvre, et les sommes à provisionner pour les affaires en cours, notre assureur nous demande en tout et pour tout 7 ou 10 euros de plus par licencié pour maintenir 650 conventions. Malgré cela une solution apparemment encore plus économique (3 euros) serait choisie par notre fédération. Elle consiste à dénoncer en bloc ces 650 conventions, accords si patiemment construits pendant plus de 30 ans de laborieux efforts. Ceci met clairement en péril ce que certains nommaient il y a encore peu « l’ADN » de notre activité : l’accès à un grand nombre de nos sites naturels d’escalade, dont beaucoup d’entre eux très renommés.
Sept ou dix euros… Sept euros de plus pour avoir la garantie d’accéder à tous ces sites… qui de nous tous n’accepterait pas de payer cette somme en regard d’un si grand avantage ?
Je ne dis pas que certaines choses ne sont pas impérativement à changer dans nos comportements, qu’il ne faut pas revoir notre réglementation et reconsidérer l’accès au sites conventionnés dont l’assurance n’est payée que par les seuls licenciés (péché originel). Je ne dis pas qu’il ne faut pas améliorer ces conventions, mieux les borner . Ce que je dis c’est qu’il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain, en d’autres termes, nous avons le devoir de faire preuve de davantage de discernement.
Entre autres choses :
Avons-nous VRAIMENT mis regard de ces 7 Euros et les efforts ont été nécessaires pour tisser ce réseau, les relations de confiance qui vont avec, son coût, humain, matériel et financier ?
Avons-nous VRAIMENT mesuré ce que va devenir notre crédibilité auprès de nos interlocuteurs institutionnels, depuis le ministère des sports jusqu’à la plus petite commune concernée en passant par les services de l’Office National des Forêts de Natura 2000, pour ne citer que les principaux ?
Avons-nous mesuré dans quelle difficulté nous allons mettre les propriétaires privés, les plus petites communes qui ne disposent pas de l’outil assurance dont nous avons l’opportunité de bénéficier ?
Enfin, avons-nous vraiment mesuré ce que va devenir notre CRÉDIBILITÉ nationale et internationale auprès de tous les pratiquants lorsque la FFME aura troqué son aura de chevalier bleu-blanc-rouge de l’escalade contre l’habit noir du fossoyeur des sites naturels de France ?
Nul doute que notre responsable marketing fraîchement recruté aura du pain sur la planche et qu’il faudra lui allouer un budget communication à la hauteur de la pente à remonter !
Sur la forme, j’ai certainement le tort de penser que nous prenons un risque majeur. En effet, la charte d’éthique et de déontologie votée par notre conseil d’administration et publiée sur notre site Internet www.ffme.fr stipule en sa page 9 « être dirigeant c’est notamment contribuer au fonctionnement démocratique [de l’association] et en sa page 10, je cite : Les institutions sportives [fédérations, etc.] s’engagent à un fonctionnement démocratique qui permet à leurs membres d’exprimer leur point de vue. Certains ne pourraient-ils pas considérer qu’une décision d’une telle importance en pleine crise sanitaire, sans véritable débat démocratique, soit une infraction avec les principes définis par la charte d’éthique et de déontologie du sport français adopté par l’assemblée générale du CNSOF le 10 mai 2012 ?
Si tel était le cas, prévoir en plus du budget, du pain et de la planche, une solide baguette magique pour notre responsable marketing. En effet, certains adhérents s’en sont déjà émus et d’autres trop prompts à réagir voulaient symboliquement déchirer leur licence et la renvoyer – je cite - à la Fédération Française des Murs d’Escalade… La plaisanterie à propos de l’acronyme fédéral, dont on se demande si elle est déplacée ou pertinente, n’aura échappé à personne.
Mais ceci mis à part, j’aime trop nos falaises, notre Fédération pour laquelle je m’investis depuis 30 ans, et, j’ai encore trop d’estime pour son Président pour laisser faire sans réagir ce que je pressens comme deux erreurs historiques, tant sur le fond que sur la forme.
Aussi, Monsieur Le Président, Mesdames et Messieurs les membres du conseil d’administration, j’ai l’honneur de vous demander de reconsidérer votre point de vue, et d’instaurer un véritable débat démocratique autour de cette question laquelle se résume à « Acceptez-vous de payer vos licences 10 euros de plus pour sauver 30 ans d’investissement associatif et plus de 500 falaises ? »
J’invite à l’occasion de cette lettre ouverte tous ceux qui se sentent concernés à vous en faire part également et à vous soutenir dans cette démarche. Puissions-nous à nous tous modifier positivement et démocratiquement le cours des choses, surmonter cette crise, réinventer une saine gestion des Sites Naturels d’Escalade et en sortir grandis, unis et plus forts : cela vaudrait bien une médaille, fut-elle olympique…
Philippe Bugada, Aiguines, le 1° mai 2020