L’escalade du futur

Je rappelle que le principe de l’escalade est de se confronter volontairement à des difficultés dans une voie. Et l’éloignement des points fait partie des difficultés.
Quand qqun utilise des artifices pour réduire les difficultés d’une voie, on peut juger qu’il ne souhaite pas se confronter aux difficultés de cette voie.

Le problème est que l’exception d’hier devient la norme de demain.
Par exemple je vois souvent des cordées en grande voie qui tirent à quasi toutes les dégaines. Ils grimpent donc la cotation obligatoire, mais ils estiment avoir grimpé correctement la voie, et avoir grimpé la cotation libre.
Quand ils font une voie dont la cotation obligatoire est la cotation libre, ça leur fait tout drôle… Et on les voit se plaindre que ce n’est pas équipé correctement.
Lors d’un rééquipement, la voie pourra être « modernisée » pour être accessible « au plus grand monde », et des points seront ajoutés pour réduire la cotation obligatoire, dénaturant le caractère de la voie.
En plus de participer à l’uniformisation progressive du style des voies, ces modifications augmenteront la fréquentation, avec des cordées qui n’ont rien à y faire (= qui grimpent n’importe comment dans ce niveau), ce qui accélèrera la patine.

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Donc si on suit ce raisonnement Alex honnold ( et tous les furieux de ce style) est le seul à pouvoir dire qu’il grimpe… nous nous rampons et n’avons pas le droit de dire que l’on s’amuse . Car au fond ça n’est qu’un jeux… j’ai connu ce genre de mentalité en surf . En faiton est toujours le « chikken « de quelqu’un, soit on tend vers un idéal, en s’élevant, soit ( et c’est plus facile ) on crache sur ce que l’on considère comme des faibles…

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De toutes facons l’escalade du futur est déjà là ! Grimpe 3D en réalité augmentée…

Ton raisonnement (ou moquerie) Bourass, est celui d’un certain compétiteur, celui qui ne peut pas imaginer la grimpe hors des règles relatives à l’art de grimper telles qu’on les trouve en compétition. Ou du moins celles reconnues de tous, qui permettent de valider une performance.
Un certain compétiteur qui n’a peut-être pas connu la compétition mais qui a l’illusion d’y être et qui ne peut pas imaginer une grimpe hors de ses sentiers.
La compétition qui peut être réelle quand on s’y frotte ou bien fictive quand on y est seulement dans sa tête, peut conduire :

  • soit à la frustration quand la personne est dans la compétition mais a du mal à la vivre en réalité.
  • soit à l’humilité quand la personne s’est largement frotté à la compétition et dépasse ses médailles, c’est à dire quand elle observe le monde sans faire tinter ses dorures métalliques.
    Si la moquerie avait été une douceur à l’encontre de tous ces personnes s’essayant à la grimpe à leur façon, je n’aurais pas écrit et parlé de mesure ou de compétition. C’est une question qui pour moi revêt une importance énorme parce que la mesure quand elle devient une échelle de l’estime de soi s’insinue dans toutes les relations et génèrent frustration, jalousie et moquerie acerbe.
    C’est le coté sérieux qui ne va pas.
    Sur ce, bonne grimpe à tous
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En lisant le premier post, je m’attendais à ce que ça parte en cahouette, mais pas à ce point !!! Y a des réponses tellement à l’ouest !!!

L’escalade, c’est un jeu et du plaisir (comme tout le reste dans vie). Si pour certains, le plaisir c’est d’envoyé du bois du gros bien engagé et de se foutre minable en prenant des plomb énorme, grand bien leur fasse !!!
Mais très peu pour moi. Je n’ai jamais utilisé de perche ou de crash en départ de voie, mais je peux comprendre qu’on les utilises. Et la perche, peut permettre de travailler une voie d’une niveau au dessus du sien et finalement, finir par la sortir sans perche… Je suis bien content que les potes laisse les paires dans des voies trop dur pour moi …

Les gars qui fanfaronnent a grimper sans perche et crash avec le premier point à 4m, je l’ai invite à venir faire un tour dans certaines falaises de Bourgogne, avec des départs super patiné, exposé, puis voie engagée. On verra si ils continuent de rouler des mécanique !
Y en a un tas qui envoie du bois et qui se sont pisser dessus pour clipper le premier point …

Pour rappelle, une chute de 4 m au départ, même parer, c’est la garantie de niquer sa saison de grimper !!!

Perso, si je viens faire chier la cordée d’à côté, ce n’est parce qu’il ne respect pas « l’esprit de la voie », mais parce qu’ils se mettent en danger avec une pratique non adaptée au site (pas de casque alors qu’en avril la falaise dégorge de partout par exemple) ou pratique dangereuse (assurage bien mou sur le 1er pts, etc …)

Grimpez comme vous voulez, mais grimpez safe !
Bonne année de grimpe 2019 !

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C’est à se demander comment on a fait pour grimper en couenne jusqu’à aujourd’hui sans crash pad…
Quand une voie est patinee avec un départ proche du niveau max de la voie, je ne la grimpe pas tout simplement. Avec ou sans crash pad, je n’ai aucun plaisir à grimper une voie patinee.
Mais c’est très bien que certains y prennent du plaisir, au moins ils n’encombrent pas les autres voies.

En tout cas, à la lecture de ces réponses, je pense qu’il y a un marché pour des crash pad spécial couenne, et aussi des crash pad spécial grandes voies (légers et gonflables). Sans oublier les versions renforcées pour la cascade et le dry.

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Peut-être qu’à Grenoble vous avez la chance d’avoir des falaises aussi pures que dans les années 60, mais en plaine beaucoup de départs sont patinés sur les classiques (et une classique en plaine c’est une voie belle comparée aux bouses d’à-côté), le reste de la voie devient correct passé le 1er point. Nous qui arrivons 40 à 50 ans après la guerre, on doit composer avec ce qu’on a.
La plupart du temps une parade suffit, d’autres fois on a du bol en faisant l’équilibriste. Et parfois ça casse (talon, orteils, cheville).
À ce compte là autant se moquer aussi de ceux qui portent un casque.

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On peut aussi depatiner les voies, il y a des techniques au point aujourdhui.

Mais on peut aussi se demander pourquoi le depart de la voie est patinee ?
Ce n’est pas obligatoire. Il existe des voies qui ont plus de 30 ans où seul le crux est patiné.
On peut en conclure que c’est le comportement des grimpeurs qui accélère la patine.

Et toutes les critiques des mauvais comportements ont pour but de faire prendre conscience que quand on grimpe mal, on accélère la patine. Et si on souhaite préserver autant que possible son terrain de jeu, on se doit en premier d’éviter ces mauvais comportements.

Mais bien sûr, comme tout est fait pour que l’escalade se résume à une activité de simple consommation, avec dégradation d’un produit initial et production de déchets, la plupart des grimpeurs sont loin d’être dans un état d’esprit de laisser les voies dans l’état dans lequel ils les ont trouvé en arrivant, et encore plus loin de comprendre que leurs actions de petit humain fragile peut dégrader une falaise en rocher multi millénaire. Surtout que le rocher est souvent inconsciemment assimilé au mal étant donné qu’une petite pierre peut nous tuer en tombant, donc aucun scrupule à le dégrader, c’est bien fait pour sa gueule.

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Pas sur de voir ou tu veux en venir, mais je te comprends : moi aussi le manque de neige me rend nerveux et susceptible.

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En salle, c’est sur. En extérieur, je suis plus sceptique.
Et puis c’est bien connu, les jeunes sont des petits cons qui font nawak et nos anciens étaient irréprochables, la preuve :
dans les topos CAF des falaises bourguignonnes de Fixin (topo de 1995) et de Saffres (ancien topo de 1992), on peut lire assez régulièrement sur les classiques : « très belle, attention toutefois à la patine » ou « Magnifique mais très patiné »

Donc bon, la consommation comme explication de la destruction des falaises… bof bof …

ben quand on arrive dans une voie au départ patinée, on la laisse en l’état
surtout ne pas suivre de conseil de ce genre:

après ça, on pouvait aller grimper tranquillou sur le granit!

Oui, carrément !!!
Cela dit, le granit ça adhère, même quand ça semble lisse, contrairement au calcaire patiné qui ne sert qu’à ce recoiffer ^^

C’est pourtant ce que fait Michel Piola depuis un moment déja…

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Je n’ai jamais prétendu que le non respect du rocher (et de l’environnement dans lequel on grimpe) était nouveau.
Mais c’est une éducation à renouveler perpétuellement, étant donné que chaque année il y a 800000 potentiels nouveaux grimpeurs en France.

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J’ai compris le contraire avec cette phrase : "Mais bien sûr, comme tout est fait pour que l’escalade se résume à une activité de simple consommation, " car ça, c’est nouveau, donc nouveaux grimpeurs.

Mauvaise compréhension de ma part du coup.

Ben non, ça fait plus de 30 ans que c’est comme ça.

je crois bien qu’on peut lire ça sur plus ancien dans le secteur, je regarderai sur mes vieux topos :slight_smile:

Sur les topos de mon père il y avait déjà des mentions de patine à Fixin, Cormot et Saffres, sur les voies faciles (années 80).

Tu dois te méprendre… je viens de regarder mon topo et il n’est pas du tout fait mention de patine sur Saffres… au contraire il est surtout question de voies aux blocs branlants, au lierre…