L’escalade du futur

Moi ceux qui souhaitent imposer une manière de grimper en falaise équipée, j’ai l’impression que c’est les mêmes qui pousseraient les hauts cris pour une course en montagne sans téléphone portable.
Il y a des règles. En falaise équipée faut engager. En montagne ceinture et bretelles.
Bon je vais m’organiser une petite rando pour cet été, sans téléphone mais avec le casque. C’est mal? Pas grave.

Tu envisages la couenne comme un entrainement à la pratique alpine , ça c’était valable dans les années 80 , aujourd’hui la couenne est une discipline à part entière pour une grande partie de grimpeur , comme la SAE pour certain. Après il est vrai que la standardisation de l’équipement dans les années 90 a changé la donne en couenne en GV et en TA avec l’évolution des coinceurs . En gros l’escalade du futur aussi paradoxal que cela puisse paraitre est né en même temps que la Claret.

C’est toujours vrai, nombre d’alpinistes font de la couenne pour se préparer

Je suis d’accord avec certains de tes propos (notamment sur le fait qu’il soit primordial de ne faire aucune modification définitive), par contre je trouve que le terme d’échelle à poule est méprisant envers l’escalade sportive bien équipée et discrédite ton discours en cherchant forcément à opposer les deux pratiques.

Un grimpeur reste un être humain avec des envies changeantes d’un jour à l’autre et peut très bien être dans un jour à engager puis le lendemain ne pas avoir trop la motivation ou avoir lâché tout son jus.
De plus j’espère que l’intérêt des voies de Claret réside aussi dans la qualité de l’escalade qu’elles offrent, ce qui rend tout à fait compréhensible que quelqu’un ait envie de les grimper même sans le critère engagement. Charge à lui d’être honnête et de considérer qu’il n’a pas fait la voie, juste grimpé des beaux mouvs.

Après là où je trouve un peu paradoxale ce genre de remarque de la part de grimpeurs ‹ historiques ›, c’est que le mec qui met sa chasse d’eau ou qui perche il ne modifie pas la voie, donc s’il fait une connerie, le jour où il s’en rendra compte il pourra toujours s’amender sans que ça laisse de traces ailleurs que dans sa conscience. Vous êtes sur que vous nous avez pas détruit le futur challenge d’Adam Ondra dans les années 80-90 quand ça taillais et sikatait joyeusement à tout va??

j’avais lu un article d’un windsurfer professionnel, qui disait qu’au bout d’une longue période de pratique un sportif ne progressait plus, s’emmerdait et deux choix s’offrait à lui : soit il devenait arrogant et considérait les nouveaux pratiquant comme des blaireaux,(ce qui ne le faisait pas progresser) soit il avait encore le courage de se mouiller et changeait de discipline (dans son cas il était passé au kite…) moi je n’ai jamais eu le temps de m’emmerder, passant du wind au surf puis à la chute libre puis au Kite au golf et enfin pour revenir à mes amours de jeunesse : l’escalade. je n’ai jamais été très bon dans aucune discipline, beaucoup m’ont considéré comme un blaireaux, j’en sourit et regrette juste que la vie ne me laisse pas le temps d’essayer d’autres jeux… perso je n’aurai aucun scrupule à biscuiter a Claret ou ailleurs , je prendrais soin de brosser ma cake en partant et si ça vous embête moi ça m’en touche une sans faire bouger l’autre…

Non, non pas du tout.

Je considère le couennage comme un sport en soi, avec sa propre éthique, et mes réflexions sur la nécessité de savoir engager s’appliquent à ce champ de la grimpe.

Rien que pour faire appel à mon expérience perso, y a 15 jours on est allés grimper en Ariège sur un site dont l’équipement n’a pas bougé depuis la fin des années 1980 et où je n’avais pas grimpé depuis 20 ans. Du sol j’ai trouvé bizarre de voir des maillons dans des voies faciles (autour de 5c/6a). Effectivement, sur les deux voies dans ce cas, y avait 5/6m entre le 2è et le 3è point. Nos prédécesseurs avaient tout simplement jeté l’éponge passé le 2è point (qui était le 3, puisqu’un premier a été rajouté entre le sol et l’ancien premier point) et alors que le pas oblig’ se trouvait entre les deux. Avec un peu plus d’habitude à un équipement moins rapproché, ils seraient passés sans souci.

J’ai également le souvenir d’une couenne en Espagne où la distance était conséquente entre le dernier point et le relai… qui n’était plus là !! Il m’a fallu faire une traversée ascendante vers un autre relai qui était à droite, la chute devenant proscrite dans ces conditions-là. Je suis sûr que pour des grimpeurs habitués à des sites totalement aseptisés, une interventions des bomberos n’aurait pas été exclue.

Pour le taillage, j’ai plutôt le souvenir que c’était également mal vu dans les années 80 et 90.

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Peut-être juste pour changer de site ?
Si on habite ds le coin et qu’on est déjà aller 3-4 fois sur tous les sites ds un rayon de 1h de voiture, on peut vouloir essayer autre chose ? Découvrir, sans avoir à subir les sarcasmes de dieu sait quel donneur de leçon ?

Il n’est pas rare sur ces falaises équipées dans ces années d’avoir des retours au sol jusqu’au 3e point et je crois pouvoir dire que les grimpeurs des années 80/90 n’étaient pas les mêmes que ceux d’aujourd’hui sur bien des aspects… notamment à cause de l’équipement que l’on trouvait en falaise (« normal » pour l’époque) (sauf toi, mais toi t’es un « vieux » maintenant circussinet :kissing_heart:) bref : un peu juste dans le niveau avec le pas entre les points et tu flippes ! Il faut reconnaître que la marge mentale/psycho n’est pas la même à avoir qu’avec le point au niveau du kiki

Et si tu n’as pas le niveau pour poster sur un forum, tu vas ailleurs?

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C’est grave : tout le monde sait qu’il n’y a que deux sites d’escalade en France : Céuse et Fontainebleau. Le reste est anecdotique.

Tu trouves vraiment des voies exceptionnelles et le terme est faible. Vraiment. Sans déconner.

« Un pont sur l’infini » 6b m’a fait plus peur que n’importe quelle voie de Claret par exemple.
« Petite illusion » 7a+, y’a fallu que j’y retourne plusieurs fois pour maîtriser ma peur aussi.

Oui, enfin, faut pas déconner non plus : dans mon topo de 1993, j’ai mis une bonne quarantaine de coche uniquement dans des voies 5-6c+. Jamais de 7 apparemment. En trois ans, de 1994 à 1997, pour des raisons de pied à terre sentimental à Claret. Et je suis un des plus trouillards de la terre !

De Claret, je me rappelle de l’absence de parking le long de la route où il fallait avoir sa voiture vide et ouverte pour ne pas te faire braquer. Je ne me rappelle pas avoir croisé grand monde. Je me rappelle de voies plutôt à mon goût à gauche sur des plats avec des 6b et 6b+ plutôt faciles à vue. Je le rappelle avoir pensé que ces voies seraient rapidement surpatinées en raison du grain du rocher fin et du fait qu’elles étaient faciles - et moins raides que le reste - et que du coup on allait toujours dedans. Et c’est un peu tout.

Je veux dire, je connais les histoires de Rouzo, Bauzille et tout, mais je ne me rappelle pas d’engagement. Enfin du moins, ça ne m’a pas marqué en fait.

Mais je crois que l’engagement concernait plutôt les voies en 7 dans le toit au centre, non ?

ça ne m’ a pas semblé si engagé que ça.
certes, il faut grimper entre les points (ce qui signifie que l’on ne grimpe pas dans le niveau de la voie qu’ au niveau du point, mais sur la globalité de la section entre les points), et c’ est pas des points tous les 1.5 m.
pas pire que dans d’ autres falaises. Particulièrement sur des fins de voies où il peut y avoir pas mal d’ air entre le dernier point et le relais (ou qq points de haut de voies): Gorges du Tarn, Buoux, Sainte victoire, par exemples

ben je n’irais pas spécialement pour cela, mais si j’y passe je ne me priverais pas d’une visite sous prétexte qu’il faut se conformer à des méthodes risquée, engager oui me péter non… et personne n’a à me dire ce que je dois faire…

Quand on observe l’évolution de l’escalade depuis les années 60, on est bien obligé de constaté que les points sont de plus en plus rapprochés. Bientôt, on n’aura pus besoin de grimper entre les points.
Quant à l’utilisation de la canne, il est normal qu’un grimpeur vieillissant en éprouve le besoin car les genoux ne sont plus ce qu’ils étaient.

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Je lis je lis et ça me fait doucement rire.
Franchement, mais laissez les gens faire ce qu’ils veulent!!! S’ils veulent grimper helitroyés par des drones, c’est leur histoire. Ils font ce qu’ils veulent!

Comme disait @Munch sur un autre topic:
Le degré d’inutilité des questions existentielles de l’Homme est proportionnel au confort de la société dans laquelle il vit
Franchement, j’ai gardé la phrase sous la main depuis parce que je trouve ça tellement vrai!

Tant mieux ! Mais pourquoi doucement ?

Cela dit, c’est une simple constatation, pas une opinion.

C’était exactement ça sur le site ariégeois que j’évoquais.

C’est peut-être vrai… mais ça ne m’empêchera pas de te couper la corde la prochaine fois qu’on se voit rien que pour l’avoir dit.

Avec l’effet paradoxal qu’un équipement éloigné dans le 5/6 est plus problématique que dans le 7/8 où tu as souvent la chance de faire seulement un gros trou dans l’air.

« A mon époque » (attention Moon à ce que tu vas dire…), en falaise on apprenait à voler. Je me demande si ça se fait encore aujourd’hui (en tout cas je ne l’ai jamais observé sur des sorties de club).

ouaip et je commande de l’agneau saignant…:sunglasses:, ta comparaison ne vaux pas plus que ton argumentation…

y a un site a coté de chez moi, équipé dans les années 80/90, des que tu dépasse les 5sup ca devient aérien, j’ai repensé mon approche face a la canne depuis que je croise l’ouvreur avec une :stuck_out_tongue:

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Et l’ouvreur d’un site n’en a pas la propriété… mais je crois qu’on se répète…