Incidence du web collaboratif sur les ventes de topos papier

Y en a plus que tu ne crois des comme toi, qui veulent bien cotiser.
A vrai dire c’est la majorité si je regarde les grimpeurs que je connais.
Ça vaut vraiment le coup d’essayer, pour de bon. Surtout avec l’aide d’acteurs qui ont l’expérience de l’équipement, et de son financement.
Ça peut vraiment bien marcher, franchement.

Les gens dont tu parles sont nés avec ces techniques. Ceci explique cela. On en n’est plus à fabriquer des topos à la plume d’oie sur parchemin. Quoique, dans mon jeune temps, je recopiais les topos au crayon sur un bout de papier, moyennant, pour aller plus vite, une flopée d’abréviations sibyllines dont je n’arrivais pas toujours à me rappeler le sens. Ce qui nous valait parfois de fulgurantes erreurs d’itinéraire.

1 Like

Y en a même qui font des topos de fontaines :slight_smile:

Sinon, si je comprends bien ton discours :

Donc les grimpeurs aisés financièrement n’achètent pas les topos.

Et les personnes peu aisés financièrement ne font pas d’escalade.

Du coup, qui achète les topos ?

Copier les livres, c’est un mode d’obtention d’information banalisé dès l’enfance, depuis des dizaines d’années, avec la technique et les profs qui photocopiaient les livres, les lycéens et étudiants qui font pareil en masse, etc. C’est un rapport global à l’usage du livre, la moralité à le copier, à des éditeurs et ayant-droit qui sont intangibles et théoriques.

Bref, la copie, c’est pas un truc propre à l’escalade.
Et comme le signale François, la copie de topos, c’est certainement pas propre à une nouvelle génération de grimpeurs.

Sinon le premier objet culturel en France aujourd’hui, c’est certainement le jeu vidéo (3,6 milliards €), ce qui démontre que l’avenir du livre-topo c’est le jeu vidéo-topo. :slight_smile:

Voici ce que font certaines organisations de grimpe US qui vivent de dons : RRGCC - Startseite | Facebook

Peut être dans les amateurs de ta i … mais en falaise aseptisée ils deviennent majoritaires et toutes les statistiques sur le nombre de pratiquants en rapport au nombre de licenciés (toutes fédérations confondues) montrent que le grimpeur lambda est sans liens associatifs

Ça fait plaisir de voir un ouvreur… ouvert :slight_smile:

Ben oui, étant donné que tout a été fait pour que l’escalade puisse être « consommée » comme une séance de fitness ou un petit jogging dans un parc.
Je ne dis pas que c’est mal qu’il existe des sites très aseptisés, mais la dérive est quand ce genre de site est mis comme exemple d’objectif à atteindre pour toutes les falaises possédant des voies. Alors qu’au contraire, ça devrait rester des exceptions (actuellement ce genre de sites sont minoritaires si je ne me trompe pas).

Bah il faut être aveugle pour ne pas voir croître le nombre de gars avec des photos sur smartphone au pied des voies (majoritaires à Ablon et Crept récemment).
Après ça peut m’arriver : la disponibilité des topos papiers est problématique : pas commode de trouver le topo lorsque l’on n’est pas à coté, alors que l’on a vite fait d’envoyer un SMS aux copains pour demander qui l’a et d’obtenir le pdf en retour ou de regarder sur C2C (par exemple le topo de Hieres sur Amby).

Je suis comme Franchouillard, je préfère largement le papier mais c’est générationnel : ma fille préférera toujours son smartphone …
Par principe j’achète les topos papier (stockés dans le Besta de 200kg pendu au dessus de ma tête en ce moment, ce qui constitue peut-être ma plus grande prise de risque récente en escalade), sauf lorsque je trouve qu’il y a abus manifeste : des topos très chers, segmentés volontairement en plusieurs tomes sans que l’équipement justifie tout ça.
Mon club achète également tous les topos et il arrive que l’on fournisse du matériel à quelques clubs équipeurs (mais c’est bien modeste).

Dans un monde idéal, une loi des « sports natures » permettrait de fréquenter des espaces privées ouverts (chemins en forêt, sentiers, falaises) sans que la responsabilité des propriétaires soit engagées et la fédération délégataire participerait à l’équipement sans pour autant imposer sa norme.

Perso je ne prend quasi plus le topo au pied des voies ou dans la voie (le mien ou celui du pote) : 500g de moins, et pas de risque de l’abimer si on se prend la flotte ou qu’on le laisse tomber (alors que le smartphone est étanche). En sachant qu’il s’abime et se salit toujours un peu dans le sac.
Du coup, comment savoir si un grimpeur avec la photo du topo sur smartphone a aussi le topo papier ou non ? Il y en a qui ne l’ont pas bien sûr, mais quelle proportion ?

Ce n’est pas que la copie qui est en cause … mais une philosophie de vie basée sur des « plans » et des « combines » qui mine le système ! Obtenir sans contre partie est pour certains un fonctionnement naturel qui ne pose pas de problèmes éthiques

Je veux bien mais en quoi ça empêche de se mobiliser de notre côté ? On force personne à s’associer et heureusement, mais au moins que ceux qui le souhaitent le fassent. Et puis il peut aussi y avoir plusieurs moyens de participer au financement coexistants…ce qui m’étonne c’est qu’à mon avis tu aimerais plus d’implication en général mais tu baisses les bras d’avance.
C2c peut être un moyen parmi d’autres pour faire passer le message et donner l’exemple : tout comme JMC qui fait passer le message dans son topo, et lance une alerte dans le but d’éveiller les consciences.
En tout cas, le support numérique et le forum sont des moyens à utiliser tout autant que le livre de nos jours. Surtout pour être en contact avec la ou les générations qui viennent/à venir. Le réflexe d’aller chercher de l’info sur le web est quand même largement répandu maintenant.
Bref : quel risque y a t il à y croire ? Au pire on a tort et ça ne marche pas…ce qui serait pas malin, c’est de rater une formidable occasion que ça marche, et que les stats dont tu parles évoluent dans le bon sens : vers une responsabilisation des pratiquants.
Ça va le faire, avec cette idée et d’autres, il y a toujours moyen tu crois pas ?
Mais bien sur que tu y crois, vue ton implication dans le domaine !

Et encore pire, certains achètent leur van d’occasion, voir achètent un utilitaire d’occasion et le transforme en van !
Enfoirés ! Pas étonnant que l’industrie automobile française licencie avec des radins de ce genre !

Rien n’arrive par hasard quand un fonctionnement devient majoritaire ce n’est jamais un hasard … c’est que les mentalités étaient en phase avec le phénomène
Que ce soit les salle de fitness grimpe sur plastique ou les sites aseptisés sur goujons où scellements … la société les valide parceque tout est en phase pour cela
Ce we a remigny en Bourgogne toutes les voies étaient prises par les gymnastes grimpeurs … c’est inéluctable notre société ne favorise pas les pratiques que tu voudrais mettre en avant!
Mais cela n’a rien à voir avec le refus de participer (souvent en se réclamant faussement marginal … en y voyant même des valeurs morales illusoires)!
Les gens acceptent de payer pour pratiquer du tennis ou prendre le bus … mais ils veulent rien payer pour grimper ! Ceux qui grimpent sur des parois sans aucun coût de fonctionnairement (à part le secours) sont tellement minoritaires qu’il n’entrent pas dans le raisonnement global!

Et bien comme tu es membre d’un club qui équipe, pousse les propriétaires des falaises équipées par ton club pour qu’ils rendent l’accès payant.
Pareil à Presles : va voir les propriétaires pour leur présenter un business plan qui leur rapportera plus que les locations de chasse. Quoiqu’ils peuvent faire les 2 : une fois l’accès totalement contrôlé, ils peuvent interdire la falaise une partie de l’année.

Je pense que c’est plutôt une question d’offre et de demande, quand du gratuit est disponible, on ne veut pas du tout payer tout simplement. :slight_smile:

Tout à fait et cette évidence, replace les chiffres annoncées par les fédés du nombre d’adhérents … combien de personnes prennent leur carte de club uniquement pour pouvoir accéder à la SAE de l’association? Ils sont adhérents sans aucune fibre associative mais uniquement parce que c’est moins cher à la séance que les salles privées!

Sinon et pour répondre au fond du débat

[quote=« el_celtico_de_la_pampa, post:52, topic:188502 »]
Bref : quel risque y a t il à y croire ? Au pire on a tort et ça ne marche pas…ce qui serait pas malin, c’est de rater une formidable occasion que ça marche, et que les stats dont tu parles évoluent dans le bon sens : vers une responsabilisation des pratiquants.[/quote]
Rien n’existe gratuitement en totalité … certes le bénévolat aide en terme de moyens humains, mais le matériel a un coût et il doit être financé!
Offrir les topos gratuits (ou encore plus grave les vendre a titre purement mercantile comme les Rockfax) c’est dans beaucoup de régions, scier l’arbre qui produisait les fruits! Certes il est possible d’étudier d’autres sources pour que les dollars arrivent dans les caisses des équipeurs et clubs gestionnaires de falaises (je pense aux subventions à but touristiques dans les régions propices) … mais c’est imparable il faut du fric!
le monde est commercial et les rêves de grand partage communautaire (C2C) de la pure illusion … si la nourriture est à la portée de tous gratuitement … rapidement il n’y en aura plus car c’est le profit qui permet de produire … le monde global généreux et convivial n’existe pas dans la vrai vie!
L’ECI a juste pointé du doigt que la délivrance en masse d’infos gratuites sur le web risquait de couler l’économie de gestion des falaises.
Une activité (l’escalade en falaise équipée) totalement à repenser (car rien n’est gratuit à utiliser … il faut en avoir conscience) où sans doute l’accès payant serait la bonne solution à moins que grimper soit reconnu d’utilité publique et donc, à ce titre, comme l’école publique subventionné!
Dans tous les cas la démarche de publication massive des topos par C2C pose la question:
En fonction du caractère « consommateurs » des utilisateurs … va t elle couper les ventes de topos à plus ou moins longue échéance?
Perso je ne sais pas … pas certain (mais la mentalité des 18/25 ans m’échappe sans doute!
Pour l’instant ce n’était pas parfait, et il y avait des déviances (topos trop chers, topos fédéraux qui ne servent pas que aux falaises, topos privés qui servent à enrichir un ayatollah local etc ) mais c’était la seule solution pour trouver, quand les subventions se font rares, l’argent nécessaire à l’achat de tout ce que le bénévolat ne peut pas fournir ! (certes et y a qq cas de mécénat dans l’équipement … on peut aussi rêver à ça)

mais pourquoi? on n’est pas dans la situation d’un club de foot qui n’aurait pas de terrain et ne pourrait pas s’entrainer et jouer des matchs!

Apres qu’il faille maintenir l’access a notre terrain de jeu (et dans une certaine mesure entretenir cerains equipements en place) on est bien d’accord - et en ce sens une structure comme l’access fund serait tres bien.

Probablement beaucoup, ceci dit c’est aussi une porte d’entrée dans le monde associatif pour faire naitre de nouvelles vocations :slight_smile: donc ce n’est pas totalement négatif sur le plan humain.

En fonction du caractère « consommateurs » des utilisateurs … va t elle
couper les ventes de topos à plus ou moins longue échéance?
Perso je ne sais pas … pas certain

Je n’ai pas 25 ans (plutôt 33) mais j’ai grandi avec le tout gratuit sur internet donc payer un film ou un jeu a tendance à me sortir par les yeux parce que j’ai pris l’habitude d’y avoir accès en 3 clics sans perte d’argent.

Du coup mon mode de consommation est devenu le suivant:

  • je télécharge un film, une musique, un jeu gratuitement
  • je consomme
  • si la qualité est vraiment au rendez vous (comprendre par la que le film m’a touché ou que je me suis énormément amusé, que j’ai pas eu l’impression de me faire arnaquer etc…) alors j’achète le film/jeux/n’importequoi pour soutenir le créateur. Je serais même pret à participer a une campagne de financement participatif pour l’émergence d’un nouveau projet.

Par contre, je n’aurais aucunement acheté 95% des bouses que j’ai pu consommer sans grand plaisir. Je pense que le raisonnement peut s’appliquer facilement aux topos. D’ailleurs j’ai vu plusieurs personnes dire qu’ils achetaient les topos pour soutenir les equipeurs.

La conséquence de tout ca, c’est que pour réussir à faire de la vente il faut faire de la qualité. L’avantage c’est qu’en retour une bonne partie des nouveaux acheteurs sont bien plus impliqué qu’un lambda qui achète son topos parce qu’il n’a pas le choix. En prime n’est pas content à la fin et n’acheterons donc surement pas le suivant et la prochaine fois il fera une photocopie ou piquera un pdf a un copain.

C’est une transformation du modèle économique qu’il faut accompagner en connaissance de cause plutot que d’essayer de contrer. Le travail à fournir est différent et demande peut etre plus d’engagement personnel c’est peut être ce qui coince réellement dans tout ca, le changement.

Mais tout ca n’engage que moi :slight_smile:

edit: attention je ne dis pas que la plus part des topos sont nul en parlant de faire de la qualité. Je fais simplement une généralité sur ce qu’il faudrait faire à mon sens.

2 Likes

je le fais aussi … mais perso j’ai conscience que c’est une attitude de parasite social car ces produits sont issus d’une industrie qui doit se financer!

1 Like