Hausse du niveau de l'initiateur escalade FFCAM et crise du bénévolat?

J’ai obtenu le moniteur « grandes voies » FFME par VAE. J’ai donc mis plus de 10 ans à l’obtenir, mais sans faire de stage :smiley:
Je pense que les personnes que j’emmène maintenant ont nettement plus de chance qu’il y a 10 ans :wink:
J’ai emmené des personnes en grandes voies dès qu’elles savaient grimper en tête et après apprentissage du relais réversible ainsi que le rappel en situation « école ». J’ai toujours grimpé en réversible, mais c’est presque toujours moi qui descends le premier dans les rappels.
Mes motivations: faire une GV, transmettre mon « savoir » et partager un bon moment. :slight_smile:

Après un an de pratique j’ai passé mon brevet CAF d’initiateur escalade, à l’époque il n’y avait qu’une formation (2x4 jours) et elle intégrait tous les domaines de la SAE à la grande voie sportive. Je n’avais pas une grande expérience en grande voie à l’époque mais c’est passé.
J’ai passé ma voie de test en tirant au clou pendant que le guide regardait ailleurs, faute avouée quelques années plus tard :stuck_out_tongue:

[quote=« eric_toulon, id: 1516411, post:120, topic:133725 »]Et si vous deviez suivre une formation, combien de temps pensez-vous qu’il vous faudrait y consacrer ? Et combien de temps souhaiteriez-vous y consacrer ?
Sachant que le cursus « moniteur grandes voies » FFCAM prévoit 4j et un niveau 6a (oui vous aurez remarqué qu’il faut 6b à vue dans le SNE en-dessous)[/quote]
8 jours c’est largement suffisant pour l’intégralité de la formation (SAE, couenne, grande voie), niveau 6a. Quand on arrive dans ce genre de formation c’est qu’on s’y intéresse vraiment et qu’on est déjà autonome sur tous les terrains concernés par la formation, il n’y a pas tant de manips que ça à voir.

La formation grandes voies est un peu longue parce qu’il faut le temps de valider les compétences en situation réelle à mon sens. Effectivement si on arrive avec le bon bagage il n’y a pas tant de manips mais n’empeche qu’il y en a pas mal :

  • grimper à 2 ou à 3
  • relais sur sangle et sur corde
  • assurage sur appareil type reverso ou sans appareil
  • reverser
  • le rappel
  • les manoeuvres de secours du haut et du bas
  • remontée sur corde
    Et mettre tout le monde en situation dans toutes ces configurations c’est forcément un peu long.

Je suis pas choqué par l’histoire du tire clou. Bien sur si c’est à tous les points ça pose question mais je pense sérieusement qu’un initiateur doit pouvoir tirer au clou sans se poser de question parce qu’il doit sortir sans se mettre au taquet. C’est très différent des attentes qu’on peut avoir avec un pro qui se doit d’avoir le niveau réel.

Pas choquant de tirer au clou, et même pour un pro.
Quand on est en grande voie avec un client, l’important, c’est quand même de sortir sans trop se mettre taquet, et sans trop perdre de temps.

[quote=« NofOOt, id: 1516673, post:124, topic:133725 »]Pas choquant de tirer au clou, et même pour un pro.
Quand on est en grande voie avec un client, l’important, c’est quand même de sortir sans trop se mettre taquet, et sans trop perdre de temps.[/quote]

Non mais je voulais parler du moment de l’évaluation surtout. Bon par contre un pro qui ferait du tire clou avec son ou ses clients je trouverais ça un peu choquant quand meme. Au delà du fait que ça signifie quand meme que le pro etime qu’il n’a pas assez de marge avec ses clients, je pense quand meme que pour l’image de la profession c’est préjudiciable. Un pro vend du rêve, le mec trop beau, trop fort, toujours souriant meme dans les pires circonstances, le mec facile qui domine…Si c’est pour être ridicule comme nous bénévoles ça fait bizare je trouve…

Il n’est sans doute pas nécessaire de vérifier systématiquement toutes les manips de chacun des candidats. Ce n’est pas dans le stage que tu vas montrer que tu sais assurer ou descendre en rappel, évidemment si l’encadrement voit que tu ne sais pas c’est éliminatoire mais il n’y a pas besoin d’un atelier spécifique pour ça.

Posté en tant qu’invité par Eric m’a tuer:

[quote=« eric_toulon, id: 1516692, post:125, topic:133725 »]

[quote=« NofOOt, id: 1516673, post:124, topic:133725 »]Pas choquant de tirer au clou, et même pour un pro.
Quand on est en grande voie avec un client, l’important, c’est quand même de sortir sans trop se mettre taquet, et sans trop perdre de temps.[/quote]

Non mais je voulais parler du moment de l’évaluation surtout. Bon par contre un pro qui ferait du tire clou avec son ou ses clients je trouverais ça un peu choquant quand meme. Au delà du fait que ça signifie quand meme que le pro etime qu’il n’a pas assez de marge avec ses clients, je pense quand meme que pour l’image de la profession c’est préjudiciable. Un pro vend du rêve, le mec trop beau, trop fort, toujours souriant meme dans les pires circonstances, le mec facile qui domine…Si c’est pour être ridicule comme nous bénévoles ça fait bizare je trouve…[/quote]
quand on confond rappel debrayable et debrayage d’un reverso dans l’assurage d’un second, il semble preferable de ne pas trop la ramener sur ce que doit faire, ou ne pas faire, un professionel de la montagne.

hé ho, on se calme, qui accuses tu de confondre rappel debrayable et debrayage d’un reverso ??

Réponds pas J2LH, il cherche juste à m’embrayer :wink:

Posté en tant qu’invité par Rantanplan:

[quote=« eric_toulon, id: 1516411, post:120, topic:133725 »]Je suis heureux de voir qu’il y a vraiment beaucoup de monde qui encadre en grandes voies. Ma première assertion, c’est à dire qu’il n’y a pas de crise du bénévolat, est donc démontrée. C’est donc bien un problème politique que nous avons, avec une hausse inconsédérée du niveau demandé et l’allongement conséquent des temps de formation.
En revanche personne ne décrit son parcours pour « emmener » des gens en grandes voies. Est-ce parce que tout à coup vous vous êtes senti capable ? Après une formation ? Pour faire le beau devant une belle ?
Et si vous deviez suivre une formation, combien de temps pensez-vous qu’il vous faudrait y consacrer ? Et combien de temps souhaiteriez-vous y consacrer ?
Sachant que le cursus « moniteur grandes voies » FFCAM prévoit 4j et un niveau 6a (oui vous aurez remarqué qu’il faut 6b à vue dans le SNE en-dessous)[/quote]

Emmener des gens en grande voie n’est pas tellement plus compliqué que de gérer une séance de couenne où il faut avoir l’oeil sur tout le monde.Par contre, c’est plus engagé. Personnellement, je l’ai fait dés le départ, après avoir eu l’initiateur TA CAF.
Il n’y pas tant de manips que ça indispensables .
Pour le participant en second , quasiment rien, il suffit qu’il ait la tête sur les épaules
Pour une cordée volante, connaître le relais et le rappel et être autonome dans le niveau
Pour l’initiateur, les aides au second,les réchappes,la remontée sur corde, savoir secourir depuis le haut et depuis le bas sur un rappel.
Tout ça se voit en 4 jours dans les stages TA . Evidemment, si on débarque là dedans, la première fois, on a du mal à tout assimiler. Mais la meilleure façon de finir de se former, c’est encore la pratique…et l’encadrement. Au début on y va tout doux, et après , comme on se le sent, et c’est parti !

Je dirais que c’est 2 fois plus compliqué, heureusement comme encadrer en couenne n’est pas compliqué encadrer en grande voie n’est pas très compliqué non plus.

Posté en tant qu’invité par Leo:

Des ouvreurs, pas des initiateurs.

En utilisant son cerveau.

J’ai ouvert l’année derniere une voie 5c/6a tellement belle techniquement qu’elle est la seule à être restée toute l’année dans le club.
Je grimpais du 5b.
J’ai mis des pas techniques que je trouvais élégants, utilisé des prises dont j’aimais la forme en les plaçant de façon « perverse », etc. J’ai mis des mois à être capable de sortir ma propre voie…

Et j’ai passé l’initiateur après (et je ne grimpe toujours pas en 6a, et je ne vois pas l’interet de demander ca pour faire initiateur).
Ouvrir une voie et faire grimper un débutant, ça n’a rien à voir, je ne vois pas le rapport.
Je ne comprends même pas l’interet de la question, en fait.

mais oui bien sûr,

tu as donc suivi une formation d’ouvreur?

donc tu l’as eu en solde puisque tu n’es même pas capable de remplir les exigences minimum.

c’est un bel exemple de l’inégal qualité des formations et du peu de valeur quelles ont, sauf au yeux de ceux qui les obtiennent.

[modéré]

Ce n’est absolument pas nécessaire et ça fait partie de la formation d’initiateur SAE. Il n’y a pas grand chose à savoir : assurer sa sécurité pendant l’ouverture, éviter de faire une échelle (il suffit en général de passer deux ou trois fois de chaque côté de la ligne de dégaine) et le reste est surtout une question de créativité.

La formation d’initiateur n’a pas de valeur pour le grimpeur, elle n’a de valeur que pour les clubs et le niveau de grimpe est un critère secondaire tant que le candidat connait ses limites.

Posté en tant qu’invité par Eric m’a tuer:

+1

Pour le club, le plus important est d’avoir des bénévoles qui s’investissent. Le niveau technique est un paramètre secondaire.
La formation d’initiateur a simplement pour objectif de cadrer un minimum le niveau de connaissance et de compétence afin que le Président du club soit « sécurisé » dans sa validation des personnes qu’ils jugent aptes à encadrer et initier.
In fine, ça reste toujours de la responsabilité du Président du club de « confier » un groupe à un « encadrant ».

nan rien bonne boure les cafistes

et vive le deux poids deux mesures

Nous avons mis en place une formation expérimentale sur 2 jours d’initiateur escalade. On pourrait parler de pré-initiateur ou de formation au co-encadrement quelque part…
En 2 jours nous avons balayé l’ensemble des ateliers permettant de faire passer une personne du stade de débutant à celui d’autonome en voie d’une longueur sportive équipée aux normes fédérale dans un secteur conventionné en-dessous de 1500m avec accés aux personnes handicapés…bon je plaisante mais l’idée était bien l’autonomie sur couenne et rien d’autre…
On a donc passé en revue comment apprendre à faire mettre leurs baudrier et le vérifier jusqu’à la réchappe ultime point de l’autonomie telle que je la considère sur couenne, en passant par le noeud de huit, la moulitête, la manoeuvre au relais etc…
Si le fait de ne pas demander du 6b à vue dans ce type de formation semble assez partager dans cette discussion; force est de constater que dans l’évaluation des stagiaires il nous a fallut prendre en considération une notion « d’aisance » en escalade.
Notion pour le moins flou que je pourrais définir comme la capacité à grimper en sécurité et « confiance » dans des voies de son niveau et/ou de niveau légèrement supérieur…
En clair, il me semble important de demander à un initiateur d’être à l’aise dans sa grimpe, décontracté, confiant dans sa sécurité ou, si l’on veut résumer la chose, d’avoir un initiateur qui grimpe …avec plaisir même dans la difficulté.
Pour autant, je me pose la question du bien fondé de cette demande. Il est peu évident de dire que quelqu’un qui ne dépasserait jamais son niveau max serait un danger pour un débutant. De même quelqu’un que l’on verrait peiner et se mettre terreur dans un 5b ne serait pas non plus en contrevenance d’une consigne de sécurité…
Finalement accepté cette demande, ce serait accepter qu’un initiateur ne serait pas seulement celui qui fait grimper en sécurité mais du coup peut-on se donner plusieurs objectifs ???

[—]

Modération : suite à ce post, une digression sur la moulitête a été déplacée dans une nouvelle discussion.

[quote=« Thomas C, id: 1514478, post:25, topic:133725 »]

Le but de l’initiateur c’est d’initier ! Pour progresser, il y a d’autres méthodes/stages. L’initiateur doit apprendre aux autres à être autonomes. Il n’y a pas besoin de grimper du 6b pour ça. La majorité des grimpeurs grimpent dans le 5 et grimpent pour se faire plaisir avant tout et non pour la performance.
Pour les stages d’initiation, un initiateur grimpant du 5c et maîtrisant les manips suffit. Pour des stages perfectionnement, ça n’est plus vrai, et là, le niveau 6b semble correct.[/quote]

Pour ma part je rejoins ce point de vue et celui de Zian au dessus.
De plus on parle peu de pédagogie et beaucoup de niveau, je trouve.
Un initiateur devrait aussi être testé sur ses capacités pédagogiques.

J’ai un autre exemple, similaire, l’an dernier on a essayé de faire bouger le brevet d’initiateur ski de fond de la FFCAM, (aucun stage initiateur pendant 10 ans) il se trouve que dans les clubs on a des encadrants potentiels qui sont corrects voire très bon en patinage (skating) OU (exclusif) en ski classique mais rarement les deux. Pour poser sur leurs premières planches de skis des débutants il n’est pas indispensable de maitriser les 2 techniques mais plutôt de savoir en expliquer une convenablement et de donner le bon exemple de geste. Le stage de la FFCAM dure 6 jours ce qui est beaucoup de temps donné sur ses congés. Il y a moins de 20 brevetés en tout sur la France entière, et nous proposions d’en raccourcir la durée et de faire en sorte d’avoir une dominante skating ou classique et bien il y eut un refus d’assouplir le système sous prétexte d’équivalence avec la FFS. Depuis la FFS questionnée nous a dit qu’il n’y avait aucune équivalence avec la FFCAM (qu’elle ne reconnaissait pas les brevets FFCAM !)

Le résultat de tout çà que ce soit en ski de fond ou en escalade comme ici c’est que, comme les Présidents de clubs peuvent décider de la compétence ou non à encadrer de leurs cadres comme l’a rappelé quelqu’un, et que les stages de formations sont ou deviennent inaccessibles à certains, les encadrants ne vont plus se former ! On arrive au résultat inverse de celui souhaité à une époque « Tous brevetés en l’an 2000 » …

D’autre part comme le Président qui ne connait pas tous les niveaux de tous les stages hésiterait à prendre un candidat qui a raté son stage, les candidats ne se présenteront même plus aux stages qui dans tous les cas leur auraient apporté quelque chose dans leur pratique d’encadrement.

Tu as bien résumé la situation. Il ne faut pas un parcours du combattant pour devenir initiateur mais la formation nécessaire et suffisante pour assurer la sécurité dans la pratique des activités sinon les clubs sont contraints de faire appel à des bénévoles non brevetés, l’encadrant breveté devenant une denrée rare.