Financement des ouvertures de voie : blockchains et cryptomonnaies

Je passe ma vie à discuter avec des politistes qui pensent que la technologie n’existe pas, qu’elle n’est qu’une construction sociale instrumentalisée par des groupes et des individus à des fins de d’obtention de ressources valorisés telles que la reconnaissance ou le pouvoir, blabla, blabla. Alors oui, tu as raison, mais la technologie change quand même les choses, et comprendre ce qu’elle apporte est un préalable aux discussions que tu évoques.

Le problème du financement de l’équipement n’est qu’un des problèmes que le système tente de résoudre. La connaissance au niveau des voies et des répétitions est éclatée sur des tas de supports. C’est complètement sous-optimal pour un bien commun. Or quel acteur va faire l’unanimité (éventuellement au niveau mondial) pour devenir le gestionnaire (avec le pouvoir que cela confère) de cette information? L’avantage des registres distribués, c’est qu’il n’y a pas de gestionnaire: tout le monde a l’information, et les procédures de gouvernance du système sont transparentes. Et si les décisions de la gouvernance ne conviennent pas à un groupe d’acteur minoritaire, il peut y avoir une bifurcation dans la chaîne et les deux chaînes peuvent continuer en //. C’est ce genre de garanties qui fait que les parties-prenantes ont moins de réticence à adopter le système.

Oui je pense que tu as raison sur ce point. Mais l’organisme centralisé en question peut éventuellement se contenter de mettre en rapport des acheteurs et des vendeurs. Je ne sais pas si les plateformes de développement de blockchain type Cosmos ou Polkadot proposent la fonctionnalité. C’est une question intéressante que tu soulèves. Je n’y ai pas réfléchi j’avoue.

Je comprends pas les 3 quarts voire les 9 diziemes de cette conversation mais je prends ça au hasard. De quelle certification parles-tu ?

Comme actuellement quand il y a plusieurs topos papier pour la même région / le même site.
Comme ton système est basé sur une communauté d’équipeurs qui choisissent qui fait partie de cette communauté (d’ailleurs qui serait l’équipeur originel qui commencerait la construction de cette communauté ?), on retrouve tous les ingrédients pour des gueguerres sans fin entre équipeurs d’une communauté, ou entre plusieurs communautés issues de forks…

Je le redis, aujourd’hui il n’y a pas de problème de certification, il y a des problèmes de répartition de ressource. Or la blockchain ne fait que blinder la certification. Mais ne résout rien de la répartition des ressources.
Le(s) bon(s) système(s) permettant une bonne répartition des ressources est/sont indépendant des problèmes de certification.
Tu parles d’une nouvelle monnaie. Mais est-ce qu’aujourd’hui le problème de la répartition des ressource est du au fait que les échanges en € sont peu fiables ? Pas du tout. Blinder encore plus les échanges monétaires ne change rien sur les causes de la mauvaise répartition des ressources.

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Quand l’information est stockée sur une base de données centralisée, la logique de non-redondance conduit le plus souvent à ce que seules les données « à jour » ou « consolidées » soient stockées. Si bien que si qqun modifie par erreur ou malicieusement les données, il n’y a pas de garantie de pouvoir revenir en arrière. Une blockchain ne peut effacer son histoire: elle ne fait qu’ajouter de l’information sans effacer l’information passée. Cela rend plus facile de certifier l’information. Concrètement, tu ne veux pas partir dans une voie avec un descriptif erroné. Tu ne veux pas qu’une réalisation de haut niveau totalement improbable soit l’objet d’une croyance erronée.

Est ce qu’il a besoin de faire l’unanimité pour développer et entretenir une base de connaissance ?
Wikipédia ne fait pas l’unanimité, et pourtant il a une couverture mondial et se développe.
Si tu développes ton système, il sera loin de faire l’unanimité. Dès lors, tu arrêteras tout car 1 personne aura dit du mal de ton système, prouvant qu’il ne fait pas l’unanimité ?
J’ai l’impression que tu t’inventes des problèmes et que tu essayes d’y trouver des solutions.

Si une base de donnée des voies d’escalade mondiale n’existe pas, c’est simplement qu’il n’existe pas un système en licence libre, ergonomique, utilisé et maintenu dans de nombreux pays.
Sur c2c, il y a une base en licence libre. Mais pour les couennes c’est peu ergonomique. Et c’est principalement en France et Suisse francophone, un peu Espagne et Italie.
Il existe des bases ergonomiques, mais pas en licence libre, du coup elles végètent aussi.
Il existe surement d’autres bases en licence libre, mais dans un format dédié à un région précise (ce qui est un peu le cas de c2c car il n’y a pas les cotation anglosaxones).
Voilà, il existe des trucs, mais c’est encore mal foutu. Il y a beaucoup de boulot pour faire converger des initiatives.
Alors on peut ajouter une grosse couche de complexité avec une blockchain pour être sûr de ralentir encore plus la convergence, mais pas sûr que ce soit la meilleure idée à mon avis…

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Pour donner un exemple: la modération de c2c décide changer le titre de ce fil de discussion. Un gars qui débarque maintenant va croire que c’est le titre que j’ai choisi. C’est faux. C’est un défaut de certification. Avec une blockchain, on verrait mon titre originel, et le titre choisi par la modération.

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Désolé, le terme était mal choisi. J’aurais dû dire « quel acteur va convaincre suffisamment de monde pour que l’information disponible augmente plus vite qu’avec des tas de bases de connaissance hétérogènes »?

Il y a une indication que ton post a été modifié, et on a accès à l’historique, où on voit que la modération a modifié le titre. Rien de secret, c’est transparent. Et sans blockchain !

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J’ai mis un j’aime car ça m’a fait rire :slight_smile:

Sauf que les equipeurs ont beau dénoncer les erreurs des topos piratés, ils se vendent quand même.
Bien sûr qu’on souhaite utiliser le meilleur topo possible.
Mais ce ne sont pas les erreurs, imprécisions, obsolescences des topos qui sont la cause principale de la mauvaise répartition des ressources.
S’il existe un topo officiel et un topo pirate, tout 2 très bon, mais avec le topo pirate moins cher, on aura un problème de répartition des ressources alors que les données sont très bonnes.

Pareil, je n’ai pas trop compris d’où allait venir le financement finalement : payer pour écrire dans la blockchain qu’on a réussit une voie ?

Même plus que un ou deux… On a l’impression que ceux qui sont impliqués dans c2c se sentent attaqués/visés/menacés par cette proposition.

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mode humour on
Après si ça part en vrille on pourrait se retrouver avec le prix du spit physique qui explose, et les falaises déséquipés par des voleurs pour revendre les spits contre des speets au marchés noir, les équipeurs chanceux devenus milliardaires qui préfèrent jouer au golf et le retour en force du trad.
mode humour off

Bon, en vrai je ne comprends pas assez la blockchain pour évaluer si c’est une solution au problème ou pas. Je pense que pas mal de monde aura le même problème (avec en plus des a priori négatifs) et que ce sera un gros frein a l’adoption d’un tel projet.

Ça, c’est mettre la charrue avant les boeufs. Lorsqu’on pose la technologie en préalable et qu’on veut « essayer de comprendre ce qu’elle apporte », on inverse problème et solution. Ce genre d’inversion n’a rien de nouveau. En informatique on en a vu d’autres : « tout est objet », ou « tout est fonction »…
Tu t’en défens quand tu dis que tu as pu conclure que « les solutions de stockage distribuées ne sont souvent pas les meilleures », et c’est très bien… mais le fait est là:

C’est une simple observation : tu promeus une approche techno-centrée des choses, c’est très factuel. Ce n’est pas imaginé, et oublions la question de la naïveté, on n’est pas dans le jugement.

Dans ton discours tu zappes la partie amont de ta pensée : d’une part (1) tu as étudié ce que sont les blockchains (très bien, bravo), et tu as « essayé de comprendre ce qu’elles apportent », et d’autre part, (2) tu as réfléchi sur les questions dont on parle ici (gérer les topos, les cotations, la distribution des financements pour entretenir les sites, …) et tu as vu des choses (comme justement l’aspect « chaîne ») qui trouvaient des traductions concrètes potentiellement intéressantes au travers de ce prisme technologique…

Une partie des principes de gestion que tu mets en avant sont intéressants (en termes de qui fait quoi, qu’est-ce que ça ouvre par exemple comme droits, etc), mais dire que ces principes sont intimement liés aux concepts de la block-chain, et notamment au caractère décentralisé, ou à la préservation des chaînes de modification… c’est pousser le bouchon un peu loin. Au moment de mettre les mains sur le caillou et sur la quincaillerie, les chaînes, l’inviolabilité des historiques de transactions en mode distribué sans tiers de confiance, la distribution du stockage, c’est complètement dépourvu d’intérêt, non ?

Pour illustration concrète:
Pour ce qui est des cotations collaboratives, par exemple, voir bleau.info, (ou ukc) : la cote du bloc ou de la voie est celle donnée par une communauté de spécialistes, et en complément on peut voir celles données par les répétiteurs. Il faut beaucoup plus ? On a vraiment besoin de tracer toutes les contributions (blockchain) qui ont conduit à 6b+ : 63% ?

Bien sûr, si on pose d’abord la solution (la blockchain) on va voir tout un zoo de possibilités super fouillées, mais est-ce que ça correspond à un besoin ? Ça reste à prouver.

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Alors je ne suis pas vraiment impliqué dans C2C (qs sorties ou qq topos de rando tout au plus), mais je pense comme les autres personnes qui ont émis des critiques.
Je ne pense pas que ces personnes (merci à vous pour ce fabuleux outil qu’est C2C d’ailleurs) se sentent visées, elles n’en voient sans doute tout simplement pas l’intérêt.
Et puis, l’utilisation de terme spécifiques et parfois volontairement compliqués me donne l’impression que ce serait une usine à gaz…

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C’est sûr que quand il faut se donner du mal pour comprendre à quelle question on répond, en analysant la « solution » c’est mal parti : c’est à l’envers, et inadapté, surtout s’il faut à peu près un niveau Master pour maîtriser les concepts de la solution, alors que ce n’est pas du tout le cas pour comprendre ceux du "problème : un spit ça coûte, n’importe qui ne peut pas faire n’importe quoi sur les sites, il faut un minimum de contrôle et d’auditabilité (mais à la micro-transaction ??), il faut trouver un moyen de permettre aux usagers de contribuer aux financements s’ils le souhaitent (mais à travers un système « total » ??), etc.

bah non, c’est ce qu’ils disent dans la faq de leur topos éthiques, ils reversent plus de 50 %

Et l’utilisateur, est-ce que ça l’intéresse 1/4 de millième de seconde de se faire ch***r avec un truc aussi compliqué ?
Les fabriquant de matériel cherchent à convaincre le consommateur qu’ils seront plus heureux, plus forts, etc. avec le dernier truc qui vient de sortir.
Les techos de l’IT cherchent à convaincre le consommateur qu’ils résoudront tous leurs problèmes avec la « solution », leur nouveau produit.
Et quand client s’en fout complètement de la solution, le techos de l’IT qui a besoin de ça pour vivre (ou bien qui est totalement polarisé et enfermé dans sa technophilie), ne demande même plus si l’usager a un besoin, il lui impose une solution.
A la poubelle la blockchain, laissons nos montagnes et nos parois loin de cette usines à gaz.