Exposition et entraînement alpin en Ile de France

Biloutte, si t’es zen dans le Maunoury orange, pourquoi pas essayer le Maunoury bleu ?

Olivier, tu disais ci-dessus qu’il mériterait réfection car présentant des passages peu fiables. Pourtant sur le site du cosiroc j’ai lu que son entretien datait de 2013, et in situ il semble à première vue pas si mal, non ?

j’y ai pensé figures-toi!
oui de visu le bleu avait l’air en assez bon état

Pour compléter et varier ta pratique, as-tu pensé au parcours montagne à Franchard ? En chaussons il serait bien trop facile (côté F) mais pour en avoir fait 2-3 blocs ce week-end par curiosité (j’étais en promenade, c’était pas le but) je pense qu’en grosses l’exercice est intéressant niveau cardio, ça monte et ça descend sans cesse et même les rétas sur de petits blocs finissent par fatiguer à force de s’enchaîner. Pas vraiment d’engagement de ce que j’ai vu donc ça ne peut que compléter les circuits classiques.

Après tu peux aussi travailler le moral sans pour autant enchaîner des circuits, suffit de se trouver un gros bloc où la chute est interdite… Le mur de la mort par exemple m’a fichu une sacrée frayeur :slight_smile:

Hélas, une bonne partie des intermédiaires s’est bp sali et les franchir est galère et/ou aléatoire. Quel % ne saurai dire, de passages numérotés sont devenus dangereux. Ce n’est donc pas qu’une question de balisage. Si je devais tenter qchose, ce serait toutefois du 22 au 52 (DJ).

Dangereux parce que sale ?
Je trouve le orange plutôt bien propre.
Le bleu s’est-il sali plus vite que l’orange ?
As-tu Olivier participé aussi au nettoyage du bleu en 2013 ?
Merci en tout cas pour toutes ces infos :slight_smile:

Pour répondre à Nicolas / bleu du Maunoury : il a été repeint mais pas rénové, nuance. L’orange a demandé pas mal de séances à trois, avec élégage et j’y étais.Le bleu présente comme dangerosité de ne pas montrer ses faiblesses (comme l’orange d’ailleurs) depuis le bas. Je me suis très en difficulté il y a quques années en voulant faire la fin que je ne connaissais pas. Achtung donc.

Pour répondre sur les blocs dangereux pour le moral : 1. l’exemple donné est extrême, c’est du Vsup et peu de grimpeurs bien au-dessus du niveau n’oseraient pas s’y lancer. Réussir la Tubulaire, vrai faux IVinf (un octogradiste l’a fait en ayant peur) c’est déjà très bien, comme la dalle à Géo ou l’Angle de la Calanquaise.2. je ne crois pas que ce soit une bonne méthode parce que trop dangereuse et ne présentant pas les conditions de la gde voie, dans laquelle on reste tout le temps en action. Faire du dangereux n’a de sens que si l’on a une grosse marge tant technique que physique. Un zest de fatigue peut être « fatal ». J’en ai fait les durs frais avec une chute dont je conserve les séquelles sur un bloc que je connaissais pourtant par coeur, mais difficile et très expo, pour avoir voulu le refaire après 2 essais et désescalade (surplomb > gros efforts).C’est comme pour le solo en falaise, ce doit être pratiqué avec beaucoup de prudence. Si il y a le moindre doute, il faut stopper ou renoncer.

Pour répondre sur le circuit montagne Non il n’est pas plus facile en chaussons car tellement long et avec des portions de verdure et de terre qu’on se tue les pieds et n’avance pas. Il se fait en training ou basses chaussures de rando. L’ai testé sur une portion au hasard, après la rénovation annoncée ici et là : repeint, des blocs majeurs ont dû être repris mais des sections entières sont restées détériorées, rendant les gestes aléatoires. C’est assez expo pour se faire bien mal. Ce circuit que j’ai beaucoup pratiqué d’une traite, buvant et mangeant en marchant, n’a de l’intérêt que si on peut avancer vite sans se pose de questions de sécurité, escalade très dynamique avec de multiples sauts et des sections où l’on court sur le roc. Aujourd’hui ce n’est hélas plus possible.

Un circuit, mais je plaide un peu pro domo, serait à rénover à moindre frais et il en vaut la peine : l’orange AD+ du Canon, dont je me suis occupé avec le jaune durant des années.Il peut s’enchaîner à bonne vitesse et demeure continue du début à la fin. De la belle grimpe, variée, exigeante.Possible de faire un mixte jaune jusqu’au 23 d’où l’on rejoint le 19 orange > la fin.

Si cela vous dit, on peut le reprendre ensemble. A 3 ou 4 on peut le remettre en tbon état assez vite.Mon n° est le 066017511. J’y vais souvent pour finaliser la réno du jaune avec des enrichissements.Au plaisir

PS : le jaune est entièrement réversible avec 52 et bientôt 53/54 passages, l’A/R demande un bel effort

salut.
ce week-end (samedi ou dimanche en fonction de la météo) je vais tester le mauve, si possible dans son intégralité.
Je sais, la météo s’annonce pas top mais à chaque fois que je suis dispo, la météo joue des siennes:unamused:
Ceux qui m’aiment me suivent.
merci de me répondre par mp

petit retour après s’être attaqué au mauve.
En un mot waaahhh!
J’ai fait les 30 1ers numéros (en ne zappant aucun intermédiaire) sauf les n°6, 20 et 25 (pas eu le courage de me sortir les doigts)
Eh bien c’est clair qu’il calme bien, et je comprends ce que dit blobli : il est bien long, je commençais à en avoir plein les bras alors que je n’en ai pas fait la moitié (en même temps j’ai eu la brillante idée de faire les 15 premiers numéros avec un sac à dos bien rempli…mauvaise idée) j’ai fait en plus quelques bleu et rouges avec un pote, du coup je n’ai pas consacré tout mon temps au circuit et la journée était déjà bien avancée.
Pour les points positifs, en ce moment il est bien sec, donc pas trop de souci d’une mauvaise surprise d’un lichen humide . En cherchant un peu , le début est quand même faisable (bon il faut quand même mettre les lunettes plus d’une fois pour voir les flèches).
J’ai vu pas mal de traces de pof, donc je pense qu’il doit quand même être pratiqué.
En conclusion, ça reste quand même un sacré morceau, un gros cran au dessus du orange Manoury en terme de niveau et d’exposition (avis perso). Il faut l’aborder en étant quand même un minimum affûté en technique et mental
La prochaine fois, il faudra que je le fasse dans son intégralité mais en m’étant un peu entraîné avant…

Ah, le n°6, il m’a bien marqué, je m’y suis lancé il y a quelques années. Rien de dur, mais vers la fin mon mental commençait à fléchir, les guibolles ramollissaient, trop tard pour redescendre, obligé de donner le coup de gniac mental et de vite sortir. C’est bien haut…
La 25 « dièdre baveux » ne m’avait par contre pas paru si dur que ce à quoi je m’attendais.

Tu n’as pas croisé un nid de frelon dans le début, peut-être autour du 15 ? J’ai cru en croiser un par là l’autre jour en faisant le jaune.

Espérant pouvoir être dispo la prochaine fois que tu iras,
A+

Effectivement le dièdre baveux est resté en bonne condition car exposé au vent, tout comme la dalle aux pigeons, le , 28, qui est objectivement plus difficile et demande un bon moral.

Mais si as shunté le 6, sur lequel on peut marquer d’assez longs points de repos, le 20 va te donner du fil à retordre car il est clairement au-dessus de sa cotation de jadis (des prises de pieds ont disparu) et il exige des gestes déterminés et rapides, sans retraite vraiment envisageable au-delà du pas clé, à mi-hauteur. Restera ensuite l’angle sud-ouest de la calanquaise, puis la dalle à géo.

Mon conseil, l’apprivoiser par portion de 15 à 20 numéros, en prenant une petite brosse métal de secours (cela m’a été utile surtout après des périodes de repousse du lichen).

Bonne continuation sur ce bel objectif.


Garanti sans virus. www.avg.com

Oui à refaire, mais sans le sac sur le dos la prochaine fois car dans les 15 premiers numéros il y a eu 3 ou 4 passages ou il m’a bien gêné, genre resté plusieurs minutes à me débattre pour me décoincer et retirer le sac …ça m’a un peu cramé les bras

nid de frelon, oui ça me dit vaguement quelque chose car j’en voyais tourner, ça devait être vers ce bloc

au fait j’avais une question pour toi blobli concernant le départ du mauve.
J’ai pris une espèce de cheminée dans la platière (il y avait des flèches) mais ensuite en remontant cette cheminée (en ayant la tête tournée vers la platière) il y avait 2 flèches : une qui partait main droite (ça partait en traversée dans la platière) et une qui partait main gauche puis remontait un espèce de mini rétablissement et qui sortait tout en haut de la platière (c’est ce que j’ai suivi).
le cheminement a l’air un peu compliqué, c’est ça le départ ou bien je me suis gouré?

J’ai du mal à visualiser ce que tu décris.

Le départ est sur une dalle tr-s peu inclinée qu’on trouve en suivant la fin du circuit. En quelques pas on se retrouve face à la platière, au dessus d’un devers cavernicole où une ligne rouge est peinte.
Le n°1, le réta du Pof consiste à se rétablir côté platière, geste assez facile, puis à contourner le bloc face à soi par une brève fissure un peu à gauche ; de l’autre côté, on se faufile vers la droite pour attaquer la véritable difficulté, qui croise un numéro du jaune. Il faut descendre dans une fissure cheminée d’allure peu engageante et traverser en style cheminée de droite à gauche,les pieds à environ 2 m du sol. Ramoner ainsi jusqu’à l’arête gauche du bloc en face de soi (celui contourné après le réta initial), remonter les pieds pour accomplir un retournement (mouvement « alpin » assez jubilatoire) qui permet de se rétablir sur une vire (le bloc d’appui du dos).
Quand on découvre cette traversée-cheminée, on peut rester perplexe et passer du temps pour trouver la solution. J’ai vu plusieurs grimpeurs abandonner dès ce 1er numéro, en définitive un bon test pour la suite.

Ce qu’il faut savoir est que la dernière inspection (notifiée sur le site cosiroc.fr) faite par Oleg et un géologue, a mis en évidence la dangerosité de ce bloc de départ : risque d’écroulement dont on peut imaginer les conséquences si l’on se trouve dans la cheminée au moment où.

Il est possible que tu aies démarré un peu plus loin. Le 1, pas mal effacé est toutefois encore visible à l’endroit précis du réta initial.

Pour le sac, j’ai longtemps utilisé une banane XL permettant de loger 2 l. d’eau, avec une cordelette liée à la ceinture du sac à magnésie, de sorte qu’en cas d’étroiture, je pouvais me libérer de mon fardeau. Puis je suis passé à un micro sac à dos, avec tj la cordelette (pas trop fine, du 7mm) de rallonge. Pour « apprendre » les passages, il vaut mieux être dans un confort maxi. Rajouter du poids et de l’encombrement, c’est pour plus tard !

oui effectivement, je me suis rendu compte dès le départ que le ramonage avec sac à dos n’était pas évident et m’a sans doute un peu fatigué pour la suite.
Ok je comprend mieux ce que tu décris. Le bloc de départ (qui est le même que celui de l’arrivée qui est encore visible), je vois, je suis parti de là bas mais effectivement, au lieu d’aller dans la platière avec le devers/caverne avec la ligne rouge, j’ai attaqué la cheminée en montant. de là j’ai rejoins en allant sur la gauche à mis-hauteur de la platière ce que tu as décris avec contournement du bloc face à moi par une brève fissure puis passage de l’autre coté pour descendre dans la fissure cheminée…

Ton analyse est pertinente. Un « bon alpiniste parisien " capable de faire la traversée Charmoz -Grépon au mois de juillet (en grosse chaussures)enchainait les carrés bleus du bas Cuvier, était capable de faire le circuit des trois pignons en trois heures trente et effecivement de faire le Mauve. Il a existé ! Il participait dans les associations àl’entretien et à l’ouverture des circuits.
Ce qui a changé, c’est que les jeunes n’ont plus les moyens de se payer les bennes à Chamonix et les nuitées aux refuges. Ils sont tous quasiment en début de carrière au smig même surdiplômés.
L’alpinisme a créé un sous produit : l’escalade sur murs et pire la compétition sur murs qui est un appauvrissement de l’activité escalade puisqu’un facteur majeur a été supprimé :apprendre à maîtriser lucidement le risque.
je grimpe aujourd’hui avec des jeunes et je suis médusés d’apprendre qu’ils n’ont jamais mis les pieds sur un site naturel dans une voie de plusieurs longueurs. Ils n’ont fait que du mur à « donf"où ils se détruisent les articulations.
ce qui a changé c’est que les associations où se pratiquait l’apprentissage de l’alpinisme par le compagnonnage ont pratiquement disparues.les formateurs étaient bénévoles.
Une anecdote pour finir ! je demande à une BE escalade exercant pour le compte d’une célèbre association de montagne de me « prêter » un de ses « élèves » pour aller faire le week end une « grande voie » facile et asseptisée (chaîne à tous les relais).
Elle me répond : » ce n’est pas possible. je ne leur ai pas encore appris à descendre en rappel ». l’Alpinsme est imcompatible avec une société sécuriaire de vieux. rassure toi !

L’Alpinisme n’est pas mort…il est en sommeil. Ce n’est pas le parfum de Liberté que doivent chercher les jeunes …C’est la Liberté. Nous vivons dans un pays de vieux où il sera bientôt interdit de pisser (même discrètement sur un arbre).
Une petite annecdote sur le moral de Paragot et Berrardini.
. je suis assis derrière eux dans les gradins . Nous assitons à une compétition d’escalade officielle. Au bout d’un moment, j’entends Berrardini dire à Paragot :" je m’emmerde ! Vient …on se barre grimper."

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Merci pour cette sympathique et instructive réaction ! Je partage depuis assez longtemps cette idée que la France et ses pays-frères sont devenus des pays de vieux, à tout le moins gouvernés (façon de parler) par des petits vieux, quand bien tel président n’a pas encore 40 ans. Et ta remarque sur les effets néfastes du sur-entraînement en salle est fort juste, ce à quoi on peut ajouter que la génération crash-pad se prépare des lombalgies fort anticipées …un chir orthopédiste grimpeur m’en parlait, des pathologies propres au crash commencent à se dévoiler. Sans compter les risques inhérents à cette pratique avant tout psychiquement sécuritaire : les novices sont formés dans l’idée qu’on peut chuter, soit grâce à la corde, soit grâce au pad. En réalité, des accidents graves se produisent, en salle ou en blocs et une fois sur du vrai terrain, il manquera un habitus psycho-locomoteur visant à éviter la chute, grâce à l’habitude de lire et d’aller vite en terrain moyen et celle de désescalader en cas de nécessité.
Cela étant, je note ici et là, que de jeunes grimpeurs se mettent à préférer l’enchaînement plutôt que le travail forcené des passages, certains même parcourant les rochers pieds nus !
Marrante l’anecdote sur le fameux duo. Si tu en as d’autres et veux nourrir le sujet, ne t’en prive pas, j’en serai ainsi que d’autres, très ravi.
Bleausardes salutations

On enfonce des portes ouvertes. Il est évident que si on prend l’habitude de tomber, si on considère la chute comme faisant partie de l’escalade, on va au devant de graves désagréments si, par hasard, on se risque dans des voies non sécurisées où la chute est interdite. Quand, vers le milieu des années 60, j’ai commencé l’escalade (ou plutôt « la montagne » car à l’époque l’activité n’était pas segmentée comme actuellement) le maître-mot était « on ne tombe pas ». Point final.
Il est néanmoins clair que la philosophie a changé avec le temps. Le tout sécuritaire actuel a certes des avantages, mais aussi des inconvénients.
Est-ce mieux ? Je ne sais pas. Il est toujours délicat de juger d’une époque à l’aune d’une autre époque.

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c’est un mythe, si je puis me permettre.
Pour connaitre et avoir pratique l’alpinisme avec des pointures des annees 60-70 je peux te garantir qu’ils n’avait (n’ont) pas peur de la chute et etaient pret a l’acepter le cas echeant.
Apres c’est certain que dans certaines circonstances la chute est clairement interdite mais il ne faut pas generaliser, surtout avec le materiel moderne (cordes, harnais, coinceurs mecanique …)

Certes, mais 95% des grimpeurs de cette époque (ou de la nôtre) n’étaient (ne sont) pas des pointures.