J’aimerais bien savoir qui étaient ces pointures ? Admettre l’idée qu’on s’expose à une chute est une chose tout comme, une fois lancé, se concentrer sur sa progression et non sur le péril encouru, intégrer la chute dans la pratique avec ce mythe du non risque inhérent à la qualité du matériel en est une autre. Chuter dans un devers très marqué, au point que le pendulage n’expose pas à un contact avec la paroi, va de pair avec la grimpe de fort niveau, qui se limite à des couennes.
Evoluer en grande voie et de surcroît en montagne, est tout autre chose. Je n’ai pas connu la grimpes des années 60-70 mais j’ai connu nombre de grimpeurs de cette époque et lu les récits des plus fameux.
Ne pas craindre, voire ignorer ce qu’est la peur, comme Boivin, ne contredit en rien les propose d’Albert et de François. Jusque dans les années 70, les novices commençaient par apprendre à planter des pitons et à grimper en grosses. C’était une façon bien plus raisonnable d’appréhender la sécurité, mettant en avant l’autonomie de la progression, par ses propres moyens. J’ai en mémoire tel guide de cette génération me dire qu’il avait plus confiance dans un clou planté par lui que par un spit dont il ignore s’il a été placé correctement.
De toutes façons, il est impossible de boucler une course ou une grande voie à l’ancienne sans se retrouver dans des portions où la chute serait soit fatale soit lourde de conséquences. Tout le problème est là. Veut-on s’y lancer dans avec prudence, il faut être préparé psychiquement et techniquement. Miser sur l’idée que le chute est permise grâce à la technologie est chimérique.
Exposition et entraînement alpin en Ile de France
des inexactitudes dans ton message!
« non risque » est une grosse exageration, les pratiquants regulier et confirmes sont bien conscient du risque inherant a la pratique de l’alpinisme/escalade. De fait il y a malheureusement pas mal d’accidents qui impliquent des tres fort alpinistes …
La grimpe de haut niveau qui se limite a des couennes dans des gros devers: va dire cela a Tomy Caldwell and co (Dawn wall, 9a dalle, 30 longeurs)!!
non justement, c’etait nettement plus casse gueule que maintenant avec des harnais et des cordes qui absobent beaucoup plus d’energie et des protections plus facile a poser!
Vrai et faux en meme temps. Oui il y a des situations dans lequelles il ne faut pas tomber mais en meme temps il y a pas mal de passages ou la chute n’est pas forcement problematique/dramatique. Et en general une course donnee alterne les 2 cas de figure avec bien sur toutes les situations intermediaire. La clef c’est de savoir rapidement et correctement identifier les different cas de figure et adapter sa progression en fonction.
pour re-centrer le débat :
vu que ce circuit mauve a une forte histoire alpine, qu’en pense le CAF?
Le CAF national est une entité administrative et le CAF de Paris ne s’intéresse pas à ce genre de questions. C’est plutôt au sein du Cosiroc que quelques personnes
sont sensibilisées.
Garanti sans virus. www.avg.com
La clef c’est de savoir rapidement et correctement identifier les different cas de figure et adapter sa progression en fonction.
Nous sommes bien d’accord, et les grimpeurs combinant le plus haut niveau technique de grimpe avec celui de la montagne ont toujours existé, de Paul Preuss aux frères Hüber en passant par Pierre Allain, mais ce sont les seigneurs de la discipline, nécessairement très au-dessus du lot.
Tes remarques sont celles d’un Alpin formé à la montagne par des grimpeurs d’exception. Ne pas oublier que mon texte porte sur l’entraînement des grimpeurs d’Ile de France, pour la plupart nés à la grimpe à Bleau et/ou dans les salles.
Le coeur de ma contribution consiste à dire que se préparer à l’alpinisme (sans vivre à la montagne) en laissant de côté les enchaînements de circuits aux blocs exposés, c’est faire l’impasse sur l’habituation du psychisme au péril et sur cette aptitude à prendre rapidement des décisions avec la conscience des situations plus ou moins périlleuses qu’on traverse. L’idéal bien sûr est d’évoluer le plus possible en montagne et de profiter de l’expérience des anciens.
Déterrage à nouveau.
Du nouveau cet été concernant le circuit montagne de Franchard, désormais « Trail des Blocs de Franchard ».
Cf page d’accueil du cosiroc,
ou Trail des blocs de Franchard
Une boucle courte (env 3h vs. 6h pour le parcours complet) a été entièrement retracée. Merci à eux !!
La fiche précise: « Considéré comme Facile, il n’est pas vraiment adapté à l’apprentissage de l’escalade. De nombreux passages sont d’ailleurs très engagés, l’escalade y est le plus souvent physique, essentiellement constituée de traversées aériennes sur les arrêtes des sommets de blocs et de rétablissements athlétiques. L’enchainement d’un tronçon du parcours est un bon exercice d’entrainement physique. »
Un retour sur ce nouveau parcours ? des conseils ?
Facile à suivre ? Un sens de parcours à préférer ?
Entre la facilité (F+ en principe) et l’exposition… chaussons confort, ou approche/baskets ?
J’envisage d’y aller ce WE.
Vincent
Ce « Trail des Blocs de Franchard » s’appelait « Parcours Montagne » il y a encore deux ou trois ans.
On le suivait sans poser pied à terre, dans les années 90, avec juste un sac à dos et un chiffon, justement pour s’entraîner à la continuité, renforcer muscles et tendons progressivement. Cela permettait de s’entraîner pour des courses d’alpinisme de niveau PD-AD. On faisait pareil avec les autres circuits : on enchaînait dans le niveau inférieur à son niveau maximum et on faisait du porte-à-porte dans les niveaux plus « limites ».
Dans mon souvenir, il est plus facile et bien moins exposé qu’un Jaune, ce qu’il compense par la longueur. Mieux vaut des chaussons car les baskets favorisent l’érosion et la patine.
Sinon, je rejoins ce qui a été dit : il est bien dommage que la pratique du circuit se perde et ce, quel que soit le niveau : du jaune au bleu (il en faut pour les forts, mais aussi les débutants, et aussi les « éclopés » comme moi).
Avec du Jaune et de l’Orange, on peut être suffisamment à l’aise dans des courses de niveau D. Les difficultés techniques de Bleau sont très supérieures à ce qu’on rencontre dans ces voies en montagne. D’où, justement, l’intérêt du circuit, pour gagner en endurance.
Le Super Parcours Montagne était l’entraînement du week-end de Desmaison et Kohlmann dans les années 60. Donc, vous voyez ce que ça donne comme niveau en montagne…
Les publics ont changé : nombre de gens qui font du bloc ne font plus… que du bloc ou de la falaise. Mais le Cosiroc ne devrait pas oublier qu’il y a aussi des alpinistes qui s’entraînent à Paris durant l’année
Bonjour,
Ces échanges sont étonnants pour moi qui ai quitté l’Ile de France depuis plus de 20 ans. A présent je vis en montagne, mais je dois aux circuits bleausards ma formation aux grandes voies et plus tard à l’alpinisme. Une grande voie n’étant jamais qu’une pile de blocs posés les uns sur les autres.
A vous lire, j’ai ressorti mon topo de l’époque : FONTAINEBLEAU, escalades et randonnées ed. Arthaud, 2ème édition 1986. Ce n’est plus qu’un ensemble de pages détachées à force d’être tournées, retenues par une couverture à moité déchirée. Et couvertes de dates et d’annotations. Le bouquin réunissait à l’époque près de 300 circuits, du jaune (F) au blanc (ED+), à ne pas confondre aux circuits blancs pour les enfants. Et des superbes photos.
Et donc, je me demande : si je retournais demain à Bleau, que retrouverais-je de ces circuits ?
Dans l’attente de vos retours. Je suis vraiment curieux de lire vos réponses.
Fred
Oh des circuits il en reste toujours plusieurs centaines, certains ont sans doute disparu ou presque mais de nouveaux ont été créés, essentiellement dans le facile (ces dernières années par exemple au Puiselet, aux Drei Zinnen, à la Feuillardière…), et d’autres sont modifiés par petites touches pour les homogénéiser ou supprimer les blocs trop patinés. Je pense aussi que les circuits les plus durs, comme le blanc du 95.2 (et même le noir des Gros Sablons, qui oserait l’enchaîner sans crash ?), ne sont plus nécessairement repeints, quand on grimpe dans le 6/7 on a généralement un topo donc les marques de peinture sont superflues, et ces circuits ne sont pas vraiment conçus pour être enchaînés.
Je ne sais pas ce qu’il en était il y a 20 ans, mais de toute évidence la pratique des circuits a bien changé et, du coup, la manière dont les peintres les envisagent aussi. (J’en enchaîne souvent et je crois qu’en 5 ans je n’ai jamais vu quelqu’un d’autre le faire, en tout cas pas dans l’optique d’un cheminement continu, sans crash) Vu que la plupart des grimpeurs ne s’intéressent plus aux enchaînements, les peintres modifient peu à peu les circuits pour les adapter au goût du jour, donc sans blocs de transition, désescalades, ni cheminement « logique ». Et finalement ils ont peut-être raison, après tout les circuits à enchaîner ne sont pas forcément très intéressants si on les fait en « porte à porte », et s’ils ne sont pas pratiqués ils disparaîtront vite sous la mousse… Cf. le mauve de la Dame Jouanne devenu impraticable. Tant pis pour ceux d’entre nous qui veulent s’entraîner à l’alpi ; il reste tout de même de quoi faire (même s’il devient compliqué d’éviter la patine… Le orange du 91.1 est une vraie patinoire par exemple).
J’irai peut-être tenter le parcours montagne de Franchard demain tiens, d’autant que le parking est encore fermé donc ça devrait être calme.
Pour l’Orange du 91.1 j’avais noté à l’époque « Très beau circuit, bien dans le niveau ». Visiblement, d’autres s’en sont rendus compte depuis.
Donc les pratiques ont bien changé, et c’est un pan de l’histoire de l’escalade à Fontainebleau qui disparait peu à peu. On peut le regretter, mais l’important, c’est qu’il soit toujours possible de faire des circuits. J’en suis bien content. Qui sait, je pourrais avoir l’occasion de repasser par Bleau !
Cela fait longtemps qu il n est.plus praticable selon les critères de l enchaînement. La réfection faite par la fsgt est partielle hormis la peinture des balises. Il devait pouvoir se faire en courant sans qu un saut soit de la roulette russe. Ic comme ailleurs nombreux sont ceux qui affirment avoir enchaîné
qd ils ont shunte à tour de bras les passages expos ou non faisables raisonnablement. Un circuit a profité dun entretien régulier, je te le conseille en A/R, le jaune du Canon un pd+ très varié allongé d une dizaine de passages. L orange du Maunoury a été très biken refait en 2013 et doit être encore correct moyennant coups de chiffons et brossage de secours. Le Mauve, gde déception. Avant de quitter la
région espérais rénover pour la nieme fois la Face w mais trop de lichen pas eu le temps. Ciao dj…
Le terrain de prédilection de Desmaison était le mauve a Larchant, le Maunoury et l orange de l Éléphant. En 30 ans à a Bleau n ai jamais croisé de vieux briscard ayant fait le SPM.
Perso, j’ai vu René Desmaison grimper au Mont Ussy (Hercule) vers 1969
Sinon pour l’entrainement, ce qu’il y a de bien à Bleau, c’est que l’on peut faire ce que l’on veut. Pour ma part, gamin bellifontain à l’époque; cela consistait a prendre un circuit pas trop difficile et connu par coeur et à le faire de toutes les manières imaginables par exemple vite, très vite, dans les deux sens, avec un sac a dos, avec un sac et les grosses, dans la pluie, en hiver, tous les jours; etc. au carré.
Quant a l’exposition, il y a le choix. J’avoue pour ma part que La Stalingrad par exemple, je ne la sortais pas, par manque de confiance au niveau de la « vire » supérieure. Bon y avait pas de crashpads et les gens ne paraient pas comme de nos jours
Tres bon entraînement pour descendre les combes de Belledonne style Casse de l’Argentiere, et bienrot les kilomètres de la future ex-Mer de Glace
(C’était juste pour dire que dans les Alpes aussi il y a des séries de blocs à enchaîner, mais c’est une épreuve obligatoire avant er après certaines courses.)
Ben oui, le but ici est de s’entraîner pour des courses alpines, non ?
Merci. Petit retour.
Pas mal de monde dessus hier : croisé pas loin de 15 ou 20 personnes, 2 ou trois vétérans, mais surtout plein de jeunes, ça fait plaisir.
Effectivement c’était mieux en chaussons, qui emmènent moins de sable sur le caillou. Et à quelques endroits parfois un peu hauts, ça le mérite aussi d’un point de vue grimpe.
Mais vu la longueur (3h effectivement pour la petite boucle), il en faut quand même des bien confortables – ou alors on se retrouve à chausser / déchausser pour soulager des pieds qui n’en peuvent plus ; - )
Super initiative en tous cas que ce retraçage. Au passage on a constaté que, contrairement à ce que je croyais, le reste du circuit (grande boucle) est encore assez marqué pour être suivi (plus sympa à plusieurs quand on a un peu perdu les marques). Parking de l’Isatis encore fermé pour quelques semaines.
(…et je recommande aussi chaudement les Orange de Beauvais, et de Maunoury, très bien retracés il y a quelques années, tous les deux nettement plus grimpants et expo – chaussons sans hésitation).
Vincent
J’ai du le lire quelque part ou… rêver. Vérification faite (topo COSIROC des Trois Pignons, tome 1 (épuisé)) : le SPM a été créé par Jacques MEYNIEU comme terrain d’entraînement des montagnards à l’endurance. Mais en effet, pas de mention de Desmaison… L’idée était bien de pouvoir le parcourir en « grosses », avec sac à dos, dans les deux sens.
Enfin, le Mauve est bien plus beau !
Eh bien, ça fait plaisir.
Le circuit est long. On peut en fait le reprendre la fois suivante là où on l’a arrêté. En outre, ça évite de patiner trop vite les secteurs à proximité des parkings.
A Beauvais, il me semble que le Saumon avait été conçu pour être enchaîné. Il est aussi assez long.
Dans les années 80 j’aimais bien le mauve de la DJ il était en parfaites conditions par rapport à ce que je lis qu’il est devenu…J’allais sur l’orange de l’éléphant mais je le finissais une fois sur trois, trop long! Mon préféré était le bleu du Maunoury il était peu fréquenté. Un jour j’ai doublé Lucien Bérardini qui faisait grimper Bernard Giraudeau
Mon pote Fred a fait le mauve avec Desmaison et un autre grimpeur. Ca allait déjà vite car Desmaison le connaisssait par coeur mais il se met à tomber des gouttes, Desmaison dit « il commence à pleuvoir, on accélère »!! [quote=« Borut, post:113, topic:134121 »]
J’avoue pour ma part que La Stalingrad par exemple, je ne la sortais pas
[/quote]
Un jour je grimpais au Cuvier du côté de la Prestat, j’entends des éclats de voix, « c’est pas difficile, y a pas de difficulté!! » je contourne le rocher et je vois un groupe de 4 grimpeurs dont l’un terminait la stalingrad. Et ils s’en vont…Je me dis ha c’est pas difficile la stalingrad alors j’y vais. J’arrive au pas (un pied main à 4 m du sol) je l’ai fait mais je n’y suis jamais retourné!
Ha oui parmi les 4 grimpeurs il y avait Marc et Antoine Le Menestrel…
L’idée peut-être, mais la réalité… Qu’un témoin l’ayant parcouru nous en parle. Personnellement, pour avoir connu pas mal de vieux briscards et pas des pires, aucun ne m’a parlé du SPM. Quant aux grosses, le bout de film où l’on voit Desmaison et deux trois copains dont Mazeaud : ils sont tous en chaussons ! Se méfier des exagérations mythiques.