Exact pour Preuss. Je lis, toujours dans son 1er article de 1911 :
L’assurage au moyen de pitons, et tous les autres systèmes de sécurité, y compris les descentes en rappel […] sont selon moi des « moyens artificiels » critiquables et injustifiables.
On peut donc en déduire, du moins pour Preuss, que le terme « libre » signifie sans assurance.
Piaz lui fait bien la distinction des 2 usages possibles du piton, cf 2ème article de Preuss où il parle de Piaz :
Piaz lui-même condamne le piton utilisé comme marche ou comme prise et l’admet en revanche comme moyen de sécurité
Mais Piaz lui n’utilise pas le vocable « libre ».
En résumé tu as raison : Preuss est peut-être le premier à avoir parlé de « libre », mais dans le sens de sans corde ; et Charlet semble faire de même dans les années 20, dans le sens de sans piton ce qui revient quasiment au même (cf posts de csv et francois).
Pour l’instant les premières apparitions du mot « libre » au sens de sans artifice, et donc sans tire-clou, est à mettre au crédit du GHM en 1936.
Entièrement d’accord aussi pour dire qu’au début du siècle les artifices n’étaient pas tant les pitons que les manœuvres habiles de corde.
Et qu’une fois le piton popularisé, la difficulté d’une voie extrême était inversement proportionnelle à la densité des pitons…
Ce qui n’a pas empêché certains grimpeurs de savoir apprécier dès les années 40/50 des voies peu pitonnées, et donc en d’autres termes une escalade majoritairement libre (j’en reviens à Rébuffat, qui a souvent mis en valeur une telle escalade).