La question (du genre) est excellente et légitime et en plus d’actualité !! Probablement une des meilleure posée sur ce forum depuis 10 ans.
La réponse moderne dirait que le genre n’importe que peu…mais c’est une ânerie et un beau mensonge (à mon sens).
Moi (garçon) je grimpe mieux quand c’est des filles qui m’assurent, ça pousse mon égo de paon, un peu plus loin, les prises tiennent mieux, je tire moins au clou, je grogne moins, pose moins le genou, probablement qu’au fond, génétiquement, je dois vouloir briller aux yeux des filles. C’est nul, mais avec bientôt 30 ans de test, c’est éprouvé. Étant en couple, sans aucune volonté de changement, pas très attaché aux apparences, je pense ne pas être le seul dans ce cas. ça m’apparait presque comme « mathématique », « génétique », une sorte de loi…
Du coup, j’aime bien les cordées mixtes, car simplement je grimpe mieux et il n’y a moins de concours de biceps, et de concours de bravoure. Donc finalement des relations très saines, ça nous met un peu des ailes pour l’escalade, une petite poussière magique, mais rien de plus une fois au sol.
Et pour Paquerette92, avoir une partenaire « régulière et préférée » à la grimpe est finalement assez fréquent, j’ai beaucoup de copains qui en ont depuis 20 ans, sans pour autant divorcer, ni partager autre chose que de la grimpe après 1000 et une aventures en montagnes et nuit sous la tente, ou en refuge, fort respectables…donc pas de psychose.
Dans un couple, c’est des questions légitimes à poser à son conjoint, au coin du feu le soir… « que partages-tu avec ta régulière d’escalade ? elle te plait ? » « Si elle te demande de partir avec elle demain, pour 2 ans de grimpe, la suivrais-tu ? » Il te dira…mais la réponse risque de piquer.
Et là malheureusement je rejoins Zorg… on arrive sur des arbitrages : grimpe Vs couple, ou finalement la maitresse n’est pas vraiment le binôme, mais plus généralement « l’escalade, la montagne »… « Escalade/montagne », les ogres, les passions dévorantes…où une femme qui ne grimpe pas, aussi jolie et aimante soit elle, ne fait souvent pas le poids, face à l’attrait de l’inconnu en montagne.
Donc rien de perdu, dans ce beau mélo, il faut juste trouver un curseur juste pour laisser s’exprimer la passion de la découverte Alpine, pour qu’elle ne soit pas un appel et une sorte de remord, tellement fort qu’il puisse dévorer nos vies « privées »…où l’on a aussi de beaux tableaux à dessiner, au travail et en famille.
C’est un jeu de funambule ou chacun joue sa partition en mode essai/erreur.
une sorte de pendule qui balance (travail, famille, grimpe), parfois on essai de grouper un peu, le pendule part sur 2 directions conjointes, parfois 3 ! bravo Liv pour le K2, avec le chéri, en mode « pro », bravo Arnaud Petit, vous êtes quelques uns à avoir simplifié le pendule en regoupant les 3…mais c’est assez exceptionnel. Classiquement, le commun des mortels, balance…
De mon expérience, chaque absence dans un des trois domaines (travail, famille, grimpe), crée un vide, une attraction, une envie de retour, d’autant plus forte que l’absence est longue, et reviens mettre le pole d’attraction au centre de la cour.
Chacun trouvera son équilibre là dedans, avec des vitesses d’oscillation plus ou moins rapide, des balanciers plus ou moins lents, des groupements plus ou moins possibles.
mais la question est bien plus profonde qu’elle n’en a l’air ! Encore merci Paquerette de partager tes interrogations, et zorg et les autres de nous laisser entrevoir quel bordel ce balancier peut décaniller dans nos vies.
Bonne grimpe à tous.