Equivalence anciennes cotations et cotations ouvertes modernes

« Avant » c’est à dire jusqu’aux années 70/75, artif = étrier, libre = pas étrier. Tu te tirais au clou, on estimait que c’était du libre. Tu mettais une pédale, on estimait que tu passais en artif. C’était comme ça.
Mais je me demande pourquoi je ramène ma fraise vu que @pire l’a déjà chanté sur tous les tons.

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ça, c’est enfonçer le clou du coup, reste à savoir si RMC2 va tirer dessus :slight_smile:

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Certains peuvent continuer à défendre l’indéfendable, je ne suis pas certains qu’ils aient tiré une grande satisfaction à tirer sur un clou dans du libre, surtout quand ce précepte constitue une règle permanente. On a l’éthique qu’on mérite :slight_smile:

Bon, c’est étonnant comme en une semaine la perception change. …
Maintenant, alors que j’étais intervenu pour louer sa patience, je trouve que ce sont pire et gros qui ont bien de la patience … Le propos de très général a été restreint aux Calanques sur une petite période, les très bons arguments ne servent à rien visiblement …
Bref, ce fil de discussion me semble maintenant stérile et je vais voir si on peut arrêter d’être informé des nouveautés
Bon monologue !

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utile pour un débat sur les cotations !

T’inquiètes pas sur ce sujet !

Concernant l’évolution de la définition de l’escalade libre, voir cette discussion (dont le sujet initial était juste la recherche de la mention la plus ancienne de « escalade libre ») : Escalade libre

Sauf que

La voie Bonnatti a été essentiellement ouverte en artif (en trois séances, ça a fait un tollé à l’époque, les mecs avaient pas encore vu débarquer les américains !). Elle se parcours encore régulièrement en mixte artif/libre en 2020. Jean-Claude Droyer a tenté de libérer cette voie en 1977 et n’y est pas parvenu, il a laissé 9 points d’aide. Avant cette date, cette voie se parcours en tirant au clou allègrement, c’était la norme de l’époque. Et quand tu retires les PA, tu peux aussi bien te retrouver avec du 8 …

La conversion admise par l’UIAA avec VI = environ 6a s’entend bien évidement pour du libre … Convertir de l’artif en libre, ça peut être n’importe quoi à la sortie.

La preuve ?

  • La Bonatti-Oghi au Grand Cap, c’est TD+/V+/A31 dans les années 70 et 7a+ en libre en 2020.
  • La Directissime de la Concave de Livanos en 1966, c’est IV/A2/A31 … et 8a en libre en 1994 par Jérome Rochelle.

Donc Rébuffat rigolait pas avec ses V+ qui valaient 7a+, mais Livanos rigolait encore moins avec son IV qui valait 8a … :thinking:

(1) et en fait ces deux voies sont A1 en artif moderne, mais on va perdre du monde là :rofl:

Comparez ce qui est comparable : du libre avec du libre. Et c’est uniquement ce que nous comparons @pire et moi-même.

D’ailleurs, la boucle est bouclée entre les Calanques, Livanos, Bonatti :

Nul n’est prophète en son pays… Ce sont des Italiens qui ont mené à bien la plus belle escalade réalisée l’été dernier en France, et ce sont des Français qui ont triomphé du plus difficile itinéraire des Dolomites !

La première ascension de la paroi est du Grand Capucin, dans la chaîne du Mont Blanc par Walter Bonatti, de Monza, et Luciano Ghigo, de Turin, ouvre le premier itinéraire des Alpes occidentales où les moyens artificiels d’escalade ont dû être obligatoirement employés autant que dans certaines voies célèbres des Alpes orientales. Il fallut quatre jours et trois bivouacs, pour passer, aux premiers ascensionnistes qui avaient fait l’an dernier une tentative très poussée arrêtée par le mauvais temps. Quelques jours plus tard, deux grimpeurs de Cortina d’Ampezzo, Luigi Ghedina et Lino Lacedelli reprirent la voie, en ne faisant qu’un bivouac, tout près du sommet. Ils estiment que c’est la voie la plus difficile par sa continuité qu’ils aient parcourue, et on sait qu’ils avaient gravi ces dernières années les plus rudes parois des Dolomites…

En ouvrant la voie directe de la vaste paroi ouest de la Cima Su Alto, dans le groupe de la Civetta, les marseillais Robert Gabriel et Georges Livanos ont couronné d’une façon superbe deux campagnes dolomitiques. Cette voie avait été auparavant vainement tentée. Nos camarades ont réussi du premier coup, au prix de deux bivouacs, en enfonçant 120 pitons. Sans doute ont-ils ouvert ainsi la voie la plus difficile des Dolomites, témoignage éclatant du niveau qu’a atteint l’escalade en France.

La Montagne, 1951.

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Je comprends mieux pourquoi certaines voies te sont accessibles, si tu tires sur tous les clous qui se présentent dans les longueurs en libre.
Dont acte.

Par curiosité, en quelle année as-tu jauni la Bouffigue ?

on est parfaitement d’accord,
au seul bémol que, à l’époque s’attaquer à du 8, c’était de l’artif pur=> notifié A1,A2,A3
sur les topos. pas du V+ sans mention particulière.

Pour la concave c’est écrit dans le topo : A2.

Ici pour la Bonatti, le topo de Rébuffat donne "Vsup " de l’époque et aucune mention d’artif


Concernant l’escalade hybride, mi-libre mi-artif, qui ne peut s’effectuer que dans du vertical, légèrement déversant, ou des surplombs marqués mais courts (le terrain du 6 moderne)

Exemple illustrant bien l’escalade mi-libre mi-artif, face S de l’aiguille du midi :


2.44 : et hop une main A0
3:09 : et hop un pied A1
pour ce passage, page 142 dans le topo la fissure en S est donnée : V et A1
une certaine honnêteté

Donc pour moi la frontière est celle-ci.
Le V+ de l’époque se traduirait par du 6a, en tirant au clou, soit 6a ET A0

Ma carrière de bon Azéroteur m’a prouvé que tirer au clou, ça ne t’ouvres pas non plus des parois impossibles (comprendre 7 et au delà), taper un 7a en 6a ET A0 (uniquement en tirant aux dégaines (sans pédale), ça marque un seuil, ça commence a te tirer sur la couenne !
Pour moi, Au delà 7b, tu oublies.

Donc oui le VI, une fois enlevé de son A0, pour moi va taper entre le 6a et le 7a…m’enfin comme déjà dit…
je suis beaucoup moins catégorique que RMC2…je n’ai pas la prétention de chercher une règle mathématique d’équivalence…disons que je regarde ça au cas par cas…et que je vais essayer !!!

Ma satisfaction est de libérer les V+ d’époque…pas de polémiquer ici.

Ah mais c’est que dans le III, le IV et le V on peut avoir des belles surprises aussi bien, et dans tous les sens (une cheminée improtégeable en III où tu n’as plus un poil de sec, un mur en V bien protégeable sur cames où tu ne vois pas quelle est la difficulté).

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très bon résumé qui explique tout.

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Simple point de détail, il s’agit de Jérome Rochelle, pas Chapelle :wink:
A noter aussi que c’était en libre auto-assuré sur les vieux clous de 66 !

Tu as raison. Modifié.

Oui pour les conditions, cet article m’avait très impressionné en 1994 :

L7 de la Bonatti en video


7a+ en libre dégaines en places, certainement après travail, je suis sceptique sur la cot annoncé , car le Nico il a l’air vraiment d’en chier pour un grimpeur de 8
Piola dans son topo du Mont Blanc de 87 cotait cette longueur en 6c.

Attention 7a+ en altitude avec 7 longeurs dans les bras (et surtout dans les pieds!) cela n’a pas grand chose a voir (en terme d’enchainement) avec un 7a+ d’une longueur a la falaise du coin …
Au passage, au crux on voit tres bien que le passage en libre n’est pas strictement dans la ligne d’artif!

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Comme dit un peu proto en dessous, faut voir l’ensemble, approche, altitude etc…
Je connais 2 copains qui l’ont fait en libre et c’est apparement vraiment difficile comme 7a/+…C’est pas n’importe qui l’a jaunit celle là au passage et il était pas question de se la faire décoté par les « concurrents » :slight_smile:
Dans le même secteur, pour ma part, j’ai simplement essayer de libérer la longueur de la voie des suisses (donné pour 7b) et je me suis fait sérieusement rousté… Et ça pour moi, il y a aussi l’effet « granit » pour le grimpeur plutôt orienté calcaire que je suis…

Alors ça pas du tout le même niveau que toi (5b plutôt que 7b) mais j’ai bien ressenti ça. La fissure ou le dièdre chamoniard quand on est habitué au calcaire annécien ça fait tout drôle.

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ah merci, on se sent moins seul :slight_smile: !j’en ai d’autres malheuresement des exemples comme ça… genre, je tombe dans une dalle en 6c ou encore j’artife un fissure en 6b+. Et bé, j’ai beau faire 8a après travail en calcaire, ça me remets bien à ma place ce genre de truc mais bon, ça donne quand même des airs de reviens-y car heuresement que l’on grimpe pas juste pour la cote et surtout là bas…

Oh ben j’en reviens pas qu’un grimpeur de 8a dise ça à un grimpeur de 6a calcaire dans ses bonnes années :wink: Mais t’as raison c’est pas la cote qui compte.
Faut dire qu’à cham en plus j’ai fait plutôt du TA donc difficile à comparer mais dans le V- j’étais au taquet.
Après c’est clair qu’entre calcaire et granit il y a un monde. Mais pas sûr que ce soit plus facile pour un grimpeur de granit de se mettre au calcaire où c’est quand même plus en finesse.