El Capitan en solo intégral par Alex Honnold

J’ai le même ressenti que toi.
J’ai vu The Dawn Wall, ressenti beaucoup d’émotions, puis ai dévoré le livre de Tommy Calwell ensuite avec autant de plaisir.
Pour Alex Honnold, j’ai lu d’abord Solo Intégral, que j’ai beaucoup apprécié, notamment les passages écrits par Honnold lui-même. Mais le film m’a laissé sur ma faim… Est-ce que cela tient au traitement, à la réalisation, aux personnalités et aux histoires différentes ?..

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Le film décrit la personnalité d’honnold. De ces personnalités qui permettent de faire des changements de main sur pouce en solo à 700m de haut plein gaz. C’est bien expliqué comment honnold a mis un coup de hache dans ses émotions.
Donc forcément le gars est un peu froid et le téléspectateur génére moins d’emphatie pour le personnage.
L’arrivée de Sunny contre balance bien ce manque d’émotions. Elle explique ses sentiments et apporte la touche plus humaine et romantique. En plus elle crève l’écran tellement elle est jolie.
Manque un peu des images du solo final, mouais…

Cela dit quand on voit la personnalité de Alain Robert qui est un vrai loufoque, je me dit que chacun s’anesthésie l’amigdale comme il veut…

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J’ai eu la même impression, j’aurais voulu que les images de cette ascension historique soient plus longues.

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Je viens de regarder. Passionnant tant du point de vue de la psychologie du personnage que de son approche de la vie et de la manière de vivre sa passion. Images superbes et suffisantes sur l’ascension en elle même. On n’est pas au cirque Pinder…

Ce karaté kick, même en sachant à l’avance qu’il va passer, ça prend franchement aux tripes. Super film qui correspond bien au personnage. S’il n’y a pas énormément d’images, on sait pourquoi: nobody has to see this.

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ayant soit grimpé soit vu de près les longueurs clé, le passage qui m’impressionne le plus (en solo) est de loin la dalle dans freeblast.
C’est pas si dur et c’est deux trois mouvements pas plus, mais vraiment on a du mal a envisager de se sentir 100% serein sur ces adhérences foireuses et pas visuellement saillantes, sans rien dans les mains. D’autant plus que le grain du yos’ est souvent très particulier: fin, lissé, on dirait presque patiné (mais c’est le glacier qui a fait ça bien avant les grimpeurs)

le boulder problem en 7c+ est retord, très dur, plus spectaculaire, sans doute l’autre point critique, mais ça reste de la prise relativement franche (lames de rasoir pour mains et pieds). C’ést pas de la grimpe où on cake à chaque prise, mais quelqu’un qui a la marge en niveau « brut » doit arriver à s’y sentir calé et « prêt », à un moment…

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Il sévit encore !

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Vu le film hier soir.

Beaucoup aimé, notamment parce que ce n’est pas que de la grimpe mais également un film sur un handicapé psychique, ce que je ne savais pas du tout. La balance entre scène de grimpe et fabrication du reportage est bien équilibré, notamment en se concentrant sur les passages-clés dont le côté aléatoire est bien rendu (la dalle, boulder problem, les fissures du haut)
Moins aimé certains côtés sur l’équipe de tournage, dont les sentiments et l’inquiétude sont sûrement totalement vrais mais qui me paraissent pas toujours sincères (ou alors les Ricains ont une manière expressionniste de communiquer leurs sentiments qui me met, moi européen, en situation de porte-à-faux). En revanche, voir également les conditions de réalisation du reportage m’a paru un plus.

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C’est ce que je me suis dit dès les premières minutes, c’est un film très très américain…

Je te rejoins complètement sur le côté un peu « faux » de certains passages. Je crois aussi que ça vient du fait :

  1. que presque tout est toujours très bien filmé, avec une super photo et des cadrages top (en tout cas c’est le souvenir que j’en ai),
  2. du décalage entre l’apparente « insensibilité » d’AH et à l’inverse le parti pris limite mélo du film.

Du coup les scènes de vie m’ont paru « feintes », jouées. Je me suis fermement ennuyé devant les passages qui n’étaient pas de la grimpe (donc facilement 70% du film).
Et je suis même resté sur ma faim : au final il n’y a pas tellement de plans sur AH dans son solo que je n’avais déjà vu dans des bandes annonces. Mais ces images sont dingues, énorme coup de chapeau à l’équipe.

Aussi, c’est quoi cette soupe à la guimauve « musicale » du générique de fin ?? C’est un détail mais ça m’a achevé, et il est à l’image de ce que je reproche au film : on nous embarque avec un gars hors norme qui joue avec la mort, et derrière on nous colle une musique digne d’une série B pour adolescentes…

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Ca m’a donné envie de lancer une pétition adressée à AH: « Stop doing this! ». Le gars est mignon, jeune, assez touchant, et savoir qu’il va mourrir un jour ou l’autre en faisant le truc qu’on regarde à la télé est assez dérangeant. Les doutes de l’équipe de tournage, complice en un certain sens, sont aussi les doutes du spectateur, qui devient complice en tant que voyeur.
Sinon, c’est beaucoup moins intéressant (et moins remarquable comme réalisation) que le film de Caldwell sur le Dawn wall.

PS: pas la peine d’envoyer 50 messages du type: « c’est son kif », je suis déjà au courant :wink:

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Contrairement à ce qui est dit dans le film, beaucoup de grands soloistes sont soit vivants, soit morts dans un autre contexte

C’est le seul (gros) défaut du film : mentir sur ce point. Sean Leary, Dean Potter ou dans Osma ne sont pas morts en solo.
Comme Edlinger, Berhault, gullich…
ou bien sur Alain Robert, Alex Huber, Peter Croft !

Je te rejoins : on est trop dans le documentaire classique à la sauce US. Et du coup, on s’éloigne du film, de l’oeuvre unique, pas calquée sur un modèle. Et c’est dommage, parce que le sujet exceptionnel le méritait.
J’ai trouvé bien plus intéressant de lire Alex Honnold, (dans son livre « solo intégral ») que de voir Free Solo.
The Dawn Wall est davantage un vrai film, une vraie oeuvre construite sans être aussi calquée sur le modèle classique des docs américains.

C’est vrai que la longueur en dale du freeblast ne doit vraiment pas faire rire en solo! Je me souviens que dans cette longueur meme les mouvement obligatoire en libre cotes 5.9 n’etait pas forcement evident. Mais il faut se souvenir que 1) Alex a probablement un niveau en dale au Yosemite dans le gros 8, donc un petit 7 meme en dale doit rester disons abordable (pour lui bien sur ;-)) et 2) il connaissait la voie par coeur.
Ce qui m’impressionne le plus personellement c’est l’enchainement du headwall, compte tenu de l’absence complete de repos. Quand on voit qu’Adam ondra n’a pas resussi a flasher la premiere longeur du headwall cela donne une idee du niveau …

c’est son kiff !!! (1/50)

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Est-ce que ceux qui ont survécu étaient dans une logique aussi extrême de « pushing the limits »?

Clairement pour Alex Huber (8b en solo de mémoire, brandler hasse en solo) ou Alain Robert (du 8a en solo à son époque, soit quasiment le niveau max ! )

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La longueur où ondra est tombé en se plaignant des « fucking hundred million degrees » c’est dans salathé version d’origine. Freerider traverse avant le toit.
J’ai hâte des températures estivales pour ressortir la même phrase

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Bon d’accord, c’est pas une fatalité d’y rester quand on fait du solo difficile. Toutefois, au delà de ce que nous souffle le simple bon sens, il y a eu assez de morts pour attester que la pratique est très très risquée.

exact, my bad! Les deux longeur du headwall de Salathe en solo c’est encore le cran au dessus du coup :wink:

Non, on n’est pas voyeur comme l’équipe de tournage, qui elle le vit en direct et se fait du fric dessus. Ca m’a plus dérangé que la réalisation essaie de créer un faux suspens alors qu’on sait qu’il n’y aura pas échec et que si le film sort, c’est qu’il n’est pas mort… Ca signifie donc qu’au moment où ils filmaient, ils incarnaient des sentiments en spéculant sur la réussite d’AH. C’est assez malsain.

Par ailleurs, plusieurs passages m’ont mis un peu le doute:

  • Le dispositif de filmage demandé par AH -afin de ne pas être gêné- ne correspond pas à celui qui est mis en place lors de la réalisation.
  • Son état d’esprit de l’ascension n’est pas celui qu’il présente avant…
  • Il demande qu’il n’y ait pas de caméra dans « boulder problem », ce qui n’est pas le cas, au point qu’il jette même un coup d’oeil rigolard au caméraman.

Je me suis posé la question de savoir si certains passages n’avaient pas été soloés et filmés avant la réalisation et intégrés dans la séquence filmée présentée comme le jour J, alors que sur celle-ci il y aurait eu moins de caméra en place

ps : je n’ai aucun doute sur la réalisation effective du solo.