Dégaine panique

Tu parles de la cotation globale d’une GV ? elle prend en compte la protégeabilité ou l’engagement ? En trad, je n’ai été qu’en second, je n’ai jamais posé de friend mais l’expérience en second que j’en ai est celle que tu dis, la cotation technique des longueurs fait abstraction de la protégeabilité, en revanche, la cotation globale de la GV prenait en compte l’engagement. Sur une longueur en 6a, pour le premier qui maîtrise largement ce niveau, se protéger peut être un vrai combat de rue.

1 Like

En théorie tu prends tout en compte, l’engagement au sens topo de Camp to camp: Est-ce que j’ai le droit de prendre un but? Est-ce que c’est facile de prendre un but (voie au ras de l’eau sortie par le haut, traversée, devers empêchant tout retrait…) mais aussi l’exposition: pour moi en trad c’est la protégeabilité… si tu peux mettre 1 point tous les 50cm dans un bon caillou ta voie n’est pas expo. Si tu claques des run out de 15m sur un mauvais piton, c’est expo. C’est un peu ce qui explique le ED- des Jibbis en 6a uniquement… même si à mon sens la possibilité de sortir par Le Muet qui Rit (équipée, facile et moderne) a réduit l’engagement et devrait donc réduire un poil la cotation globale historique de Lucchesi.

Pour les cotations traditionelles du genre Lucchesi (que j’ai très bien connu), c’était purement mathématique, une sorte de moyenne des chiffres des passages pris séparément, vaguement pondérée par la présence de passages plus difficiles: pour qu’une voie soit ED il suffisait qu’il y ait quelques passages de VI parmi du V ou V+, ou, plus étonnant, de l’artif (à l’époque il ne se préoccupait pas de savoir si les clous étaient en place ou pas). Du coup la cotation globale n’était pas révélatrice de la difficulté réelle d’une voie: quand les jibbis était ED- les futurs croulants étaient TD+, quand tu vous l’écart de niveau réel entre les deux … :slight_smile: Le problème était qu’à l’époque on ne se préoccupait pas de tirer au clou ou pas: si le clou était en place on pouvait avoir affaire à du 4 en tirant dessus (et la cotation était celle des ouvreurs) et si le clou avait disparu cette même cotation pouvait exploser sans que ce soit mentionné dans un quelconque topo.
Pour l’engagement ( à condition que nous ayons la même notion sous ce mot) non il n’était pas pris en compte: la voie normale de la Meije et l’arête des cinéastes étaient AD, la traversée sans retour, la directe à Bertagne et la bouffigue aux goudes TD+ (sans parler de voies encore plus courtes)

C’est vrai que la notion de protégeabilité est intéressante… Mais est-elle souvent retranscrite dans la cotation globale ?
Pour Le Chemin Optique par exemple, je lis TD sur c2c… C’est certes du V+, mais, si j’me souviens bien, un bon paquet de mes protections reposaient sur de la terre (ou du sable, pour les meilleures ! ;-)). C’est un peu ma définition de l’exposition, c’te voie, et pourtant, techniquement, ça balade…!
Alors que les Futurs sont TD+, et que ça promène niveau engagement, à ce jour…

Peut-être que le souci vient du fait que nous ne sommes pas tous au clair sur la cotation globale et n’avons pas les mêmes critères, ce qui implique des écarts remarquables, y compris pour un même secteur…

ca c’est juste des vieilles cotations pas remises à jour

Même la Comici à la Cima grande n’est pas ED- :smile:

Pour moi, le critère de la difficulté, c’est l’équipement (au sens actuel). Une voie bien équipée, même si tu n’as pas le niveau, si tu n’es pas manchot, tu arrives toujours à te tirer d’affaire, au besoin à l’aide de qq bricolos maison. Une voie mal ou non équipée, c’est une autre paire de manches.

Pour une voie non équipée, normalement tu as le matos pour ajouter des protections, et tu peux tirer dessus.
Pour une voie équipée, ça dépend des grimpeurs, mais perso ma définition de « mal équipée » ne tient pas compte de la protection des crux. Je peux trouver une voie bien équipée alors que tous les pas sont obligatoires, et donc si je n’ai pas le niveau, je ne peux pas passer en bricolant.
Par contre dès que c’est expo (chute sur vire), ou que le clipage est merdique, je commence à grogner sur l’équipement.

Au secours, Ondra triche aussi:


:laughing::laughing:

1 Like

Pareil. J’ai plusieurs exemples de voies en couenne, où les point n’ont pas été placés intelligemment. Par exemple, d’en bas, ça a l’air équipé proche, mais quand tu es dans la voie, les points sont à des endroits où il n’y a pas de mouvement particulièrement dur et quand y’a des pas durs, les chutes peuvent être merdiques. Tu peux décider d’équiper expo, pas de souci, mais il faut que ce soit clair. Mettre un point tous les 2 mètres dans les passages en 4+ et exposer volontairement des que ça commence à grimper dans les 6a+, c’est con.

T’inquiète, le plus souvent l’equipeur n’a pas voulu mal faire. Soit il a équipé du bas, en mettant des points sur des zones de repos, après un pas dur. Soit il s’est loupé, ou fait 1,90m. Soit il se donne une regle du type 2m mini entre les points (une vire c’est chiant, ça nécessite d’équiper proche au dessus sur 2-3 points, comme en début de longueur).
Mais certains equipeurs mettent volontairement les points pour avoir un clippage en plein blocage.
A moins de mettre un point tous les mètres, on ne peut pas garantir une chute safe partout dans les voies non verticales. Mais on peut corriger les passage les plus expos, et c’est ce qui est fait bien souvent lors d’un reequipement.

ah bah vi, je conteste pas ce point. Je ne pense pas que ce soit volontaire dans la plupart des cas (même s’il y a un équipeur, dont le nom m’échappe, qui aime bien quand il faut gainer à mort pour clipper. Du coup, chaque fois qu’il le peut, il équipe comme ça :-).

Y’a l’astuce de grand : toucher la dégaine avec le coude (bras plié), pour vérifier qu’elle est atteignable par un petit. Les ouvreurs (SAE, école) arrivent à pondre des voies adaptées aux schtroumpfs, donc la grande taille ne rend pas impossible l’ouverture pour les petits.

Les petits râlent tout le temps contre l’ouverture et les pas morphos. C’est comme une tradition en escalade. Suffit d’écouter en SAE… Même chez les débutants, on entend. Parce que tous les intiés, tous les initiateurs et tous les moniteurs, ils disent « morpho, t’es petit » pour justifier les prouesses ou échecs des débutants, donc ce slogan rentre très vite dans leur tête. Ça devient une formule magique. Écoutez !

Les petits râlent tout le temps contre les pas morphos. C’est pas un problème de taille mais de mental (ou de complexe). Surtout en falaise 4-5-6, où y’a plein de prises intermédiaires et donc des options/méthodes moins restreintes. Surtout dans ce sport, où des gnomes ou des petits sont champions.

Les petits râlent tout le temps contre les pas morphos. Mais les grands doivent tout autant s’adapter à des trucs morphos. Oui ! Mais quand ils y arrivent pas, il s’en prennent à eux-même (technique, lecture). Alors on entend pas de « Je suis trop grand ». Écoutez !

Bien sûr que les petits arrivent à grimper une voie morpho le plus souvent.
Entre un grand qui navigue de bac en bac, et un petit qui est obligé de prendre de mauvaises crougnes mal placées par rapport aux points, ça change la cotation.
Dans ce genre de voie, impose à un grand de n’utiliser qu’un tiers des bacs, tu verras s’il court toujours dans la voie…

De toute façon il y aura toujours des critiques: je me souviens d’une voie que j’avais équipée en pensant aux petits pour éviter un retour sur vire et j’ai dû mettre un point de plus que ce que je comptais faire au départ. Les petits étaient contents mais bien entendu les grands ont trouvé que le point le plus bas était inutile et le passage suréquipé. :smirk: Bref les seuls qui se trompent pas sont ceux qui ne font rien …

5 Likes

+1
Ca, je pense que c’est vrai ds bcp de domaines…

1 Like

Oui sauf que dans la vrai vie l’escalade ne se résume pas à une navigation de bac en bac.
C’est effectivement souvent dans les passages sur bonnes prises éloignées qu’on entend les « petits » se plaindre que le passage avantage les grands. Dans ces cas là quand on voit quelqu’un qui manque d’allonge dans un tel passage, le caractère morpho de la voie pour les petits saute au yeux.
Par contre il existe des dizaines d’autres configurations qui désavantagent les grands sans que cela ne saute au yeux puisque la difficulté ne consiste pas à atteindre une prise éloignée. Par ex une traversée avec une verticale qu’un petit pourra valoriser au dessus de l’épaule alors qu’un grand l’aura en dessous, des passages avec pieds et mains rapprochées obligeant à se grouper, le grand aura inévitablement son centre de gravité plus éloigné du mur et de ses appuis que le petit,…

Bref tout ça pour dire que l’expression morpho seule ne veut pas dire grand chose puisqu’on peut trouver autant de passages qui avantagent les grands que l’inverse.

1 Like

Vous avez pensé à la bouée gonflable renommée bouée panique ? Légère et sans volume, elle se fera discrète dans le sac, en cas de panique, elle permettra une retraite toute en douceur, via la mer. Rah …il faut tout leur dire à ces marseillais !

Si on se réfère à de très fortes grimpeuses comme Lynn Hill, 1m57 et à ce qu’elle a réalisé, tirant même parfois des avantages de sa petite taille, on s’aperçoit que l’on doit conclure souvent qu’un pas est morpho. Et pourquoi ? Parce qu’on râle souvent, nous les petit(e)s, de ne pas pouvoir placer nos pieds de la même façon qu’un grand alors que d’autres placements existent qui nous permettraient de passer dans la grande majorité des cas. Comme on ne peut pas changer sa taille, le seul moyen de passer c’est de changer ses râleries.

1 Like

Je rajoute un truc (qui est peut être faux) : un grand n’a t’il pas un effet « bras de levier » qui joue contre lui au niveau du coude et des doigts ? (+épaules)
Donc plus de daubage « bouteille » et plus de daubage « biceps/grand dorsal » à prise égale.
Donc nécessité de plus de muscle et donc gain de poids…etc…le serpent se mord la queue…
Sans parler du mal de doigt sur petites prises (surface d’appui identique mais poids conséquent).

Il me semble que le grimpeurs « bon » n’ayant pas un aspect « fil de fer » (Raboutou, Edlinger; Lynn Hill ) sont des « nains » .

La taille optimale a été scientifiquement calculée à 1.60 m : c’est le meilleur rapport taille/énergie déployée, en tenant compte de tout ce que dis…
C’est la taille la plus efficace.

Ah ben ca m’étonne pas !
Et que voilà un bon argument pour booster une certaine raleuse que je fréquente et qui fait environ cette taille !

1 Like