Dégaine panic : attention !

Mais qu’est-ce qu’on s’en tape de l’éthique en montagne pour la qualité de grimpe ou pas, d’avoir tiré au clou ou pas, etc…?!
Vous voulez vous la jouer puristes, parler d’éthique, alors allez grimper comme au temps des Bonatti, ou mieux, en solo intégral !!! Et là bravo et respect !
Et les gars qui font l’Everest avec assistance et oxygène, ils ne l’ont pas « vraiment » fait alors ?!
En dehors de la compète les règles n’existent pas, sauf celles de sécurité pour soi et les autres.

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Je me souviens ! Je mousquetonnais toujours Le clou avant qu’il ne m’arrive à la cheville. Ou le contraire ! :wink:
Sauf quand je ne le voyais pas… :nerd_face:
PS : G. Livanos eu une réflexion intéressante dans un documentaire au sujet de sa conception du mot « libre » dans l’expression « escalade libre » En résumé et si j’ai bien compris sa petite philosophie : tu fait ce qui te plaît et surtout ce que que tu peux pour que ça passe afin d’arriver vivant et en pleine forme au sommet que tu convoites.
PS1 le génial et truculent G. Livanos qui ne connaissait pas non plus les dégaines «panik » ( ou pas ) l’ aurait certainement fait sienne :wink: : « La technologie est imposée sur le terrain mais la technique veut dire se conformer au paysage.
Ils fonctionnent en sens inverse, l’un forçant un passage tandis que l’autre le découvre.
Le but du développement technique est de se conformer au paysage le plus improbable au moyen du plus grand degré d’habileté et d’audace soutenu par le moindre équipement ».
Doug Robinson.
PS2 « l’escalade libre, la vraie, sans guillemet, c’est l’escalade Libre ! C’est à dire de faire ce que l’on veut ! De mettre un étrier si l’on en a envie, de faire du III si on en a envie ou d’aller ramasser des fraises ! Ça c’est vraiment libre ».
Georges Livanos.

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Sauf que « l’escalade libre » ce n’est pas ça mais au contraire une pratique codifiée. Libérer une voie c’est la grimper en tête sans s’aider d’éléments artificiels autres que pour la sécurité en cas de chute. Donc utiliser une corde mais parvenir au relais sans repos sur cette corde, ne pas tirer au clou non plus bien entendu et quelques autres règles.

Certe mais il ne s’agirait pas comme le font certain d’utiliser ça pour empêcher ceux qui accordent de l’importance aux règles de ce jeux de les appliquer. Quand je vois le fait de tenter d’enchainer (suivant les considérations communément admises de l’enchainement) comparé à une pratique de « compétition » (terme qui sont prononcé avec toute la conotation négative que leur associe leur auteur, et que je ne partage pas), j’ai l’impression que certains oublient que cette liberté va dans les deux sens.
Dénigrer le droit à certains de respecter et d’accorder de l’importance aux règles du jeu (et la partition écrite par l’ouvreur qui a équipé un itinéraire libre), c’est outre un certain médiocritisme de l’irrespect pour ces grimpeurs.
D’autre part ne pas oublier que Livanos ne grimpait pas sur de la broche inox parfaite avec chute sans risque autre que de souiller son caleçon.

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Ça dérive vachement ce sujet, je trouve.
Du coup je vais continuer … vous me faîtes marrer avec votre éthique, votre purisme, tous harnachés et sécurisés à balles. Le summum de l’éthique/du purisme c’est le solo intégral, descente comprise. Très peu le font au monde. Ces gens là vivent (et meurent) de leur état d’esprit, de leur code. Tous les autres ne sont que des dilettantes, souvent des hypocrites, malgré tout le talent qu’ils peuvent avoir. Et j’en fais partie.
L’important, c’est de s’amuser, de rentrer vivant pour changer les couches du gamin ou sortir le chien. Et fanfaronner auprès des potes qu’à tricherie égale, on les a bien laminés. Mais en aucun cas les non soloistes ultra-intégral sont légitimes à parler d’éthique.

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Ethique et toc, alors j’ai le droit d’en parler ?.
https://www.camptocamp.org/outings/1179134/fr/free-solo-a-altro-del-pianeta-

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On est bien d’accord. On est tous des rigolos avec nos dégaines, cordes, longes, etc… au regard du solo intégral. Qui sommes nous pour dire « ah c’est pas bien de tirer au clou », de « mettre une pédale », etc… Seulement en compétition il y a des règles et c’est normal.
Et puis alors on y va : le skieur qui descend la piste bien damée le matin n’est pas dans l’éthique de ceux qui le faisaient 50 ans en arrière sans damage, les coureurs du TDF devraient tous avoir le même vélo sans assistance, pour être dans l’éthique des Bobet et consort, puisque Messner et Habeler ont démontré dans les années 80 qu’on pouvait faire l’Everest sans oxygène alors dans l’éthique tous ceux qui le font avec oxygène sont des tartuffes, etc, etc,…
Alors OUI, que celui qui veut grimper sans avoir l’impression de s’aider, le fasse à sa manière, comme il le sent, et OUI, que celui qui veut tirer au clou ou je ne sais quoi, le fasse ! Et qu’est-ce que cela peut nous faire ? On est qui pour dire que c’est pas bien ?!
Le Dry Tooling ce n’est pas non plus dans l’éthique alors ?!
Je peux comprendre qu’on ai envie de dire « je suis content, fier, de l’avoir fait comme ça », mais il n’est pas compréhensible de dire à celui qui veut faire autrement que ce n’est pas « bien ».
On veut être jugé, on veut voir qui est le plus fort : alors on va en compète. C’est le but. Et j’aime autant l’un que l’autre, libre en montagne et compète en salle, justement pour des raisons différentes et complémentaires !
En libre, donc en montagne, peu importe… pour le quidam ! Celui qui veut établir un record, c’est autre chose, c’est de la compète…
Est-ce qu’on va dire qu’un Ondra est plus/moins fort qu’un Sharma, est-ce qu’on va dire qu’un Picasso est plus/moins fort qu’un Van Gogh, est-ce qu’on va dire qu’un Rousseau est plus/moins fort qu’un Zola ?
Que chacun grimpe en libre comme il en a envie, et qu’il soit avant tout en sécu.
La liberté de chacun s’arrête là où commence celle des autres. La montagne en est son élément d’expression.
Bonne grimpe à tous, à tous les styles…et à toutes les manières !

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Les tics de chacun, c’est comme les goûts et les couleurs…

Pi tu risques de choper la maladie de Lyme en plus…

Je ne comprends pas pourquoi certains s’énervent. Personne n’a jamais voulu imposer quoi que ce soit dans cette discussion.

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Bonsoir,

en 2019, après une chute en télémark, j’ai eu une fracture externe de la clavicule droite juste au dessus de la coiffe des rotateurs mais sans déplacement. Après deux mois d’immobilisation, j’ai fait de la rééducation intensive pendant deux mois car j’avais 60 ans et j’étais un peu inquiet pour la reprise de l’escalade. J’avais récupéré mon amplitude mais l’articulation craquait encore avec une douleur résiduelle. J’étais très impatient de grimper pour voir ce que cela donnait bien qu’on m’ait annoncé au moins 7 mois avant de pouvoir reprendre. J’ai acheté une dégaine panique dans l’idée de me stabiliser en ménageant mon épaule droite lorsque les mouvements nécessaires à la progression m’obligeraient à trop tirer sur celle-ci qui était encore douloureuse. Pour préciser, j’ai repris l’escalade 4 mois après ma fracture, dans une grande voie à la Bérarde (la plus facile) où j’ai grimpé en réversible avec une amie de mon club. En respectant les consignes liées aux risques (pas d’utilisation pour la progression, clipper une dégaine normale à la place en arrivant à la hauteur du point, etc), je n’ai utilisé la fameuse dégaine uniquement lorsque j’en ai eu besoin pour ne pas me blesser de nouveau.

J’ai trouvé que cela était très bien d’avoir cette dégaine pour reprendre confiance après une blessure, en l’utilisant si nécessaire pour tester comment bien se placer pour grimper avec un mouvement qui ne sollicite pas trop le membre en convalescence.
Après ce test, j’ai été raisonnable et j’ai attendu septembre pour reprendre sérieusement l’escalade.
Je tenais juste à partager mon expérience par rapport à cet outil et dans quel contexte j’y ai trouvé un intérêt sans porter de jugement négatif sur ce que font les autres.

Bonne grimpe à tous lorsque les spots seront accessibles!

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Le fifi à demeure au pontet du baudrier c’était la méthode jusqu’au début des années 80 pour maîtriser la progression en tête . Mousquetonner le point. Se tenir à la dégaine. Passer la corde . Se « fifiter« . Se reposer . Et repartir en direction du point suivant .
Pas l’ombre d’une longe a l’époque .
Bref se débrouiller pour finir sa longueur dans ce qui n’était pas encore de l’« alpi » ou du T.A sans trop solliciter son camarade de cordée.
Une époque où chuter (sur des clous) était une option à éviter à tout prix pour diverses raisons.
Le fifi était notre meilleurs ami « anti panique » à l’époque .
Maintenant c’est la dégaine « panic » .
Pourquoi pas !
Les temps changent.

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Oui, c’est pour ça qu’il est intéressant de parler d’éthique, de l’histoire de la pratique et d’être un peu imprégné de la culture de la pratique.
Si la canne à pêche ou la dégaine panic devient un standard, parce qu’on veut faire disparaître l’engagement de l’escalade, on risque fort de faire disparaître les voies engagées, de la même façon que l’escalade sportive a limité le TA.

A l’extrême, on peut imaginer une escalade 100% moulinette avec un drone qui va installer la corde au relais du dessus.

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Oui, mais tu n’as pas la même allonge. La dégaine panic permet de mousquetonner à bout de bras + longueur de la dégaine. Le fifi c’est bien mais pour se reposer sans réveiller ton assureur !

Il y a un intérêt particulier à utiliser un fifi plutôt qu’une longe ?

pas facile de se poser sur une goutte d’eau avec la longe …

a propos d’ethique … vous n’en avez pas assez de subir les regles a la con des autres ?

vive le grec

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Ah oui, je pensais surtout aux repos dans les voies sur-équipées sportives où il y a un point tous les 3 à 5 m.

Avec un vrai fifi c’est pas mieux. Mais tu peux utiliser un crochet à goutte d’eau comme fifi.

Ah oui, et encore plus pour l’enlever que pour le mettre (il n’y a pas à ouvrir de mousqueton)