Merci.
Bon courage à vous.
Merci.
Bon courage à vous.
C’est vrai, les anecdotes, c’est ce qu’il va nous rester, en plus de toutes ces belles voies, pour ravaler notre tristesse et pour dépasser cette sidération dont parle Sylvain et qui fait qu’on n’arrive pas à imaginer Ailefroide sans Jean-Michel… un peu comme si le Pelvoux avait disparu brutalement. En voici une.
Ma première rencontre avec Jean-Michel est épistolaire.
J’ai lu dans une chronique de La montagne et Alpinisme la mention d’une nouvelle voie en face nord de l’Ailefroide centrale présentée comme une très belle escalade et dénommée le Pilier des Séracs.
Depuis longtemps, cette face et son magnifique glacier suspendu m’attire. Depuis que j’ai vu une cordée remonter la grande pente immaculée en bordure des séracs, un jour de juillet où je redescendais du Pic Coolidge. Il y a bien un pilier entre la classique Fourastier et la voie Makhota-Stefan et j’imagine que cette Cambon-Francou doit grimper là-dedans mais il n’y a ni tracé, ni cotation dans la chronique, alors je cherche désespérément des renseignements.
Jusqu’au jour où paraît un petit topo décrivant les dernières ouvertures en Vallouise et, miracle, dedans il y a l’adresse de l’auteur : Jean-Michel Cambon. Peut-être qu’en le contactant ?
A l’époque, je n’ai aucune idée du personnage à qui j’écris. Le tout jeune grimpeur que je suis est écrasé de timidité devant tous ces monuments de l’alpinisme, toutes générations confondues. - Ça n’a pas beaucoup changé d’ailleurs ! - J’imagine de gigantesques barbus à la vaste carrure, à la surplombante poitrine, à la mâchoire carrée, au regard d’acier, dévorant les grandes faces nord, les 4000 et les 8000 m avec le même appétit, mélange de René Desmaison, John Harlin et Messner, guère disposés à s’arrêter sur mes atermoiements.
Mais enfin je prends mon courage à deux mains et j’écris au Maître. Avec toute la politesse, le respect, la réserve, la considération dont je suis capable. Le misérable vermisseau que je suis le prie par avance de bien vouloir l’excuser d’exister, d’oser troubler sa sérénissime conscience et d’avoir l’outrecuidante impertinence de demander quelques infimes renseignements sur ce fameux Pilier des Séracs. Et j’attends. Les jours passent.
Enfin le miracle se produit. Une petite enveloppe parvient dans ma boîte aux lettres. Ecriture manuscrite inconnue, nerveuse. Ce n’est ni un copain, ni une copine alors je décachète fébrilement.
Un coup d’oeil rapide à la signature, c’est bien Jean-Michel. Ô joie sans mélange, Ô céleste félicité ! Son Immensité a daigné me faire don de quelque attention, je vais enfin savoir, les relais, les cotations, les coinceurs, les pitons, les fissures, les surplombs…
Mais la joie et la félicité se change rapidement en consternation. Car la réponse, si elle est pleine de bienveillance, se résume à peu près comme ça :
« Tu sais, avec le recul, on ne juge pas ces « belles voies » de la même manière. Va donc plutôt parcourir ces belles dalles dont je viens de terminer l’équipement à la Tête de la Maye et dont je te passe les topos, tu m’en diras des nouvelles. »
Bien des années après, quand on évoquait cet épisode, ça le faisait toujours mourir de rire, ce tour qu’il m’avait joué sans le vouloir ! Ah le con ! qu’il disait.
Il faudra une deuxième lettre, plus insistante, dans laquelle je prétexterai l’échange de quelques informations sur la Tête de l’Ours, pour qu’enfin j’en apprenne plus sur ce Pilier des Séracs, non sans écoper au passage du qualificatif de « très têtu » !
Mais peut-être que cela a pu aussi l’inciter à reprendre, dans les éditions suivantes, toutes ces vieilleries qu’avec le recul, on ne juge pas de la même manière !
Merci Sylvain pour ce passage, et ce très beau texte…
J’espère que la dispersion évoquée pour cet été pourra, si les proches le souhaitaient, être l’occasion à la communauté des montagnards de rendre un hommage à cette belle personne qu’était JMC (je n’ose écrire « grand homme », car cela fleure tout de suite la gloriole qu’il brocardait allègrement).
Courage à vous tous, en cette période invraisemblable, y compris pour nos deuils.
Merci pour tous ces moements sur tes voies, et la lecture de tes topos.
Condoléances aux proches.
A Cambon JM
Ouvreurs de rêves,
Paix à ton âme.
A demi éveillé,
Dans cette voie tu t’es lancé,
La nuit nous rattrape,
Et nos rêves aussi,
Elle est moins une fin,
Qu’un commencement,
Derrière toi tu laisses,
Un livre entrouvert,
Des sillons d’espoirs,
Pour de jeunes rêveurs,
Amis Montagnards,
En quête d’espace,
Et de liberté,
Comme toi,
Les pieds ancrés sur terre,
La tête levée vers le ciel,
Demain ils se lanceront,
A l’assaut de leurs rêves,
Pour élever corps et âmes,
Vers le royaume céleste.
La nuit tombée,
Les yeux rivés vers les cieux,
Ils contempleront la voie lactée,
Te cherchant,
Et en cœur, ils t’adresseront,
Un reconnaissant,
Merci Cambon !
Projet de Cairn Mémorial à Ailefroide
Pourquoi pas, bon je n’ai pas trop compris ce que cela représente mais bon.
Pour ma part je pense que l’appointement nommé, sans doute par lui même, Sagnette : sommet des voies comme Soleil Glacial, dominant le Pré et le basin du Glacier Noir, pourrait être rebaptisé « Pointe Cambon »…
Ca représente un Perfo
Je trouve que c’est moche.
Ah l’égout et les couleurs…
Ne jamais juger une "oeuvre "au premier coup d’oeil, moi je trouve ça drôle l’idée du perfo qu’il s’amusait souvent à utiliser pour provoquer, je me souviens encore du show qu’il avait fait lors des 20 ans d’Espace Vertical, en spitant le mur de la salle -)))
L’idée du mémorial, OK.
Mais moi aussi, ce cairn perceuse, je trouve ça moche.
Une sobre plaque avec qqs mots sur l’oeuvre du bonhomme me paraitrait + adaptée.
Mais bon, je laisse le conseil municipal d’ailefroide décider …
Je trouve cela aussi très moche.
Il me semble qu’Ailefroide est administré par le conseil municipal du Pré de Madame Carle.
Pour ma part je me pose plutôt la question du « pourquoi réifier les gens »?
Ailefroide, comme PMC, fait partie de la commune de Vallouise-Pelvoux. Les deux communes se sont regroupées depuis 2/3 ans.
Que son parcours d’alpiniste soit résumé par un objet du BTP, je trouve ça assez ironique… Il manque juste la plaque « A JMC, Rioby et Hilti reconnaissants » !!
C’est pas un canulard cette sculpture ?
Non pas du tout. Perso avec maintenant un peu recul je trouve bonne cette idée du cairn en forme de perfo qui illustre bien le personnage. Mais des goûts et des couleurs…
Quelle horreur ! Non mais quelle horreur ce perfo ! Comme si JMC se limitait à un perfo. Pourquoi pas un tamponnoir ? Après tout, il a manipulé un tamponnoir à l’huile de coude pendant un bon bout de temps. Un simple vrai cairn avec une plaque eût été beaucoup plus heureux. Enfin, ce n’est pas moi qui décide. D’ailleurs, qui a décidé ?
Reduire JMC a un (vilain) perfo … mais qu’elle connerie!
Je parie qu’il a lui-même préparé le coup. Une sorte de troll posthume.