On discute sur le fait que l’analyse de risque est modifiée selon des paramètres dans la cordée. Tu fais un fourre tout généraliste à grand coup de doctes chiffres pour faire croire à de la pertinence. Tu ne montre pas le moindre signe que tu ais compris de ce dont il retourne. On vient de comprendre grâce à toi que la fréquence d’occurrence du risque n’était pas modifiée par le niveau des membres d’une cordée.
Mais pour le coup c’est plutôt rationnel en via : il y a plus de risque de se faire mal sans la corde qu’avec (s’il y a assurage dans les parties verticales).
A regarder de cette façon, tu te mets hors sujet pour plusieurs raisons. Par exemple, quel est le risque si tu ne regardes que la fréquence d’accident d’une cordée homogène de non-débutants (ou expert soyons fous) décordé sur le glacier carré ? 0 ? Quel est la fréquence d’occurrence d’une cordée homogène experte encordée ? Il faudra sans doute rajouter les cordées de professionnels même si tu les qualifies de guignols sinon on n’aura pas d’échantillon représentatif.
Ne t’est-il jamais apparu que tu te cachais derrière des chiffres sortis du chapeau ou de ton doigt mouillé pour tenter de remplacer la réflexion par un algorithme et être certain de ne pas réfléchir ?
Et je t’annonce que je ne traverse pas le glacier carré décordé. Même quand le chemin est très large. Pour la raison principale que le passage est trop court face au temps de décordement, rangement de la corde, ressortir la corde et se réencorder plus haut au pied du passage en III du Cheval Rouge, très facile, mais avec un pied aléatoire au démarrage et des blocs plus ou moins branlants quand tu tournes en face nord : aléa + facilitée à avoir une vraie assurance (un piton en bas + le fait de changer de versant (passage de l’arête)).
Ce qu’on t’explique, c’est que dans une cordée homogène, le risque de glissade est très faible (bien plus faible que pour une cordée hétérogène sans doute), mais il est le même pour le premier que pour le second. Et que même sans prendre les éléments de @Rob.Bonnet, la corde ne protègera que de la chute (ou déséquilibre) du second. La corde ne divisera le risque que par deux, mais double la gravité (deux personnes au fond, et pas une) en cas de réalisation du risque. Toujours sans compter ce qui est lié à la gestion de la corde (empiagé et compagnie).
Du coup, je traverse bien le glacier carré encordé … On sait juste qu’on ne fait que partager le poids de la corde, qu’on est plus rapide pour la manip suivante et d’autres choses. Les chiffres, c’est bien, la réflexion, c’est mieux.
Exactement c’est (en mieux dit :-)) exactement ce que je voulais dire (et encore la corde ne peut que protéger d’un déséquilibre (pas plus) du second, à condition d’être réellement tendue) . Et voilà pourquoi faire par exemple un couloir en solos parallèles est sans doute préférable à une progression en corde dite tendue
Voilà voilà…
Visiblement tu considères que l’augmentation du risque en restant encordé (sans compter le risque de se prendre la corde détendue dans les crampons si on n’est pas rigoureux sur la tension de la corde) amène à un risque qui reste malgré tout inférieur à ton risque acceptable.
Et c’est bien sûr le même raisonnement qui a été fait la plupart du temps (même si c’est souvent inconscient) par des milliers de cordées homogènes qui ont passé le Glacier Carré encordées.
Je n’ai pas dit autre chose dans mes posts. Pourquoi m’accuser de tuer le débat alors qu’on dit la même chose ?
Garder et avancer en portant la corde à 2 est effectivement souvent la stratégie la plus rapide mais également la plus polyvalente. Ca permet quasi instantanément d’utiliser la corde si nécessaire, pour un assurage en mouvement ou pour se fixer à un relais. Sortir la corde et se réencorder alors que tu es déjà dans un terrain limite, ça peut parfois devenir pénible. C’est mieux d’anticiper.
Cette histoire de corde tendue, il y a de multiples cas de figure et tout autant de solutions ayant chacune des avantages et des inconvénients.
Voilà, j’ai apporté ma pierre à l’édifice !
J’ai du monter une grosse dizaine de fois à la Meije, par divers itinéraires, je n’ai jamais vue des personnes sans casques, hormis bien évidement a un bivouac.
D’une manière plus général, le port du casque fait tout de même partie des standards en montagne (alpinisme), à fortiori dans les Ecrins.
Ça dépend de l’épaisseur du béret et de la densité du tissu. Donc calculons : sachant qu’un béret en feutre d’épaisseur 2,3 mm a une force de limitation à la pénétration d’un objet contondant dont le sommet le plus aigu présente un angle de 17,3 ° égale à environ le 2789° de celle d’un casque en carbone et que le taux d’humidité limite cette protection dans un rapport inversement proportionnel au cube de l’épaisseur de cheveux intermédiaires on doit pouvoir évaluer le risque à … , si ce n’est plus. En tout cas guère plus, mais pas moins.
Je ne comprends rien à ce que tu racontes alors : la corde n’est qu’accessoire dans ce passage donc ? Tes estimations chiffrées d’occurrence couvrent tous les niveaux des pratiquants, comment modifies-tu ta pratique ?