La logique est que lorsque les points sont éloignés, la longueur n’est pas protégé à 100% contre les mauvaises chutes, mais à 60 ou 80%. C’est mieux que rien. Il « suffit » de répérer les zones expo et d’éviter de tomber à ces endroits. Normalement c’est dans des passages dont la cotation est inférieure ou égale à la cotation obligatoire (mais tous les passages de cette plage de cotation ne sont pas expos, juste une partie). Ce qui signifie que dans ces voies, la cotation obligatoire signifie être capable de ne pas tomber (à coup sûr) dans un passage de cotation inférieure ou égale.
Quand on grimpe dans des voies peu équipées, les protections en place + les protections amovibles qu’on ajoute correspond souvent à un équipement similaire : chute protégée à 100% dans les crux, et à 60-80% dans les passages plus faciles. La différence est que parfois/souvent, il y a moyen de protéger à 100% si on le souhaite (mais c’est plus long et on ne le fait pas).
L’équipement de ces grandes voies P1 n’est donc pas totalement aseptisé.
L’avantage d’un équipement éloigné est que ça laisse grimper, on peut choisir de passer à droite ou à gauche, il y a un peu de recherche d’itinéraire, et on n’est pas tout le temps en train de clipper (et ça évite d’avoir besoin de 20 dégaines pour une longueur de 45m, et ça demande moins de goujons, moins de batteries, moins de mèche, etc).
L’ouvreur choisit donc à chaque passage où il met le curseur entre un passage expo et un passage suréquipé. Et il choisit parfois d’avoir 3m protégé, et les 2m suivant expo mais facile avant le point suivant (5m au-dessus du point précédent).
Je peste aussi contre des passages expos, mais le plus souvent c’est mon problème : je n’ai qu’à être plus à l’aise dans ce niveau/ce rocher. Bizarrement, quand je suis plus à l’aise, je ne vois plus de problème…
On peut aussi emporter des coinceurs pour limiter l’exposition, mais généralement on peut rarement en ajouter, et on ne peut protéger que qq passages expo mais pas tous.