C2c

Posté en tant qu’invité par MY:

je viens de parcourir ce sujet interessant.

Mon opinion sur la question a déjà été exprimée.
En demi teinte cependant.
Et c’est dommage.

Ehhhhhh … Personne ne s’engueule donc, ici ?
Bon, faudrait voir à ne pas perdre les bonnes habitudes. Alors voici ce qui a déjà été dit par certains, simplement exprimé sous une forme un peu plus vigoureuse.

La compétition représente la faillite la plus complète qui se puisse imaginer de l’esprit de l’homme.
C’est l’abdication complète et sans rémission de ses capacités de réflexion, au bénéfice de son monde pulsionnel. Cette prise de contrôle totale du comportement de l’homme par de monde de « l’affect » a conduit aux pires catastrophes de l’histoire de l’humanité.
Et bien entendu que son expression sur des « stades sportifs », si elle en représente une expression sur un mode relativement « bénin » (et encore … il faudrait développer), n’est pas d’une nature différente de celle-là, qui a conduit aux catastrophes dont on parle.
Oh, les jolis jeux olympiques, à Berlin, en 1938 !

Bon, évidemment que je pourrais argumenter longtemps, soit sur le mode « chiant », soit sur le mode « très chiant », soit sur le mode « extrêmement chiant » … Mais vu que mon but, c’est juste que les gens s’engueulent, je vous laisse le trait (comme on dit dans les compétitions d’échec).

1936, Berlin

Posté en tant qu’invité par MY:

[quote=« stephfb, id: 909694, post:53, topic:89925 »]

1936, Berlin[/quote]
Merci de corriger cette erreur.

A dire vrai, je n’étais pas sûr de la date, et j’ai demandé à Goog’ "jeux olympique, Berlin " … Et les deux dates sont proposées par différents sites …

N’étant pas un spécialiste des JO (ce qui n’aura pas échappé à votre perspicacité …), j’ai pris au hasard …
Ce qui est très mal.

Encore merci de cette précision.

Posté en tant qu’invité par gazou:

[quote=« MY, id: 909692, post:52, topic:89925 »]je viens de parcourir ce sujet interessant.
Mais vu que mon but, c’est juste que les gens s’engueulent.[/quote]
C’est un but, … pour le moment :slight_smile:

Posté en tant qu’invité par MY:

[quote=« gazou, id: 909785, post:55, topic:89925 »]

[quote=« MY, id: 909692, post:52, topic:89925 »]je viens de parcourir ce sujet interessant.
Mais vu que mon but, c’est juste que les gens s’engueulent.[/quote]
C’est un but, … pour le moment :)[/quote]

Oui, ben : m’en fous, hein !
C’est celui qui a le plus de buts qui gagne la compétition, non ?

Comment ça : non ???

Posté en tant qu’invité par csv:

L’esprit de compétition et l’esprit de dépassement de soi.

1_Une question qu’on peut poser est celle-ci : « La compétition apporte-t-elle bonheur, sérénité, confiance en soi, et ce, de manière durable ? »
Certain-e-s vont répondre oui. On peut penser en revanche que pour un certain nombre d’autres, on pourrait difficilement, à les voir, penser apporter une réponse positive. Cela tient-il à la compétition elle-même, ou à l’esprit dans lequel on y participe ? Pour ne pas faire de procès d’intention aux compétiteurs/trices qui trouvent leur content dans la pratique de la compétition, on peut se concentrer sur les autres, car il est possible de pratiquer la compétition dans un esprit très différent.

2_On peut parfois observer chez les compétiteurs et compétitrices des comportements qui ne laissent pas toujours présager d’une sérénité et d’une satisfaction entière et durable. Énervement pour de motifs futiles, oubli de valeurs humaines, volonté d’ annihiler l’adversaire, souci essentiel pour la gloire ou l’argent, utilisation de moyens douteux voire illicites pour parvenir à tout prix à la victoire, perte du sens commun, vanité et immodestie déplacées pour des champions parfois à la maturité toute relative.

3_Certes, il existe des raisons ambiguës de critiquer la compétition :
a_ éviter d’avoir à se confronter aux autres, car en se confrontant à soi-même, on en tire souvent plus d’avantage et moins de remise en cause ; (Cf la fable du Renard et des raisins…)
b_ la crainte d’échouer et de devoir renoncer à l’image narcissique que l’on entretient de soi.

4_Le but d’une confrontation peut être la volonté de dépasser les autres, de les battre. C’est l’esprit de compétition, où « ensemble » (com) on « cherche à atteindre » (petere) un même objectif, la victoire.
Mais si mon seul but n’est que de vaincre autrui, que se passe-t-il quand j’échoue ? Car le plus grand champion finit toujours par être battu. N’en résulte-t-il pas une insatisfaction de ne se définir qu’en fonction des autres, que je peux battre ou non ?

5_La vraie victoire n’est-elle pas d’abord sur soi-même, et l’objectif le plus exigeant n’est-il pas de toujours chercher à se dépasser soi-même, qu’on gagne ou qu’on perde ? Bien sûr, on a besoin de se confronter aux autres, mais c’est dans le but de se découvrir soi-même, de se dépasser, bien plus que de chercher à dépasser les autres. Il est des champions qui n’apprendront jamais rien de leurs victoires, et qui finiront dans la frustration quand il ne seront plus sur la première marche, et il en est d’autres qui tireront profit de leurs défaites, afin de continuer à progresser sur la voie qui leur est propre. La vraie compétition, réalisée dans un esprit de dépassement de soi, n’est-elle pas menée contre soi-même ? Cette dernière est bien plus difficile, car elle ne cesse pas à la fin de la compétition officielle : elle est de chaque instant, et continuera jusqu’à la mort.

6_Mais pour se dépasser, on a quand même besoin des autres pour avancer, se tester, se confronter. Toutefois, l’autre devient ici un partenaire, non plus un obstacle, un moyen précieux à respecter pour progresser, non un ennemi à abattre pour atteindre la victoire.
Le vrai combat est ainsi face à soi-même, quotidiennement dans la volonté de devenir ce que l’on est, de se dépasser et de repousser durablement ses limites. Et dans les confrontations avec l’épreuve de la nature extérieure et des autres. Car seul, on se berce vite d’illusions…

7_ La théorie de l’évolution distingue fortement, cela a été dit, l’homme des autres espèces : la solidarité entre membres de l’espèce humaine est essentielle à la survie de l’ensemble. C’est ce qui fait que l’espèce humaine se singularise en protégeant les plus faibles, les moins « adaptés », et si la sélection naturelle jouait aussi à l’intérieur des humains, nul d’entre nous aujourd’hui ne serait assez fort pour survivre… (cf Darwin : « La descendance de l’Homme »…).

8_ Si l’on veut en revanche parler quand même de survie, ne faut-il pas distinguer les compétitions sportives modernes, où l’on ne risque pas grand chose quand on perd, d’autres confrontations, où la mort se profile toujours à l’horizon d’un éventuel échec ? Le samouraï court-il les mêmes risques que le judoka sportif, et l’alpiniste que le compétiteur de SAE ? Et les confrontations où la mort peut être présente ne nous amènent-elles pas à déplacer l’échelle des valeurs accordées aux victoires animées par l’esprit de compétition ?

9_ Et certaines qualités recherchées chez les compétiteurs ne peuvent-elles pas devenir pour d’autres, confrontés à des enjeux plus sérieux, des défauts redoutables ?
Qu’en est-il de l’obstination, de la volonté de ne pas trop s’écouter, de grimper « propre », de ne pas se poser de questions inutiles sur la sécurité de la voie (« On n’arrête pas un compétiteur qui grimpe dans un plafond avec la corde autour du cou, ça pourrait le déconcentrer » -entendu sur une compétition d’escalade…) ?

« Encore deux longueurs difficiles. Dans la seconde, je perds plusieurs minutes pour forcer un surplomb. En escalade libre. J’aurais mieux fait d’employer les étriers. Rechercher la pureté du style, c’est bon en école ; en course, l’efficacité prime, et si un étrier fait gagner du temps, c’est lui la formule rationnelle. »
Georges Livanos, « Au delà de la verticale », p170 (Artaud)

Et que vaut la sérénité dans la victoire si elle n’est pas identique dans l’échec ?
Csv, qui s’est pourtant frotté à la compétition dans différentes activités sportives et ailleurs…

« Bien sûr, évaluer sa force par comparaison, c’est à dire être plus fort qu’un tel ou que tous, est un test de puissance qui n’est pas négligeable, mais qui peut nous induire en erreur sur notre puissance véritable. En effet, une puissance qui est éphémère ne peut pas être une vraie puissance. Tôt ou tard, le champion sera battu. Que restera-t-il de lui, s’il n’est que cela ? Dans notre recherche innée de la puissance, il nous faut donc rechercher une puissance qui ne soit pas évanescente, une puissance qui dure. […] Répétons-le : la recherche de puissance et de liberté de l’homme, hors de lui et en lui-même, est normale et légitime, inhérente à sa nature. Mais ! mais la voie sportive de sélection comparative et publique, le culte du Champion, conduisent inéluctablement à l’oubli du but fondamental, à la passion vulgaire et ç la déchéance de l’idéal original »
Chp VII La force et l’énergie intelligente. p 62-63 ibid.

"Le randori-compétition que nous pratiquons en Occident est bien davantage compétition que randori. Le travail est raide, heurté, défensif et par conséquent lent. Les Japonais font au contraire un randori souple, rapide, offensif. Le rythme des attaques est beaucoup plus intense et les attaques se succèdent sans interruption. Celui qui subit l’attaque ne résiste pas « à mort ». Si le mouvement est bon, il chute. […] Voilà qui change des randoris où les bras sont des brancards tendus, et le ventre un mur de béton. […] On voit comment il est faux de tenter des combats destinés à sélectionner des valeurs alors que ces valeurs n’existent pas encore. Certes, il y a en nous tous le besoin de nous confronter, de nous mesurer, de prouver aux autres et surtout à nous-mêmes, que nous sommes « le plus fort ». En sens contraire chez certains, la crainte d’être « le plus faible », d’être battu, paralyse et fait éviter le combat, fuir la confrontation. […] Il conviendrait peut-être que dans les Dojos, l’accent soit mis sur la recherche, avec peut-être en vue un espoir lointain de réussite. […] Nous n’ignorons pas tout ce qu’il y a à vaincre en nous pour se conduire ainsi. Les parents, les amis, les amies excitent en nous le désir d’être le premier, le plus fort, le champion. Abandonner ce désir du triomphe rapide pour se livrer à cette longue et patiente recherche, accepter cette dure et sévère discipline n’est pas à la portée de tout le monde. […]
Mais attention, cela dit, le sport, s’il n’est pas rigoureusement circonscrit, limité, encadré et contrôlé, peut constituer un danger mortel pour le véritable Judo. […] Le véritable Judo […] est une étude patient, un travail opiniâtre, dans lesquels le partenaire nous aide et doit être aidé sans cesse. Il est l’ami sans lequel nous ne pouvons pas progresser. A aucun moment il n’est vraiment l’adversaire, encore moins l’ennemi. Il nous résiste juste ce qu’il faut pour nous obliger à dépasser notre niveau actuel. […] il n’est jamais pour nous l’homme à abattre, à vaincre à tout prix et n’importe comment. Notre but est de progresser, et la victoire n’est qu’un signe-relatif d’ailleurs- de notre progrès ou de la défaillance du partenaire. […] l’esprit partisan, la passion du jeu, l’orgueil collectif […] submerge, même chez les meilleurs, l’esprit de justice, de vérité, le sentiment chevaleresque.
Le partenaire devient l’adversaire, puis l’ennemi, l’homme à abattre par tous les moyens. La ruse, le truc, tout devient permis. Gagner est devenu l’objectif, gagner à tout prix, n’importe comment, et, avant tout, ne pas perdre. Bloquer si on n’est pas le plus fort, empêcher l’autre de travailler, tout cela construit un faux judo, qui n’est plus du judo. Si, comme nous l’avons vu, certains aspects de la confrontation sportive ne sont pas négatifs, […] il faut le faire avec une prudence, extrême modération, et une attention méfiante, toujours en éveil.
Si nous faisons le compte de la plupart des anciens champions de Judo, nous pouvons constater avec tristesse que la plupart d’entre eux , lorsqu’ils ont cessé d’être des champions, lorsque la gloire ne leur a pas prodigué ses sourires, ont abandonné le Judo. En réalité, c’était déjà le vrai Judo qui les avait abandonnés, lorsqu’ils s’étaient seulement consacrés à une carrière de champion. »
Chp XIV : le véritable randori. Utilité et dangers du sport. p 131-139, ibid.

« Le Judo, école de vie » par J.-L. Jazarin, Président du conseil des ceintures noires de France, 5ème Dan. (Le Pavillon, Roger Maria Editeur)

Posté en tant qu’invité par csv:

oubli d’une fin de phrase, fin du §2 :
"pour des champions parfois à la maturité toute relative. "
csv

Gepi[mod] : Fin de phrase insérée.

Pas mal comme description je trouve csv.

Par cette philosophie, on peut alors considérer que le dopage est une erreur qui finalement nuit surtout à soi-même.

Maintenant je pense que cette notion de compétition est déformée dans notre société qui valorise l’éphémère, et le « brillant ».

Enfin tout ça pour dire que c’est triste de voir que le dopage touche vraiment tous les sports et que cette conversation est réellement intéressante.

Posté en tant qu’invité par MY:

Argumentation intéressante, comme d’hab.
Quelques fragments de réponse, comme ils me viennent

Excellente idée, que de poser cette question là !
Et poser la question revient à y répondre.
Y répondre non, bien entendu ! Non, mille fois !!

Ni de manière durable, ni de manière transitoire, la compétition n’apporte « bonheur, sérénité, confiance en soi ».

Lorsque l’on pense « compétition », on pense habituellement au vainqueur … mais ce que fabrique la compétition, ce sont surtout des vaincus. Leur nombre est incomparable, vis à vis de celui qui gagne.
Soit une compét. de 200 bonshommes. Il y a un vainqueur. Le plus amert, le plus meurtri, le plus blessé dans son amour-propre est le deuxième. Le troisième rage de n’avoir pas disputé la finale, le quatrième de n’être pas sur le podium … etc. La compétition fabrique des frustrés, des aigris, des envieux … des malheureux, finalement. Même le premier n’y échappe pas : il ne restera pas toujours sur la plus haute marche …

La preuve la plus éclatante de ce que je dis, c’est les trajectoires humaines pitoyables et pathétiques des anciens compétiteurs de premier plan. Pour une réussite, combien de vies brisées à jamais ?

Et même le premier, note bien, est-il si content que ça ? J’avais naguère tenté une description sur la mode humoristique. Je suis désolé de me citer, mais elle n’est peut-être pas si fausse :
« Et l’euphorie qui suit cette phase de tension extrême dépasse la description … Comme ils disent dans le poste, lorsque l’on montre ces visages déformés par un rictus inhumain, les yeux exorbités, les lèvres retroussées sur un maxillaire à la limite de la désarticulation, tous les muscles cervicaux tendus dans un cri de bête fauve, comme ils disent : cet instant là n’appartient qu’au sportif de haut niveau.
Et on peut le comprendre qu’il ait l’air content, le gars dans le poste : il vient de franchir une ligne blanche dessinée sur le sol quelques centièmes de seconde avant le minable qui l’a franchit quelques centièmes de seconde plus tard.

Oui … En fait, on n’est pas tout à fait sûr, qu’il le soit, content, quand on le regarde … On lui fracasserait les burnes entre deux caillasses qu’il ferait sans doute à peu près la même tronche.
Mais bien sûr, on ne le montrerait pas dans le poste … »

Bon, j’ai plein d’autres trucs à te répondre, sur « se dépasser », par exemple. Mais là, je n’ai pas trop le temps.
Plus tard, sans doute.
Tchô

Posté en tant qu’invité par MY:

Pouf ! Pouf !
Quelques minutes sur cette affaire …

Il me faut le reconnaître : j’ai toujours eu les plus grandes difficultés à comprendre cette expression !
Reconnaissez le avec moi, voulez-vous : à première vue, elle n’a strictement aucun sens !

J’aimerais qu’on envisage cette affaire quelques instants sur le plan topologique.

Comment peut-on se dépasser soi même ?
Qui dépasse qui, dans cette affaire ?
Et surtout : pour aller où, grands Dieux, pour aller où ? Et accessoirement : pour quoi faire ???
Si l’on suppose que tous les compétiteurs ne présentent pas un trouble grave de la personnalité (je veux dire qu’ils n’ont pas le sentiment d’être scindés en plusieurs personnes distinctes), on ne voit pas comment il serait possible d’être à la fois là, et « en avant de là », non ?
J’entends : pour une seule et même personne, bien sûr …

Alors, bien sûr, j’ai une petite idée, là-dessus … et même un genre de théorie, à vrai dire.
C’est-à-dire que si l’on envisage le « soi » comme constitué de plusieurs « instances », chacune représentée par un lieu, on peut, peut-être, trouver un sens à cette expression : « se dépasser », si on l’envisage sous un angle métaphorique, tel que tonton Sigmund l’a décrit.

La question est : « quelle est l’instance de la personnalité qui dépasse les autres dans le contexte de la compétition ?
Quelle est celle qui se met en avant des autres ?
Au point qu’elle masque, qu’elle annihile les autres, qu’elle en devient le seul représentant, monstrueux et hégémonique, mangeant la complexité de l’être dans une dévoration métastasiante ? »

Oui, j’ai des théories, là dessus.

Mais j’aimerais connaître les vôtres.

Posté en tant qu’invité par csv:

« se dépasser soi-même », quelques lectures…

Rousseau et la perfectibilité :
http://www.philolog.fr/la-perfectibilite-rousseau/

Nietzsche et son : « Deviens ce que tu es » :

Comparé à Kierkegaard :
§ Stade esthétique, Stade éthique : essai de confrontation entre Kierkegaard et Nietzsche :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ou_bien…_ou_bien

Sartre, la notion de transcendance, de projet, et « l’ existence précède l’essence » :
http://www.philagora.net/philo-bac/anthro10.htm
http://www.momes.net/dictionnaire/e/existentialisme.html
§ L’existence précède et construit l’essence :

Posté en tant qu’invité par MY:

Cher csv, même si je ne suis pas savant, je ne suis pas totalement naïf …
Je vois donc un petit peu ce que le « sens commun » entend par « se dépasser ».

Il se peut même que je ne méconnaisse pas totalement ces affaires d’existentialisme, même si je ne navigue pas avec aisance dans les références érudites que tu cites.

Tu penses bien que si je joue au con (et je n’ai pas à forcer mon talent, pour ça !), c’est que j’essaye de déplacer un peu le débat …
Hééééééé : on ne te manoeuvre pas facilement, et tu refuses obstinément de venir vers là ou je voudrais aller !

Quelques remarques :

  • Tes liens sont très intéressants, mais quelle synthèse en tires-tu ? Est-elle de nature à répondre à mon interrogation sur « se dépasser » en/ grâce à la compétition ?

  • La référence à Nietzsche est d’après moi celle qui « colle » de plus près à la réflexion sur « la compétition ». Sans verser dans la caricature, tu sais (mieux que moi !) que certains aspects de son oeuvre ont été utilisés et récupérés par de gros méchants. S’ils l’ont été, c’est qu’ils ont pu l’être.
    Est-ce complètement anodin ?

  • Il y a dans tes liens des glissements sémantiques qui les disqualifient complètement pour répondre à la benoîte question de topologie sur « se dépasser ».
    Par exemple, soit la phrase suivante : " Lorsque Sartre disait: « le monde est le miroir de ma liberté » il signifiait que le monde m’obligeait à réagir, à me dépasser." La phrase suivante est : " C’est ce dépassement d’une situation présente, contraignante par un projet à venir que Sartre nomme transcendance. ».
    Et voilà comment on enfume le chaland : on passe de l’idée (stupide d’après moi, sauf si et seulement si on l’envisage sous un certain point de vue) de « se dépasser », à l’idée (bien compréhensible celle-là !) de « dépasser une situation ».
    C’est limite malhonnête, non ?
    En tout cas cela justifie de reprendre la copie, pour y mettre un peu plus de rigueur !

Vraiment, ces questions de « lieux de la personnalité » ne te semblent pas éclairants ?
En tout cas, tu ne réponds pas aux références que je suggère à demi mot (ou à trois quart de mot). Les aurais-tu dépassé ??

Les tricheurs ont toujours existé, mais ça n’exclue pas que leur nombre et l’impact du dopage
augmentent en raison de spécificités liées à l’époque moderne.
Dans l’antiquité, l’absorption de produits plus ou moins inoffensifs pour améliorer les performances était d’une efficacité douteuse et non déterminante pour
La victoire. Il était possible de gagner sans se doper. On sait que c’est impossible aujourd’hui dans le cyclisme par exemple.

Je ne l’ai pas lu, mais il semble qu’il a pour thème la place du sport dans les sociétés ?
Pourrais tu indiquer les conséquences ou enseignements qu’il permet de tirer sur le dopage moderne et ses conséquences ?

  • Ça a toujours existé donc il n’y a rien à faire (la transgression a toujours existé donc inutile de faire des lois) ?

Peut on assimiler les pratiques des athlètes Grecs qui mangeaient plutôt tel type de viande selon leur discipline (forme de diététique) ou buvaient du sang ou de l’hydromel, à la prise de testostérone, d’EPO, de drogues fortes ?

Pour reprendre une réflexion d’une autre discussion :

Qu’est-ce qui pousse au dopage ?

  • Une volonté qui n’admet pas de limites et cherche à les repousser par pure vanité ?
  • Une personne engagée dans le professionnalisme d’une activité par passion et qui se sent piégée par un système, qu’il n’ose pas quitter pour une reconversion incertaine ?

Le 1er n’engage que lui et assumera le cas échéant les conséquences de son dopage.
Le 2ème par contre justifie une lutte efficace contre le dopage, sans laquelle il est condamné à renoncer à vivre de sa passion. Sans lutte efficace, il me semble inévitable que le dopage devienne un système. Tout converge pour que cela devienne une compétition entre laboratoires pour répondre à des intérêts financiers.
Le second n’est pas obligé de devenir un cobaye pour la science ou pour développer des drogues destinées à doper des soldats en cas de conflit. Je dis ça pour ceux qui pensent à légaliser le dopage sous surveillance médicale officielle : « Pourquoi lutter ? En plus si ça peut contribuer à la recherche médicale ! »
Rappelons l’occurrence plus élevée de maladies liées au dopage chez les athlètes de très haut niveau.

Pour nos activités de montagne comme pour d’autres, et tant que la lutte contre le dopage ne montrera pas son efficacité (de la volonté et des moyens d’éducation ou de contrôle) dans les sports en vue comme le football, le cyclisme, l’athlétisme, …, je crains que le développement de la compétition ne conduise aux mêmes effets :

  • Compétition des fédérations pour plus de visibilité médiatique.
  • Écrasement de toute valeur par celle de l’argent => Dopage du sportif devenu instrument.

Je me trompe ?

[quote=« Gepi, id: 910149, post:65, topic:89925 »]Les tricheurs ont toujours existé, mais ça n’exclue pas que leur nombre et l’impact du dopage
augmentent en raison de spécificités liées à l’époque moderne.[/quote]

Pour quoi, à ton avis?

c’est lié à une culture de la victoire, un culte au vainqueur plus accentué que antan?
ou bien c’est lié à une connaissance en biotechnologie plus pointue qui permet bien marquer la différence avec le dopage?

et comment ce dernier s’intègre dans le contexte général d’une société de plus en plus médicalisée, un essor de l’industrie biotech qui grandit en dessus de la moyenne du marché et qui devient refuge sûr du capital en temps de crise?

[quote=« MY, id: 910146, post:64, topic:89925 »]tu sais (mieux que moi !) que certains aspects de son oeuvre ont été utilisés et récupérés par de gros méchants.
Est-ce complètement anodin ?[/quote]
Je crois qu’aujourd’hui, il est admis voire établi que les écrits de Nietzsche ont largement été falsifiés, notamment par sa sœur pour ce qui est des publications posthumes.

Extrait de : http://curiositas.free.fr/nietzsche/combats/vp.htm

À propos de sa soeur Elisabeth qui était l’épouse de Bernard Förster, nationaliste et antisémite :
« Des gens comme ma soeur sont inévitablement
des adversaires irréconciliables de ma manière
de penser et de ma philosophie. Ceci est basé
sur la nature éternelle des choses.
»

Peut on empêcher des personnes intellectuellement malhonnêtes de récupérer des déclarations ou écrits pour servir leurs causes ?
Sans doute faut il prendre le maximum de précautions en anticipant les mésinterprétations possibles, mais je crains que cela n’empêche pas.

[quote=« MY, id: 910146, post:64, topic:89925 »]on passe de l’idée (stupide d’après moi, sauf si et seulement si on l’envisage sous un certain point de vue) de « se dépasser », à l’idée (bien compréhensible celle-là !) de « dépasser une situation ».
C’est limite malhonnête, non ?[/quote]
Belle analyse !
N’est-ce pas justement le rôle d’une petite phrase en forme d’aporie « se dépasser soi-même » (largement entrée dans le langage courant), que de provoquer une réflexion sur la base d’un paradoxe apparent qu’il faut surmonter ?
Ce que tu as brillamment réussi comme on pouvait s’y attendre.
Comme ça c’est toi qui te tape le boulot de clarification ? :smiley:

Posté en tant qu’invité par MY:

Merci de ta clarification.
Mais la conversation s’était un peu élargie, depuis le post initial … ce qui ne lui retire pas son intérêt, il me semble.

D’ailleurs, nolens volens, ton intervention apporte de l’eau à mon moulin…

[quote=« gunkskid, id: 910218, post:68, topic:89925 »]Dans la discussion, nous remontions dans le temps afin de savoir si la tricherie (dont fait partie le dopage) existait avant ou bien est un phénomène récent lié à l’évolution de notre société.
La réponse est « non ». Les sociétés, depuis l’époque antique (et certainement avant ) médiatisait ses héros sportifs et la tricherie existait déjà.
Cela n’a pas changé.
Ce n’est, bien sur, pas une justification du dopage, mais simplement un moyen de comprendre pour lutter contre ce fléau.[/quote]

Si j’ai bien compris le sens de ce que tu dis, tu nous expliques que le dopage et la tricherie sont « consubstantielles » à l’idée de compétition, qu’elles sont intimement liés, inséparable, de même nature.

Par ailleurs, tu dis vouloir « lutter contre ce fléau ».

Dès lors, je comprends que ce fléau dont tu parles, et contre lequel il convient de lutter, c’est finalement la compétition elle même.

Je suis bien de ton avis.

Posté en tant qu’invité par ju Ier:

[quote=« csv, id: 910119, post:63, topic:89925 »]« se dépasser soi-même », quelques lectures…

Rousseau et la perfectibilité :
http://www.philolog.fr/la-perfectibilite-rousseau/

Nietzsche et son : « Deviens ce que tu es » :

Comparé à Kierkegaard :
§ Stade esthétique, Stade éthique : essai de confrontation entre Kierkegaard et Nietzsche :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ou_bien…_ou_bien

Sartre, la notion de transcendance, de projet, et « l’ existence précède l’essence » :
http://www.philagora.net/philo-bac/anthro10.htm
http://www.momes.net/dictionnaire/e/existentialisme.html
§ L’existence précède et construit l’essence :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Existentialisme[/quote]

Non mais quand meme … c est avec ce que n importe qui peut dire, sur le web, a propos d un auteur, que tu te permets de te faire une opinion sur celui ci et de la diffuser comme une acception valable?
Merde, faudrait retrouver un peu le respect des textes et de ceux qui les ont ecrit, les livres donc je veux dire. Donne moi des titres, pas des liens.