S’il n’est pas du tout certain que C2C soit un projet impérialiste nous sommes pas contre sûrs que, par définition, il s’agit d’un projet communautaire.
Un projet également basé sur des technologies « open source » visant à créer une sorte de wikipedia de la montagne. Vu la programmation du site, les informations publiées par un tiers ne lui appartiennent plus et quiconque peut les modifier (pertinemment de préférence).
En gros, l’individu est au service de la communauté et le site progresse par la somme et l’agglomération des contributions aussi minimes soient-elles.
Comme pour tout projet de ce type (wikipedia, etc …) il y a, à la base, une certaine vision politique et sociale se traduisant par le partage gratuit de la culture et du savoir.
Je ne doute pas que les bénévoles qui gèrent C2C s’investissent autant que les ouvreurs qui gèrent les falaises. Ils le font avec la même énergie et la même passion.
La grosse différence que je relève, c’est que C2C est donc, de par sa nature, un projet à la fois politique et communautaire, alors que l’appel des ouvreurs rassemble quant à lui des individus confrontés à des problèmes pratiques.
Forcément quand tu mets en confrontation une association où l’individu doit s’effacer devant la communauté et, a contrario, une agglomérat de fortes personnalités, il y a peu de chance de pouvoir communiquer sereinement.
On pourrait aussi parler de conflit de générations, de gratuité imposée, ou d’assistanat à l’heure où le niveau explose mais où les grimpeurs semblent de moins en moins autonomes (cf le débat sur TATA : terrain d’aventure très aseptisé pour les nouveaux venus).
Alors quel rapport avec les topos ? Hé bien dans le cas de l’ouvreur, le topo constitue à la fois une finalité mais aussi un moyen de promotion et de financement pour la suite de ses activités.
Par contre dans la logique du site (C2C), le topo constitue au contraire la porte d’entrée : il va permettre à des contributeurs faire la voie, rentrer leurs sorties, etc etc …
On voit bien ici que C2C se nourrit du travail des ouvreurs.
Alors si on se place selon une vision individualiste, on va crier au plagiat.
Par contre si on suit la philosophie de tout ce qui est « libre » ou « collaboratif », on est dans la logique des choses puisqu’on est sur du partage d’informations.
Je dois être de la vieille garde : j’ai un profond respect pour les gars qui travaillent dur. Que ce soit pour ceux qui nous permettent de grimper ou pour ceux qui mettent à notre disposition des sites utiles et sympa.
Et étant toujours de la vieille garde, je fais en sorte que mes activités (ma liberté) n’impactent pas négativement celles de mes voisins.
Contrairement à ce que je lis sur ce forum, la vente des topos, saupoudrée de subventions et additionnée à de nombreuses heures de bénévolat lubrifiées à l’huile de coude, fonctionne plutôt bien jusqu’à présent et permet de maintenir les sites dans l’ensemble.
Mais qu’on ne s’y trompe pas, cet équilibre ne perdurera pas si la gratuité des topos s’impose.
Comment, concrètement, éviter cette fatalité ? La proposition (un peu injonctive, il faut le reconnaître) des ouvreurs consiste à ne pas diffuser de schémas des voies (couennes plus certaines GV).
Certains crient à la censure ou encore à la disparition de C2C. Ni l’un ni l’autre.
En faisant cette demande, les ouvreurs, individualistes et pragmatiques, se mettent tout simplement en porte en faux avec la philosophie de libre partage sur laquelle C2C s’appuie et par conséquent avec les convictions politiques et sociétales des membres du board.
Au final, alors qu’il est évident que la vie en société et en communauté demande des concessions et des compromis, le board de C2C est-il prêt à faire ce geste ou préfère-t-il resté campé sur ses positions et donner raison à ceux qui les traitent d’intégristes ?